c'est le retour des prédateurs
quoi ?
ils viennent, longeant les murs en tapinois
qui ?
ils viennent, fondant à travers notre inconscience
quoi ?
tombant dans un silence glaçant sur leurs proies
qui ?
ils viennent, et les femmes se tordent les bras, et les enfants tremblent, et les hommes se durcissent, théâtralement impuissants
mais qui ? enfin !
les prédateurs - tu n'écoutes pas...
mais si j'écoute - je t'écoute toujours - qu'est ce que c'est que cette histoire ? les pré quoi ?
les prédateurs, tu sais bien..
comme des renards ? ou des chacals ? ou des chats ventres collés au sol...
gigantesques et humains.
Ah! bon ! comme nous, alors.. mais ils sont toujours là - simplement, ils dorment parfois sous les fleurs, pour que nous ne les voyons pas, pour ne pas se voir - tu ne les sens pas en toi ?
Mais non ! quelle horreur !
ça c'est parce que je t'ai bien élevé - enfin... presque... il te reste à apprendre la vigilance, universelle et souriante. La soeur de la confiance.

Brigetoun à la fois sentencieuse et limitée (enfin, au début, surtout en roue libre) dans un trou entre deux réveils au petit matin, jeudi, pour les impromptus littéraires, dont le thème était "le retour des prédateurs" http://www.impromptuslitteraires.fr/dotclear/
et lui, là, tout en haut, m'a regardé gravement, et a dit "turlututu" avec ironie - et je ne sais pas qui, du vieux sage tourmenté à la douce bouche, ou de moi, ébahissait le plus l'autre, à moins que ce ne soit simplement de ne pas s'habituer pas à être là, suspendu au dessus de la rue.

et voilà que notre Seigneur Mistral semble avoir entrepris de déraciner la ville cette nuit..