commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, décembre 07, 2008

révolution ? qu'est-ce ?
tourner en rond avec notre terre bien-aimée ?
se laisser porter au fil du temps et des ans sur les longues houles de l'histoire ?
faire d'idées ou de liens un axe qui oriente notre place, notre action ?
se lover sur nos principes, les couver, les manier, les retourner, les affermir et exploser pour disséminer ?
s'enrouler sur un élan; jaillir comme une nuée de gouttelettes, regarder, se voir seuls ?
se regarder, regarder le monde, la décrépitude, brusquer un changement total, entier, profond, jusqu'au prochain sursaut ?
re-vouloir enfin, et rajeunir ?
Ouvrir un dictionnaire, rêver sur un mot.
petites lignes sans importance en nouvelle contribution à l'exercice 68 d'écriture ludique http://www.ecritureludique.net/article-25125126.html , pendant que le café et le soleil montaient.
une ferme m'attendait devant les Halles, et j'ai salué, en souvenir d'une amie, la fière petite chèvre qui s'isolait, dominait - et puis suis entrée acheter de la morue salée, de l'huile d'olive et du poisson, sans aucun à-propos.
me suis rattrapée en fin d'après-midi avec une paysannerie plus réelle, pour un temps encore, en regardant "la vie moderne" de Depardon - ces confins (1) où j'ai presque retrouvé, en juste un tout petit peu plus rude, mais pas plus isolé, un monde et ses habitants que j'ai effleurés un temps, il y a force années, à l'époque justement où j'ai fait amitié avec une chèvre, et moqué la stupidité des moutons quand je les rentrais, quand j'avais appris à dire, pour introduire le café et le verre de vin dans la cuisine "Chabatz d'entrar", puisque j'étais dans la maison où l'on entrait, terrain neutre mais accepté, où l'on recueillait les meubles et où avaient lieu des veillées auxquels tous participaient et qui se monnayaient aux notables de la ville.
La beauté extrême de ces paysages, les silences des taiseux et les conflits tus, l'angoisse de la fin, les bêtes, le métier qui demande non l'amour mais la passion, et la gentillesse de ces visages qui ont accepté d'être scrutés. Une dure beauté (même si elle n'est pas toujours évidente, elle est là puisque j'en étais touchée, profondément, assez pour avoir des réactions de proximité ou d'hostilité comme avec des connus). Et si vous le regardez, saluez de ma part Germaine Challaye.
(1) curiosité de l'aménagement du territoire, ou de la "vie moderne" qui fait qu'instinctivement j'ai pensé "confins" pour ces régions qui sont au centre, au coeur, du pays - parce que le cadre du film et celui de ces brefs séjours qui m'ont marquée, ce sont des endroits où il y a au commencement des routes - et le film montre d'étroites bandes sinueuses que nous suivons à la suite de la voiture et de la caméra - et au bout de ces routes étaient les fermes - et la beauté était moins affirmée, le vallonnement discret, les croupes noires ou bleues sous le ciel absentes, mais c'était celle des lieux où l'on a marché.

9 commentaires:

micheline a dit…

Emouvante cette déambulation aux confins du monde et de l'enfance où j'ai glané, pêché, couru avec la chèvre à travers champs puis gardé trace aux confins de mon cerveau qui va déambulant avec ce fardeau du passé à travers nos routes goudronnées et les feux de la rampe

FalconHill a dit…

Joli billet. C'est bien la nature, et le retour à des sources enfantines. Et puis j'adore les vaches :)

Bon dimanche

Anonyme a dit…

Une révolution étant un cycle complet, on peut considérer que le Tour de France, par exemple, s'effectue sur une révolution, en compagnie d'un grand nombre d'autres révolutions !

joye a dit…

Hello brige.

Anonyme a dit…

Confin, un joli mot qu'il y a longtemps je n'avais entendu, toujours au pluriel comme les marges, les marches.
Révolution: après avoir pris de nouvelles résolutions, se (re)mettre en route (ce qui suppose que l'on était en sommeil, en entre-deux, à l'arrêt, bloqué, en marge du courant, en somme) , évoluer, voler, rêver. Ce que l'on devrait faire instamment, de toute urgence. Mais attention à l'aterrissage!
Belle journée ensoleillée à toi.

Anonyme a dit…

Jaures disait il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience.

Muse a dit…

Je rêve de pouvoir arriver aux confins de cette vraie vie, de cette simplicité.
Quand à la chèvre pourquoi ai-je pensé Monsieur Seguin... sa vaillance sans doute!

auryne a dit…

révolution ... je l'ai associé à celle de 68 (comme le numéro de l'exercice) mais c'est bien plus vaste... peut-être un petit écrit en perpective.
merci

Anonyme a dit…

La révolution c'est tout ça et tout le reste aussi que tu n'as pas dit mais qui permet de transformer tout ce qui nous touche, ce qui nous entoure.... C'est aussi un tour complet, mais si c'est pour se retrouver à la case départ, le jeu en vaut-il la chandelle ????bonst