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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, janvier 27, 2009

fin de journée, dimanche, nuit et réveil dans la conscience de la peur, ou plus, qu'ont éprouvée, qu'éprouvent, des gens, proches, une femme, que j'aime, et de mon impuissance inutile. Ne pas peser, ne pas phagocyter ce qui leur arrive - et le réflexe féminin de vouloir trouver un petit pansement matériel, futile, inutile. Se savoir désarmée, sans que cela compte réellement pour eux..
chercher des nourritures simples dans le quartier, les mettre à disposition, juste si on en veut, (mais étourdiment laisser trop cuire une viande, ce qui n'avait guère d'importance) - profiter d'un peu de chaleur fraternelle en espérant en son utilité.
regarder la pluie tomber, imbiber tout, doucement, sans violence
regarder des photos de la violence subie par l'autre sud - frémir devant la force qui a coupé cet arbre - avoir un peu honte de mon réflexe d'admiration devant la beauté du résultat, de mon idée qu'il faudrait conserver ce tronc comme une sculpture, sous couvert de mémoire.

12 commentaires:

micheline a dit…

merci de nous prêter tes mots pour dire l'indicible

Anonyme a dit…

@ Micheline : il n'y a pas si longtemps, on " réservait " le mot " indicible " pour des choses réellement indicibles - nous étions alors très loin d'une viande trop cuite ou bien d'une mauvaise tempête (tout fout le camp)...

@ Brigetoun : j'aime de plus en plus votre écriture " en suspension ".

FalconHill a dit…

J'aime beaucoup ce billet...

Anonyme a dit…

Même regard (admiration un peu honteuse) avant même de vous lire, pour cet effort de la nature à transformer une part d'elle-même en figure quasi géométrique, voire en lettre majuscule.

Anonyme a dit…

Le tueur, le pourfendeur, en un geste terrible et irrémédiable, le fendit de la tête jusqu'au pied, en deux ouvert, une plaie énorme et blanche, éventré, éclaté, ses entrailles mises à nu, en une indécente beauté.

micheline a dit…

Christophe Borhen,
l'indicible c'est ce qu'on peut apporter aux autres quand on n'est pas dans le coup, fusse une viande trop cuite!

Anonyme a dit…

@ Micheline : comme vous dites.

Rosie a dit…

Oui, il faudrait conserver ce tronc, car cet arbre a déja eu vie.

P'tites tranches de ton quotidien, que tu nous partages, je suis émue de te lire, ma belle amie.

Bon mardi et bisous.

Anonyme a dit…

Tu l'as immortalisé avec ta photo cet arbre, a-t-il eu le temps de dire : le "tronc son âge" ?

Brigetoun a dit…

pas de moi la photo (d'ailleurs le mistral est vexé et ne souffle pas) mais assez belle pour être sur les sites du Monde et de Libération

Anonyme a dit…

Joli texte, et ouille, cette dernière tof !

Anonyme a dit…

Trois fois aujourd'hui j'ai entendu le mot phagocyté !!!ce mot est terrible ....
j'ai gardé aussi ce tronc éclaté ! nous avons les mêmes sources