Tout de même regardé les thèmes nouveaux d’écriture ludique, et trouvé l’exercice AEL 02 (mots imposés - faux rêveur) http://www.ecritureludique.net/article-26547099.html et j’ai voulu m’en servir de béquille.
Les mots sont : Caresse - Fanion - Age - Circuit - Veille - Imbue - Fossé - Mage - Violence - Ignorer
J’ai pris aussi une photo et cela a donné,
dialogue improbable
petite vieille trottinait le long des rues, en son habituel circuit -
petite vieille ne l'était pas vraiment - l'aurait été autrefois, aux temps anciens, mais, comme on le disait, maintenant la vieillesse n'existait plus - si l'on en croyait le fanion hissé fièrement par la modernité et les doctes qui dans les journaux s'affichaient, imbus de leurs savoirs - ou c'était de la faute de ceux qui se résignaient à leur âge -et,eux les sages officiels, ou le voulant, ils se répandaient en conseils, quitte à se contredire, suivant l'avancée du temps, des modes intellectuelles, et de la science aussi.
Et puis bien entendu il y avait, mais plus tard, de plus en plus tard, ceux que touchaient la décrépitude finale, et l'on s'en souciait - même si cela coûtait si cher - puisque l'on était humain.
Mais petite vielle s'en moquait bien, avait décidé que vieille elle était, avait sauté le fossé, et cheminait en trottinant donc, ou partant à grands pas parce que quelque chose l'attirait, ou qu'elle avait décidé ce matin là que c'était de cela qu'elle avait envie, dégustant la caresse de cette irresponsabilité.
Cheminant, trottinant ou avançant souplement, elle est passée une fois encore sous la tête austère, un peu brute, affiché au dessus de la porte d'un noble hôtel, et l'a saluée dévotieusement, puisque, en fait, elle le savait, elle, sous l'air bourru, un peu frustre, l'ébauche de capuchon, c'est un mage qui avait été immortalisé et figé là. Et c'est pourquoi on n'avait gardé, figé dans le pierre, que la tête, pour lui confier la maison et les passants.
Et comme ce jour là elle avait opté pour la souplesse, il a ri un peu et lui a dit : "tu veux ignorer ?"
Elle a joué les idiotes, douée qu'elle était : "ignorer quoi ?"
"la violence de cette longue descente où tu t'engages"
Alors est repartie, et sentait ses talons danser, et lui a jeté par dessus son épaule, qu'elle redressait, : "ce n'est pas moi qui m'y engage, c'est la vie et toi qui m'y poussent, mais ce n'est pas descente mais transformation"
Il a crié au dos qui ne s'éloignait pas si vite : "et ce n'est pas violent ?"
elle a trébuché sur un caillou idiot et répondu "si... sauf si tu ne résistes pas"
Puis a continué, très impressionnée par son improbable sagesse, renonçant à vérifier son authenticité.
petite vieille trottinait le long des rues, en son habituel circuit -
petite vieille ne l'était pas vraiment - l'aurait été autrefois, aux temps anciens, mais, comme on le disait, maintenant la vieillesse n'existait plus - si l'on en croyait le fanion hissé fièrement par la modernité et les doctes qui dans les journaux s'affichaient, imbus de leurs savoirs - ou c'était de la faute de ceux qui se résignaient à leur âge -et,eux les sages officiels, ou le voulant, ils se répandaient en conseils, quitte à se contredire, suivant l'avancée du temps, des modes intellectuelles, et de la science aussi.
Et puis bien entendu il y avait, mais plus tard, de plus en plus tard, ceux que touchaient la décrépitude finale, et l'on s'en souciait - même si cela coûtait si cher - puisque l'on était humain.
Mais petite vielle s'en moquait bien, avait décidé que vieille elle était, avait sauté le fossé, et cheminait en trottinant donc, ou partant à grands pas parce que quelque chose l'attirait, ou qu'elle avait décidé ce matin là que c'était de cela qu'elle avait envie, dégustant la caresse de cette irresponsabilité.
Cheminant, trottinant ou avançant souplement, elle est passée une fois encore sous la tête austère, un peu brute, affiché au dessus de la porte d'un noble hôtel, et l'a saluée dévotieusement, puisque, en fait, elle le savait, elle, sous l'air bourru, un peu frustre, l'ébauche de capuchon, c'est un mage qui avait été immortalisé et figé là. Et c'est pourquoi on n'avait gardé, figé dans le pierre, que la tête, pour lui confier la maison et les passants.
Et comme ce jour là elle avait opté pour la souplesse, il a ri un peu et lui a dit : "tu veux ignorer ?"
Elle a joué les idiotes, douée qu'elle était : "ignorer quoi ?"
"la violence de cette longue descente où tu t'engages"
Alors est repartie, et sentait ses talons danser, et lui a jeté par dessus son épaule, qu'elle redressait, : "ce n'est pas moi qui m'y engage, c'est la vie et toi qui m'y poussent, mais ce n'est pas descente mais transformation"
Il a crié au dos qui ne s'éloignait pas si vite : "et ce n'est pas violent ?"
elle a trébuché sur un caillou idiot et répondu "si... sauf si tu ne résistes pas"
Puis a continué, très impressionnée par son improbable sagesse, renonçant à vérifier son authenticité.
8 commentaires:
Sans faux-pas, sans même trébucher aucunement, elle a franchi le fossé. L'ignorer eut été se faire une violence inutile. Toute imbue de son age, portant fièrement le fanion de ses ans, elle ne pouvait ignorer les méandres d'un circuit qu'elle avait déjà maintes et maintes fois, encore la veille, parcouru en tous sens. Mais aujourd'hui, garderait-on d'elle cette image, quêtant aux coins des rues, une caresse, ne fusse que d'un regard?
Ne m'en veux pas; c'était tentant et le ciel au dégel.
Comme je comprends la désacccoutumance aux cigarettes.
Bon courage
pierre, au contraire, je déguste tes mots -
laura merci mais je me demande si j'ai raison d'incriminer le sevrage pour justifier ma sottise
Tu seras encore meilleure sans cigarette..une motivation supplémentaire !
Bravo pour cette initiative; tu sais ce que j'en pense.
Et merci aussi pour texte si guilleret...
Bravo !
J'ai lu, découragée par le tunnel dans lequel je lançais mes textes inspirés de là-bas.
Trop d'égo, trop peu d'écho, moi,j'ai.
;-)
c'est toi qui m'y a propulsée, et l'égo et le manque d'écho c'est assez général, non ?
bon je ne peux plus reculer : repassage !
J'ai bien aimé ce petit conte guilleret sur des mots imposés un peu patchwork ! et j'ai dégusté "la caresse de cette irresponsabilité ".
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