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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, mars 27, 2008

Brigetoun en primaire têtue revenant à intervalles réguliers sur cette pauvre tête, ouvrant, refermant la bouche lippue, écrasant le nez sous le plastique et puis l’allongeant et, chaque fois que je tentais de la rendre moins prognathe et de la redresser, décapitant ce pauvre embryon, lui remettant un cache-nez pour le sauver comme par miracle, laissant durcir etc… et en fin d’après midi, au risque d’un vertige, laque irrégulière sur une pauvre bonne femme qui vient de décider de se décomposer, obtenant une petite ruine primitive et maladroite mais vernie.
Me crevant (c’est plus fatigant qu’on ne le croit) je savais qu’il n’y avait plus qu’un vendredi à l’atelier (et plein de terre à rapatrier) parce que nous ne sommes plus assez nombreux, et repensais à la chance ou l’intelligence, ou les deux, de celle qui a acheté une maison sur l’ile d’Eubée où elle passe chaque année le printemps et une partie de l’été. Et retrouvé le rêve, moins lointain, plus humble ou casanier, que j’avais fait vers trente ans d’un petit studio sur le port de Bandol et d’un pointu dans le port. Et la photo ci-dessus, comme la dernière, prises pas si loin de Bandol, pourrait convenir à la Grèce.
Parmi tous les petits ports varois, plus ou moins «authentiques », j’ai une prédilection pour Bandol, qui ne l’est certes pas, peut-être parce que j’y ai loué plusieurs années un studio, et qu’absurdement, plus qu’en m’installant près de dix ans auparavant dans un mini antre, je me suis sentie, la première fois, devenue définitivement adulte et indépendante, une dame en villégiature.
Rephotographiant une photo de pointus de ce port, je me retrouve avec l’image d’un rêve - j’ai aimé chacun des studios que j’y ai occupés, celui sur le port, tout au bout, un peu en surplomb, à un premier étage, et les bruits de haubans, les pas et les rires dans le crépuscule et la nuit - celui sur la croupe, et j’avais devant moi un arbre, un pin je crois, et de chaque coté l’évocation, la sensation de la présence de la mer, le port ou la plage, mais ce que je voyais c’était l’arbre, et un air que je voulais salé – un peu moins celui s’ouvrant, avec un petit enclos, sur un grand patio intérieur de ce faux village – et beaucoup celui qui, pourtant, donnait de plein pied sur le chemin descendant à la plage, et le regard de ceux qui passaient flottait sur ma petite terrasse et pouvait, s’ils le voulaient, pénétrer dans la pièce, mais moi la sauvage je ne sais pourquoi cela ne me gênait pas, et si je levais les yeux de mon livre ou les ramenais vers eux en quittant une rêverie, je souriais et les saluais, et s’ils étaient civilisés ils répondaient en amorçant la descente.
Forte de ces souvenirs, sortie aujourd’hui ?

10 commentaires:

Siréneau a dit…

Je t'ai accompagnée avec beaucoup de plaisir dans cette évocation de Bandol, je vais m'y rendre très bientôt. Celui sur le port avec le cliquetis des haubans, quel rêve.
Bien amicalement Brigetoun, c'est bon de pouvoir passer chez toi.

Rosie a dit…

Elle est belle ta tête en terre cuite du monsieur, tu dis que la jolie dame s'est effondrée, dommage, elle est bien jolie sur la photo.

Pourquoi, ne pas réaliser ton rêve et retourner à Bandol, te ressourcer en vacances. J'ai bien aimé lire tes souvenirs de cet endroit.

Bon jeudi et bisous xxxx

Jean a dit…

J'ai lu votre mot avec émotion .
Fraicheur , modestie , beauté ...
Des mots que l'on aimerait lire souvent .
Où est la frontière entre le rêve et la réalité ?
Y a t il obligatoirement une frontière ?
Le rêve a t il moins de valeur que le concret ?
Les rêves ne nous forment ils pas autant que la réalité ?

Je vous souhaite une belle journée remplie de beaux souvenirs ...ou de beaux rêves ....

Muse a dit…

Je garde du bandol, l'idée d'une terrasse en bord de mer, d'un rosé bien frais et d'amis assis autour de la table, goûtant l'amitié.

OLIVIER a dit…

Quand tu veux ma chère Brig nous allons à Bandol !!!
Ils sont beaux ces oliviers ! ;) nous serions bien à l'ombre d'un en train de bouquiner ou juste respirer le bon air !
Bises,
OLIVIER

Anonyme a dit…

...Rephotographiant une photo de pointus de ce port, je me retrouve avec l’image d’un rêve - j’ai aimé chacun des studios que j’y ai occupés, celui sur le port, tout au bout, un peu en surplomb, à un premier étage, et les bruits de haubans, les pas et les rires dans le crépuscule et la nuit - celui sur la croupe, et j’avais devant moi un arbre, un pin je crois, et de chaque coté l’évocation, la sensation de la présence de la mer... J'aime ces phrases ou dans l'image l'on retrouve l'émotion.

Je ne suis pas trop présent , désolé !

Anonyme a dit…

Persévère dans ton modelage, je trouve ta tête finement sculptée. J'ai appris un mot "prognathe " par chez moi on dit la mâchoire en galoche !

Anonyme a dit…

Et chez moi, c'est le menton qui galoche, Gérard...
Cette tête n'en fait qu'à sa tête, si je comprends bien depuis tant et tant que tu tentes de l'amadouer. Se rendra-t-elle à ta raison?

Anonyme a dit…

J'espère bien que tu vas continuer, malgré la fin de tes vendredi à l'atelier !

Tes photos sont belles, et tu sais, avec tes mots, les faire vivre, et, surtout, nous distraire, nous intriguer, nous donner envie d'aller plus loin, et, surtout, de revenir chez toi le lendemain...

Unknown a dit…

Coucou, Brigetoun ! Tu sais quoi ? J'emmène tes textes en week-end, histoire de rattraper mon retard de lecture malgré l'absence de connection internet. A bientôt !