commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, janvier 16, 2009

"Attendez un peu, ma très chère amie ! Je vous donnerai encore la preuve que "Nietzsche est toujours haïssable". Sans aucun doute, je vous ai fait du tort : mais comme je souffre cet automne d'un excès de droiture, c'est pour moi une vraie bonne action que de commettre l'injustice...
L""immoraliste
"
fin de ma lecture du petit matin (lettre à Malwida Von Meysenburg; datée :Turin 5 novembre 1888).
Et me suis rendormie, un peu, avant d'aller chasser mes démons sous la douche, et de sortir faire quelques courses dans le quartier, saluant au passage une de mes harmonies préférées, beauté fermement dessinée, collaboration entre l'oratorien qui l'a conçue et notre ciel amoureux du baroque en sa sobriété - moi qui n'ai bien entendu pas le génie de celui qui, écrivant à l'époque Ecce Homo (que je n'ai pas lu) laissait poindre sa "différence".

La nudité hivernale va assez bien à nos vieux sages et j'ai rendu hommage à la puissance de celui qui règne dans la cour de l'hôtel, avant de me réinstaller, fascinée devant les débats à l'assemblée et au sénat, allant de l'un à l'autre.
J'ai l'impression que nous devenons tous virtuels, sans importance ni décision, limités dans le meilleur des cas à une force de travail, et que nous devrions trouver le moyen de laisser seul celui qui décide qu'il est appelé à être le président, le gouvernement, le précepteur culturel, le parlement; les juges et les avocats, le moraliste, le communicant, le philosophe, le pompier, le comique international......
Repos délicieux de la servitude. Grimper, rester en position légèrement inconfortable mais hors circuit, considérer, être navrée, hésiter tout de même à lui laisser le nom du pays (on pourrait créer une marque "France" et la lui abandonner)

retrouvé une version nocturne de la rue en partant vers le théâtre des Halles assister à une représentation d'un dramuscule de Thomas Bernhard, mise en scène par Frédéric Garbe, avec Frédéric Garbe et Gilbert Taïna, (L’autre Compagnie et Compagnie Hi-Han, avec le soutien de la Ville de Toulon, du Conseil Général du Var et de la Région P.A.C.A.).
En première partie, Alain Cesco-Résia dans "pour un peu" lecture de courts textes de Bernhard : son ironie et son air un peu étrange, toujours, son ton tranquillement inquiétant, des faits divers ridicules et absurdes, la verve acerbe de Bernhard dans son regard sur sa société et le léger comique pour moi (idiote réaction de latine) des noms autrichiens.

nous évacuons la salle pour installer le petit castelet où se jouera la pièce, et je me réfugie (en trébuchant et photographiant ce qui surmonte le tableau d'Alain Timar que je visais) dans la chapelle, pour lire une version plus chaleureuse d'une petite ville chez Walser
"La petite ville est belle à tous points de vue, c'est un fait, car on y trouve encore tous les murs d'enceinte d'autrefois. On prend les vieilles tours rondes pour d'anciens habitant en personne qui seraient prospères et solvables.
...
J'aurais la vie devant et derrière moi, comme un voile qui tantôt se lève, tantôt se baisse. Dans la chère petite ville, le soleil a sa lumière particulière, tout comme la lune...."

un décor un peu boite de chocolats suisse, mâtiné de Saint Sulpice, deux femmes (des hommes) plutôt sans âge que vieilles, à genoux en robes rouges, chemises blanches, châles et fichus en laine noire crochetée, sonnerie de cloches, Ave Maria Stella, bruits de moteurs, dialogue rythmé par des silences et des gestes pudiques, ragots, soupçons envieux sur l'origine de la fortune du notable dont elles louent les mérites et déplorent la mort; xénophobie légère, enflant, jusqu'à une peur à la limite de l'hystérie, et elles disparaissent, s'engloutissant dans le paysage.Bref, efficace, drôle.
Et en rentrant au long des rues et des groupes de fumeurs devant les restaurants, cette constatation évidente de la parenté croissante entre la France et l'Autriche (qui dans la pièce est celle des années trente).
Ruée sur la quatrième cigarette sur les cinq de la journée.

14 commentaires:

micheline a dit…

vivre dans le virtuel en fermant les yeux sur le monde est-ce possible?? Et tu fais si bien les deux.

Anonyme a dit…

Les arbres en ascèse. Le baroque comme une philosophie de l'ascèse, partagée en jésuitisme où l'extase n'est jamais bien loin et donc la volupté, murmurée plutôt qu'affirmée.
J'admire ta passion pour les débats de nos représentants: un théâtre de plus à guichets toujours ouverts.

Anonyme a dit…

Nous devenons virtuels : oui !

tanette a dit…

De tous ces qualificatifs, je retiens le dernier qui lui va comme un gant : le comique international....(mieux vaut en rire pour ne pas pleurer....)

Anonyme a dit…

" Repos délicieux de la servitude. Grimper, rester en position légèrement inconfortable mais hors circuit, considérer, être navrée, hésiter tout de même à lui laisser le nom du pays (on pourrait créer une marque "France" et la lui abandonner) "

Ce " hors circuit " m'enchante.

micheline a dit…

oh ! oh ! lire au 1er commentaire:
"en ne fermant pas les yeux !!"
ainsi en est-il des erreurs judidiaires!!!

Anonyme a dit…

Elle sort d'où cette Compagnie Hi-Han, du théâtre des deux ânes ?

Brigetoun a dit…

tiens, tu as peut être raison...

Muse a dit…

J'ai fermé les yeux au monde pendant deux jours pour intérioriser ma peine, mais reste attentive à ce qui se dit, à se qui se tait et à ce qui devrait se dire et ne se dit pas. Notre monde est aussi désolant que mon intérieur finalement.

Anonyme a dit…

Petit coucou dominical, çà fait drôle ce vide sans ton billet !

Anonyme a dit…

Il ne fait pas bon sortir, le ciel en grisaille ...

tanette a dit…

Pas malade j'espère ? Bon samedi.

joye a dit…

J'ai lu l'Immoraliste.
Et j'ai lu Nietzsche.
Et je trouve celui-ci plus respectable.

;-)

unevilleunpoeme a dit…

Nietzsche n'est pas haïssable, le moi peut-être...