il était rude seigneur, fier de ses terres et ses aïeux, portant écusson et panache, qui tenait ses coffres pleins, pour parader auprès de ses pairs, et mener grand train, être libéral et généreux avec les barons de passage.
Terres il avait, nobles et grandes, où chevaucher de longues heures, libres de tout hommage, mais terres il avait pauvres et ingrates.
Pour en extirper des deniers en suffisance, comme l'avaient fait ses ancêtres, à ses serfs, à ses petits vasseaux, aux tenanciers de chaque manse, seigneuriale ou tributaire, faisait subir sa règle d'airain, et par toute la comté travaillaient durement maigres et hâves hommes, soumis à un régime de fer, nourris de peu, d'herbes, de raves, sans temps de penser, sans force pour résister à ses gendarmes bardés d'acier, élevés en rapaces et mordant dur.
Pour se cultiver, nourrir son âme, entendre belles paroles et discuter noblement, pour parler de Dieu et de poésie, et aussi des lettres des anciens, il avait un chapelain, et des moines qui allaient adoucissant l'âme des plus forts paysans, devenus à la longue aussi durs que les pierres qu'ils mangeaient.
L'était un fier seigneur, vers qui montaient louanges ainsi que rage, loyauté et colères, mêlées en tous les coeurs. L'était en pureté, un régime féodal. En pureté ou en fausse image.

Brigetoun digérant émotions, esprit vide une fois de plus, est tombée au petit déjeuner sur le sujet des "impromptus littéraires" - http://www.impromptuslitteraires.fr/dotclear - qui était : "régime", pensait que le sujet était soit trop courant soit trop sensible, mais a regardé ses photos d'hier, puis les têtes sur le bas relief du Musée lapidaire, photo en réserve, et a saisi le petit bout d'une idée qui ne menait pas bien loin