Me crevant (c’est plus fatigant qu’on ne le croit) je savais qu’il n’y avait plus qu’un vendredi à l’atelier (et plein de terre à rapatrier) parce que nous ne sommes plus assez nombreux, et repensais à la chance ou l’intelligence, ou les deux, de celle qui a acheté une maison sur l’ile d’Eubée où elle passe chaque année le printemps et une partie de l’été. Et retrouvé le rêve, moins lointain, plus humble ou casanier, que j’avais fait vers trente ans d’un petit studio sur le port de Bandol et d’un pointu dans le port. Et la photo ci-dessus, comme la dernière, prises pas si loin de Bandol, pourrait convenir à la Grèce.
Parmi tous les petits ports varois, plus ou moins «authentiques », j’ai une prédilection pour Bandol, qui ne l’est certes pas, peut-être parce que j’y ai loué plusieurs années un studio, et qu’absurdement, plus qu’en m’installant près de dix ans auparavant dans un mini antre, je me suis sentie, la première fois, devenue définitivement adulte et indépendante, une dame en villégiature. Rephotographiant une photo de pointus de ce port, je me retrouve avec l’image d’un rêve - j’ai aimé chacun des studios que j’y ai occupés, celui sur le port, tout au bout, un peu en surplomb, à un premier étage, et les bruits de haubans, les pas et les rires dans le crépuscule et la nuit - celui sur la croupe, et j’avais devant moi un arbre, un pin je crois, et de chaque coté l’évocation, la sensation de la présence de la mer, le port ou la plage, mais ce que je voyais c’était l’arbre, et un air que je voulais salé – un peu moins celui s’ouvrant, avec un petit enclos, sur un grand patio intérieur de ce faux village – et beaucoup celui qui, pourtant, donnait de plein pied sur le chemin descendant à la plage, et le regard de ceux qui passaient flottait sur ma petite terrasse et pouvait, s’ils le voulaient, pénétrer dans la pièce, mais moi la sauvage je ne sais pourquoi cela ne me gênait pas, et si je levais les yeux de mon livre ou les ramenais vers eux en quittant une rêverie, je souriais et les saluais, et s’ils étaient civilisés ils répondaient en amorçant la descente.
Parmi tous les petits ports varois, plus ou moins «authentiques », j’ai une prédilection pour Bandol, qui ne l’est certes pas, peut-être parce que j’y ai loué plusieurs années un studio, et qu’absurdement, plus qu’en m’installant près de dix ans auparavant dans un mini antre, je me suis sentie, la première fois, devenue définitivement adulte et indépendante, une dame en villégiature. Rephotographiant une photo de pointus de ce port, je me retrouve avec l’image d’un rêve - j’ai aimé chacun des studios que j’y ai occupés, celui sur le port, tout au bout, un peu en surplomb, à un premier étage, et les bruits de haubans, les pas et les rires dans le crépuscule et la nuit - celui sur la croupe, et j’avais devant moi un arbre, un pin je crois, et de chaque coté l’évocation, la sensation de la présence de la mer, le port ou la plage, mais ce que je voyais c’était l’arbre, et un air que je voulais salé – un peu moins celui s’ouvrant, avec un petit enclos, sur un grand patio intérieur de ce faux village – et beaucoup celui qui, pourtant, donnait de plein pied sur le chemin descendant à la plage, et le regard de ceux qui passaient flottait sur ma petite terrasse et pouvait, s’ils le voulaient, pénétrer dans la pièce, mais moi la sauvage je ne sais pourquoi cela ne me gênait pas, et si je levais les yeux de mon livre ou les ramenais vers eux en quittant une rêverie, je souriais et les saluais, et s’ils étaient civilisés ils répondaient en amorçant la descente.
10 commentaires:
Je t'ai accompagnée avec beaucoup de plaisir dans cette évocation de Bandol, je vais m'y rendre très bientôt. Celui sur le port avec le cliquetis des haubans, quel rêve.
Bien amicalement Brigetoun, c'est bon de pouvoir passer chez toi.
Elle est belle ta tête en terre cuite du monsieur, tu dis que la jolie dame s'est effondrée, dommage, elle est bien jolie sur la photo.
Pourquoi, ne pas réaliser ton rêve et retourner à Bandol, te ressourcer en vacances. J'ai bien aimé lire tes souvenirs de cet endroit.
Bon jeudi et bisous xxxx
J'ai lu votre mot avec émotion .
Fraicheur , modestie , beauté ...
Des mots que l'on aimerait lire souvent .
Où est la frontière entre le rêve et la réalité ?
Y a t il obligatoirement une frontière ?
Le rêve a t il moins de valeur que le concret ?
Les rêves ne nous forment ils pas autant que la réalité ?
Je vous souhaite une belle journée remplie de beaux souvenirs ...ou de beaux rêves ....
Je garde du bandol, l'idée d'une terrasse en bord de mer, d'un rosé bien frais et d'amis assis autour de la table, goûtant l'amitié.
Quand tu veux ma chère Brig nous allons à Bandol !!!
Ils sont beaux ces oliviers ! ;) nous serions bien à l'ombre d'un en train de bouquiner ou juste respirer le bon air !
Bises,
OLIVIER
...Rephotographiant une photo de pointus de ce port, je me retrouve avec l’image d’un rêve - j’ai aimé chacun des studios que j’y ai occupés, celui sur le port, tout au bout, un peu en surplomb, à un premier étage, et les bruits de haubans, les pas et les rires dans le crépuscule et la nuit - celui sur la croupe, et j’avais devant moi un arbre, un pin je crois, et de chaque coté l’évocation, la sensation de la présence de la mer... J'aime ces phrases ou dans l'image l'on retrouve l'émotion.
Je ne suis pas trop présent , désolé !
Persévère dans ton modelage, je trouve ta tête finement sculptée. J'ai appris un mot "prognathe " par chez moi on dit la mâchoire en galoche !
Et chez moi, c'est le menton qui galoche, Gérard...
Cette tête n'en fait qu'à sa tête, si je comprends bien depuis tant et tant que tu tentes de l'amadouer. Se rendra-t-elle à ta raison?
J'espère bien que tu vas continuer, malgré la fin de tes vendredi à l'atelier !
Tes photos sont belles, et tu sais, avec tes mots, les faire vivre, et, surtout, nous distraire, nous intriguer, nous donner envie d'aller plus loin, et, surtout, de revenir chez toi le lendemain...
Coucou, Brigetoun ! Tu sais quoi ? J'emmène tes textes en week-end, histoire de rattraper mon retard de lecture malgré l'absence de connection internet. A bientôt !
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