j'ai rencontré, comme toujours, ou presque, sur mon chemin, l'absence et la trace discrète de la librairie où fut reçu, entre autres, Mallarmé, seulement comme je venais de voir une mauvaise photo de celle-ci (quand elle était là, nomade qu'elle fut) y ai pensé
au retour j'ai rencontré, (et j'en ai profité pour poser le boutis et le sac de linge) une petite tâche jaune, fragile sur sa tige ployante, seulette, et lui ai transmis le salut des beaux pavots rencontrés le matin chez Pierre http://jeandler.blog.lemonde.fr/2009/02/25/pavot/
au retour, un peu plus loin, j'ai rencontré le ciel de lit de Manon, oublié, pendant que plaisantaient, un moment, les déménageurs
de jolis nuages étaient revenus, juste comme un décor, quand je suis partie vers les Pénitents Blancs,
et comme toujours la queue avant que les "avec" et "sans" billets arrivent à franchir la petite entrée,
pour assister à "Pre Fauna" par La Ventura et Cie
"...réunissant Mallarmé, Nijinski et Debussy dans un décor de glace, de fer et de feu, lors d’une appropriation féminine et protéiforme de L’après-midi d’un faune .
Attrait d’animalité sous fond de fresque sauvage figée par le froid, le désir liquéfié glisse du corps à la banquise et la fait fondre.....
Sujet récurrent dans le corps et la graphie d’Anna Ventura : un soupir d’extase de 90 minutes lors de The Female Macbeth, un désir aussi physique que mystique dans D’anachronique… Pavlova moi, une sensualité offerte pour Herida Superficial, ses collaborations auprès de la chorégraphe buto Carlotta Ikeda… l’érotisme fait partie intégrante de la thématique développée dans son œuvre."
dixit le programme, et je pense que c'est la cause de ma petite gêne, non parce que l'érotisme s'exhibe, et en fait tous les érotismes, corps vêtu, dénudé, en transparence, violence désordonnée, des positions "fin de siècle" jusqu'à la limite du trash, mais qu'il soit toujours assez peu convaincant, comme si elle était à la fois le faune et les femmes ou nymphes qui le provoquent et se refusent.
"...réunissant Mallarmé, Nijinski et Debussy dans un décor de glace, de fer et de feu, lors d’une appropriation féminine et protéiforme de L’après-midi d’un faune .
Attrait d’animalité sous fond de fresque sauvage figée par le froid, le désir liquéfié glisse du corps à la banquise et la fait fondre.....
Sujet récurrent dans le corps et la graphie d’Anna Ventura : un soupir d’extase de 90 minutes lors de The Female Macbeth, un désir aussi physique que mystique dans D’anachronique… Pavlova moi, une sensualité offerte pour Herida Superficial, ses collaborations auprès de la chorégraphe buto Carlotta Ikeda… l’érotisme fait partie intégrante de la thématique développée dans son œuvre."
dixit le programme, et je pense que c'est la cause de ma petite gêne, non parce que l'érotisme s'exhibe, et en fait tous les érotismes, corps vêtu, dénudé, en transparence, violence désordonnée, des positions "fin de siècle" jusqu'à la limite du trash, mais qu'il soit toujours assez peu convaincant, comme si elle était à la fois le faune et les femmes ou nymphes qui le provoquent et se refusent.
Peut être étais -je trop sensible à la construction d'admirables images (comme la gigantesque papillote d'or irisé dont le corps se dégage peu à peu pour faire danser de grands reflets, comme une eau incandescente dans lequel il nagerait - et puis le bloc de glace qu'elle frappe, faisant jaillir au début des gerbes de glaçons, et qui fond peu à peu) pour ne pas rester spectatrice, souvent admirative, ou un peu ennuyée.
De très beaux moments, une légère ironie bienvenue, et la reprise de cette phrase : "C'est un berger qui joue de la flûte, assis le cul dans l’herbe " (Debussy à Camille Chevillard)
Et puis, la musique de "l'après-midi" qui arrive, intercalée dans celle de Karin Helbert, et proféré, et projeté les bouts de texte se mouvant comme en tourbillon, le texte du Faune, qui prend toute la place à ce moment.
"Tu sais, ma passion, que, pourpre et déjà mûre,
Chaque grenade éclate et d'abeilles murmure
Et notre sang, épris de qui le va saisir,
Coule pour tout l'essaim éternel du désir.
A l'heure où ce bois d'or et de cendres se teinte
Une fête s'exalte en la feuillée éteinte
Etna! c'est parmi toi visité de Vénus
Sur ta lave posant ses talons ingénus,
Quand tonne un somme triste ou s'épuise la flamme."
De très beaux moments, une légère ironie bienvenue, et la reprise de cette phrase : "C'est un berger qui joue de la flûte, assis le cul dans l’herbe " (Debussy à Camille Chevillard)
Et puis, la musique de "l'après-midi" qui arrive, intercalée dans celle de Karin Helbert, et proféré, et projeté les bouts de texte se mouvant comme en tourbillon, le texte du Faune, qui prend toute la place à ce moment.
"Tu sais, ma passion, que, pourpre et déjà mûre,
Chaque grenade éclate et d'abeilles murmure
Et notre sang, épris de qui le va saisir,
Coule pour tout l'essaim éternel du désir.
A l'heure où ce bois d'or et de cendres se teinte
Une fête s'exalte en la feuillée éteinte
Etna! c'est parmi toi visité de Vénus
Sur ta lave posant ses talons ingénus,
Quand tonne un somme triste ou s'épuise la flamme."
6 commentaires:
Billet... dense !
Oh ! Tu as trouvé mon magasin, génial !!!! je peux te l'emprunter !
J'aime le poème de fin !
Exact, on a bien ri !
Bonne journée !!!
Emouvante cette image de la librairie mallarméenne!
Tu emboîtes les pas de Michel!
Merci de la fleur que tu me fais, au passage, le jaune attirant ton regard.
Une belle journée, le ciel délavé et si pur. Pour une fois, ce fût ici aussi le cas: un beau couchant de feu pour clore la journée.
Debussy savait quelque fois se débrider; d'ailleurs, en sa musique l'érotisme "bien tempéré", selon Bach, est toujours présent.
Pour quelque raison qu'il soit, blogger ne veut pas afficher ta page depuis deux jours ! OH ! C'est moche à eux de me priver de toi !
Très fourni pour avoir rencontré tant d'absences
oh Joye ! comment que t'as fait alors ?
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