un roc usé par tant de mers,
ton dos un peu tassé,
tes yeux dans le vague ou sur les arbres,
est ce que tu es vide,
est ce que tu es las de m'attendre,
est ce que tu vis l'histoire
que tu nous racontera ce soir,
quand nous serons autour de toi,
comme il y a trop longtemps ?
Je marche doucement.
J'ai envie d'embrasser ton crâne,
Papa,
Je ne le fais pas.
(tentative à partir de cette photo, pour le défit 30 d'"écriture ludique http://www.ecritureludique.net/article-17292093.html
petit tour web, mais ma machine et mon esprit étaient de complexion trop lente, et j'ai entrepris mon repassage en écoutant sur France Culture, en grand plaisir d'une confortable renaissance, "une vie, une oeuvre" sur Messire Michel de Montaigne ce qui m'a fait abandonner le fer pour le livre, et écoutant, je me promenais dans le texte, pour le reprendre ensuite, en une de ses facettes, qui chez lui n'est jamais mineure avec le chapitre VIII du livre premier "de l'oisiveté"
"Dernièrement que je me retiray chez moy, délibéré autant que je pourroy, ne me mesler d'autre chose que de passer en repos et à part ce peu qui me reste de vie, il me embloit ne pouvoir faire plus grande faveur à mon esprit, que de le laisser en pleine oysiveté, s'entretenir soy mesmes, et s'arrester et rasseoir en soy : ce que j'esperois qu'il peut meshuy faire plus aisément, devenu avec le temps plus poisant, et plus meur. Mais je trouve, variam semper dont otia mentem (l'oisiveté toujours éparpille l'esprit), que au rebours, faisant le cheval échappé, il se donne cent fois plus d'affaires à soy mesmes, qu'il n'en prenoit pour autruy ; et m'enfante tant de chimeres et monstres fantasques les uns sur les autres, sans ordre et sans propos, que pour en contempler à mon aise l'ineptie et l'estrangeté, j'ay commencé de les mettre en rolle, esperant avec le temps en faire honte à luy mesmes."
"Dernièrement que je me retiray chez moy, délibéré autant que je pourroy, ne me mesler d'autre chose que de passer en repos et à part ce peu qui me reste de vie, il me embloit ne pouvoir faire plus grande faveur à mon esprit, que de le laisser en pleine oysiveté, s'entretenir soy mesmes, et s'arrester et rasseoir en soy : ce que j'esperois qu'il peut meshuy faire plus aisément, devenu avec le temps plus poisant, et plus meur. Mais je trouve, variam semper dont otia mentem (l'oisiveté toujours éparpille l'esprit), que au rebours, faisant le cheval échappé, il se donne cent fois plus d'affaires à soy mesmes, qu'il n'en prenoit pour autruy ; et m'enfante tant de chimeres et monstres fantasques les uns sur les autres, sans ordre et sans propos, que pour en contempler à mon aise l'ineptie et l'estrangeté, j'ay commencé de les mettre en rolle, esperant avec le temps en faire honte à luy mesmes."
en attendant d'y parvenir, si j'arrive à en avoir réellement la volonté, suis partie à la fête qu'est devenu le concert de l'OLRAP du 16, petite consolation dans notre désarroi puisque, outre les soutiens écrits d'orchestres, des solistes et chefs nous ont rejoint, bouleversant le programme, et espérons le emplissant la salle (diffusion pour ceux qui n'avaient pas de place prévue à partir du balcon)
Une soirée extravagante, j'ai perdu mes notes et le programme et oublié de mettre le flash.
Mais une salle pleine à craquer (et pour les concerts symphoniques je suis cette année, dans un sursaut d'économie, au troisième balcon, avec une vue fabuleuse et une ambiance électrique) où seules les loges de la mairie et de la préfecture étaient vides, et un orchestre de plus de deux cents musiciens (73 violons etc...) - 13 solistes Max Bonnay, Thierry Caens, Marc Copey, Patricia Fernandez, David Grimal, Magali Léger, Nathalie Manfrino, Vahan Mardirossian, Bruno et Régis Paquier, Mikhaïl Rudy, Wojtek Smilek, Elisabeth Vidal - Jün Marki dirigeant l'ouverture de la Force du Destin, Maxime Vengerov pour des danses de Brahms - des soutiens d'orchestres suisses, allemands et de tous les coins de France s'affichant sur le petit panneau lumineux au dessus de la scène, Serge Barbuscia lisant un discours de Victor Hugo, des musiques faciles à mettre en place rapidement (ce qui a été fatal à l'oiseau de feu prévu initialement) de Wagner, Verdi, Piazzolla, etc... et des bis à n'en plus finir, de 20 heures 30 à 1 heure 15, et une chaleur de four. J'ai vu le moment où les musiciens se tuaient de fatigue et où il n'y aurait plus rien à sauver.
A l'entracte des retrouvailles et embrassades. Reste à espérer un sursaut des tutelles qui se rencontrent lundi je crois.
Une soirée extravagante, j'ai perdu mes notes et le programme et oublié de mettre le flash.
Mais une salle pleine à craquer (et pour les concerts symphoniques je suis cette année, dans un sursaut d'économie, au troisième balcon, avec une vue fabuleuse et une ambiance électrique) où seules les loges de la mairie et de la préfecture étaient vides, et un orchestre de plus de deux cents musiciens (73 violons etc...) - 13 solistes Max Bonnay, Thierry Caens, Marc Copey, Patricia Fernandez, David Grimal, Magali Léger, Nathalie Manfrino, Vahan Mardirossian, Bruno et Régis Paquier, Mikhaïl Rudy, Wojtek Smilek, Elisabeth Vidal - Jün Marki dirigeant l'ouverture de la Force du Destin, Maxime Vengerov pour des danses de Brahms - des soutiens d'orchestres suisses, allemands et de tous les coins de France s'affichant sur le petit panneau lumineux au dessus de la scène, Serge Barbuscia lisant un discours de Victor Hugo, des musiques faciles à mettre en place rapidement (ce qui a été fatal à l'oiseau de feu prévu initialement) de Wagner, Verdi, Piazzolla, etc... et des bis à n'en plus finir, de 20 heures 30 à 1 heure 15, et une chaleur de four. J'ai vu le moment où les musiciens se tuaient de fatigue et où il n'y aurait plus rien à sauver.
A l'entracte des retrouvailles et embrassades. Reste à espérer un sursaut des tutelles qui se rencontrent lundi je crois.
9 commentaires:
Il y oisiveté et oisiveté. Celle de notre sieur de Montaigne en est d'une tierce sorte. Comblé en ouverture par cet extrait.
Et en oeuvre, ce concert, cette fête: Avignon s'étourdit!
Émouvant poème.
J'y étais hier soir, au second balcon.
Ah, ton poème !!! Bravo !!!
émotion du poème.
Et tant de réserves d'anthousiasme
à faire croire à la beauté des choses.
Dans "revenir" parlerais tu de ton père marin ?
Croisons les doigts pour lundi...
Souvent on regrette de ne pas avoir été plus proche des nôtres. Mon papa est parti bien trop tôt et je ne peux que regretter de ne pas lui avoir prodiguer davantage de tendresse...
A force de vous croiser sur les espaces que je visite j'ai eu envie de venir faire un tour et c'est très beau chez vous, je prendrai le temps de revenir pour lire.
Je vous souhaite une bonne soirée
Amitiés
Viviane
Ne jamais avoir à regretter de ne pas avoir fait ou dit ce que l'on aurait voulu faire !!!!!!!!
Une superbe évocation de ce père, très chargée en émotions si fortes que j'en ai eu les larmes aux yeux... merci pour ce moment de lecture qui se prolonge au delà de tes lignes... :-)
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