commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 10, 2009

mon festival dans Avignon - le 9
départ pour arriver avant 11 heures et truster une place devant et en bout de rang vers le Lycée Saint Joseph et l'arbre du jardin de la vierge pour les deux premières petites formes des "sujets à vif", qui débutait, sur mode jubilatoire (et pas uniquement) avec "Narcisses-O", texte et mise en scène de Coraline Lamaison, musique de Pierre Jodlowski, commande, participation au texte et interprétation de Kate Strong (Sedlers Wells Royal Ballet de Londres, Zürcher Ballet de Zurich, dix ans avec Forsythe au ballet de Frankfurt, ballets du Théâtre Volksbühne de Berlin, actrice pour Castorf, Goebbels, Cage etc... "j'ai été renvoyée par (suit une liste impressionnante), performeuse) - hauts talons, grande blonde usée bellement, très courte robe de dentelle noire, technique épatante, autodérision non moins, provocante légèrement.
Au passage (et elle mélangeait les langues et me donnait envie d'accepter de comprendre ou de vouloir saisir mieux l'anglais) de belles citations comme, de Büchner ; "et comme sur la terre il n'y avait plus personne, il a voulu aller dans le ciel, et la lune le regardait si gentiment et quand il arriva enfin sur la lune, c'était un morceau de bois pourri et alors il est allé sur le soleil, et quand il arriva sur le soleil, c'était un tournesol fané et quand il arriva aux étoiles, c'était comme de petites mouches dorées, piquées par une pie-grièche sur un prunellier, et quand il voulu revenir sur terre, la terre était un pot de pisse renversé et il était tout seul et alors il s'est assis et il a pleuré
"
Le second spectacle, très abouti, souffre un peu du voisinage, avec son humour plus léger, son rythme très lent : "culture and administration", commande d'Antonija Livingstone, dansé par elle et Jennifer Lacey, deux belles danseuses, proches et différentes (maquillage de l'une, énergie contenue de l'autre)
retour rapide vers ma place pour préparer, ingérer, digérer pitance, et repartir à peu près en état vers les Pénitents blancs pour C.H.S. (Combustion Humaine Spontanée) de (texte, mise en scène, rôle central) Christian Lapointe, un texte que j'aimerais me procurer pour voir s'il est aussi bon qu'il m'a semblé l'être, commençant sur la première cigarette à jeun, dernier plaisir de l'être solitaire, avançant entre monologues (le très beau de la fin) de celui qui en fait pèse l'envie de suicide, et les interventions d'une interrogative jeune femme (Maryse Lapierre) dans un castelet qui surplombe le plateau, et d'un homme en blouse grise semble-t-il debout sur une estrade à droite, qui disserte sur la combustion humaine spontanée "légende urbaine ou réalité méconnue ?".
Le seul regret : ce spectacle est inséparable de son architecture scénique, rendue mouvante par les lumières, les textes ou images projetés, comme une respiration musicale et nie la chapelle (léger regret).
Le désespéré finit par brûler comme un phénix.

retour, arrosage, tentative de compte rendu, cuisine pour le souper post-spectacle, thé et petit gâteau, coup de fer à une jupe dite élégante, et départ dans la nuit vers le cloître des Carmes,
pour "le livre d'or de Jan" d''Hubert Colas.
Jan a disparu (au début sa voix off accueille et décrit chacun des personnages-acteurs au fur et à mesure de leur entrée en scène) qui disait "Ma vie est et doit être un coup de foudre permanent sinon je ne peux pas être (là)..." et ceux qui l'ont connu et aimé forment un groupe, les amis de Jan.
Le plateau nu, avec quelques sièges que l'on amène et enlève, et un grand panneau de vitre ou de glace selon ce qui est éclairé, le plateau ou les galeries du cloître, vitrage qui, opacifié, sert aussi d'écrans. Un chanteur, des monologues, des scénettes, des reconstitutions, un texte souple et parfois très beau (passages confiés à celui que j'appelais le manieur d'absurde), une insolence lunaire, de la gaîté, de l'amour. Difficile d'en dire plus (d'autant que crevée suis) que : j'ai aimé.
Et pour finir une évocation marine bricolée avec des embruns beaucoup trop réalistes pour la petite vieille du premier rang, à l'angle, sous la gargouille..

Mon rouget est cuit - portez-vous bien.

11 commentaires:

thé a dit…

J'en reviens, et j'ai aimé aussi. Moins les gloussements de ma voisine.

Caroline a dit…

J'en reviens aussi. J'ai vous ai aperçue devant, ce n'était pas la meilleure place à cause de la gargouille, mais ceux qui on pris de l'omlette...

Brigetoun a dit…

un souvenir durablement marqué sur une tunique d'un formidable spectacle avec glissades sur ketchup, crème, mousse à raser et bière entre autres - j'étais un bouquet d'odeur en rentrant

Michel Benoit a dit…

Bon appétit !

micheline a dit…

bon appétit de tout.
déodorant et teinturier facultatifs!!
ne t'ai pas trouvée parmi ceux qui passaient la nuit dans leurs sacs de couchage

pierre a dit…

Oui, bon appétit à toi après nous avoir si bellement mis, à notre tour, en appétit (ou en manque)...
Un régal, me semble-t-il!

OLIVIER a dit…

Chère Brigitte,
Comment arrives tu à ingérer tous ces spectacles ? tu m'impressionnes !!!
Cette phrase je la fais mienne :
"Ma vie est et doit être un coup de foudre permanent sinon je ne peux pas être (là)..."
Tes mots m'ont bcp touché !!!
Merci !!
Je t'embrasse aussi,
OLIVIER

joye a dit…

MERCI pour les comptes rendus, brige ! Rien qu'à te lire, je me fais un peu plus de culture, même si les textes qui parlent des pots de pisse me laissent assez indifférente... ;o)

nathalie in avignon a dit…

J'aime énormément te lire, tes compte-rendus de spectacles sont d'une richesse et d'une finesse rares. Même si ce blog t'est juste un carnet de notes, sache que tu as des lecteurs qui apprécient. C'est important !

Gérard a dit…

J'ai feuilleté tes billets, du spectacle à ne plus savoir qu'en faire...pour ma part me suis contenté de saumon et surtout du concert inoubliable de Léonard Cohen au Zénith de Toulouse.

arletteart a dit…

Entre certains reportages et votre compte rendu , je vote sans hésiter Brig !!Bravo pour votre résistance