Désolée, cher grand esprit, mais mon expérience est autre, légèrement, et ma fréquentation des théâtres, salles de concert et expositions était bien plus intense au temps de mon labeur hautement ingrat, puisqu'elle était ma seule fenêtre (et que pour la découverte d'une musique contemporaine ou d'un raffinement délicieusement intelligent, instrument de délectation et d'évasion, pour l'éveil de ma curiosité, Paris et ma bourse de l'époque étaient nettement plus favorables que mon tant bel Avignon - que mes cartes de la Grande Masse, quelques années, puis des Amis du Louvre, me facilitaient des accès, comme le laisser passer de Pompidou, et je sais que si je passais à Paris quelques jours je ne visiterais aucune des expositions qui me tentent à distance, incapable que j'ai toujours été, et plus encore maintenant, de supporter de me ranger dans une file, et attachée que je reste à mes visites répétées pour déguster lentement les oeuvres, aux heures creuses)
Restent les lectures, et l'immensité de mon retard, mais je retrouve ces jours ci l'inaptitude, certains soirs, à entrer, comprendre, goûter certains textes - et je reste, comme je l'étais en mon adolescence, incapable de lire ou d'écouter quelque chose parce que "cela doit m'apporter" quoi que ce soit, me fiant à ma seule fantaisie.
J'aurai tout de même appris, ici, à tenter de trouver des qualités à certaines musiques, comme l'opéra du 19ème (sauf les Verdi "de chambre ou presque comme Falstaff, Othello etc...)
avec un décor unique d'Éric Chevalier, qui signait aussi la mise en scène (de jolies idées dont l'absence de rideau et l'enchaînement du prologue et de l'acte 1 avant l'entracte (que c'est long sans cigarette, du coup j'ai colonisé une mère et ses élégantes filles) et ensuite les actes 2 et 3 et l'épilogue
Malgré tout je me suis un peu ennuyée pendant le prologue, trouvant, malgré de bons ingrédients et une certaine force (peut-être un peu uniforme) l'ensemble assez plat. Comme cela s'est nettement amélioré, j'étais sans doute passablement en cause.
Et l’inquiétude pour les gens que j’aime se dissipant un peu, j’avais l’esprit libre et j’ai les 7/8ème d’une bouteille de Gigondas dont je ne sais que faire.
5 commentaires:
Qu'ai-je fait des 13 années écoulées à la retraite ? Quand je compare mes connaissances (inexistantes) avec les tiennes en matière de lecture, musique, etc...je n'ai plus qu'à m'inviter pour terminer ton Gigondas....
je ne m'invite pas mais envoie le Gigondas... pas besoin de cigarettes
Je n'étais pas à l'Opéra hier soir...
Je n'ai fait que passer place de l'Horloge vers 22 heures.
À bientôt.
Le butinage forcené n'a jamais été dans mon programme et le piétinement, sous le soleil ou sous la pluie, ne m'a jamais tenté qu'obligé parfois de le subie. la culture n'intervenant que lorsque l'on a tout oublié, n'est-ce pas.
Je lis que le Gigondas a du succès, continue à le magnifier en prenant soin de sa mère et fait vinaigre çà urge.
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