commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juillet 13, 2009

festival d'Avignon, le 12
le calme endormi de la place de l'horloge dans le dimanche matin, à mon retour des Halles
dans la chaleur de l'après-midi, posée durement sur nous, marche dans les petites rues, les petits groupes attendant devant les théâtres (et souvent au dernier moment des spectateurs surviennent comme sortis du rien) jusqu'au théâtre des halles, aux futurs spectateurs attendant devant la grande salle de voir "une voix sous la cendre" de Zalmen Gradowski (et je l'ai vu et aimé cet hiver ou au printemps)
pendant que notre petit groupe, juste à l'échelle de la minuscule Chapelle Sainte Claire, attendait sur les dalles frappées par le soleil, nous rafraîchissant par la vue du cèdre, "la pleurante des rues de Prague de Sylvie Germain, donnée par Claire Ruppli.
"Cette inconnue qui donc est-elle? Une vision liée à un lieu, sa ville Prague..." Elle recèle la mémoire de Bruno Schulz, des enfants de Terezin...Sylvie Germain est une conteuse rare dont l'écriture procède d'une nécessité vitale: "Aller à la rencontre des autres qu'on porte en soi et qui y ont laissé des traces""De textes qui vous chavirent le coeur et traduisent la langue de l'âme, de silences qui nous rappellent être en vie, du manque indélébile du passé, naît le devoir de re-présenter. C'est pourquoi je joue ce texte" Claire Ruppli"
jeu des passages au noir pour ponctuer les rencontres avec la pleurante (et le début longuement en voix off dans l'obscurité totale du petit espace de la chapelle)
j'ai pris une foultitude de notes dans le noir (ou presque) mais je les garde, par paresse, et plutôt les brides trouvées sur http://www.zazieweb.fr/site/fichelivre.php?num=4350
Un beau texte qui garde pudeur, détour approfondissant, devant des faits trop exploités.
Pour Schulz les textes et lettres brûlés, perdus, qui reviennent comme un souffle dans le vent et la pleurante dans les rues de Prague.
Les fleurs des douleurs qui viennent d'un temps qui dure toujours et a existé à travers les temps. L'homme pue.
La dernière rencontre et le cygne dans la gloire du vivant traverse et efface la pleurante. Plus tard elle traverse rapidement une rue dans l'indifférence. Elle reviendra peut-être à la rencontre d'un autre être, et "nous vivons de désormais en désormais".
Le jeu de l'actrice est doux et les moments où elle veut s'animer sont un peu
discordants.
La paix de Saint Pierre dans la lumière de la fin de journée, au dessus des petites foules déambulantes dont je faisais partie.
et la densité de la place.
départ dans la nuit vers le gymnase du Lycée Mistral (que je redoute un peu ayant du le quitter plusieurs fois) pour «sous l’oeil d’Oedipe » de Joël Jouanneau avec le souvenir de cette soirée de présentation, cet hiver, à l’école d’art, quand le spectacle n’était encore que des pistes évoquées avec jubilation.et après avoir survolé le texte du programme
«.....Désireux de faire entendre ce qu’il définit lui-même comme une « Jocastie moderne », Joël Jouanneau est parti sur le chemin tracé par Sophocle et Euripide, à la recherche des enfants de la maison de Labdacos. Vingt-cinq siècles après leur première apparition sur un plateau, ils seront là, avec nous, réinventés à la lumière des rencontres que l’auteur et metteur en scène a faites dans la littérature contemporaine : Pierre Michon, Henri Michaux, Paul Celan, Yeats, T.S. Eliot, Emily Dickinson, Caroline Sagot-Duvauroux, Claude Louis-Combet et surtout Ritsos, porte-voix de la dernière survivante du clan – Ismène. Dans un monde en plein bouleversement, qui doute et s’inquiète profondément, Joël Jouanneau pose une question éternelle : faut-il écrire son destin pour l’aimer ? Il y répond affirmativement souhaitant, comme Sophocle, le faire avec élégance. Soucieux de pénétrer le mystère de la malédiction, il a réécrit cette saga dans une langue du XXIe siècle qui se nourrit de celle des Grecs pour mieux s’en affranchir. Entre fidélité obligatoire et impertinence nécessaire, sa trilogie revisite le destin sanglant de cette dynastie de Thèbes, redonne vie aux héros connus (Œdipe, Antigone, Tirésias…) et à tous ceux qui se sont évanouis dans nos mémoires (Cadmos, Ismène, Polynice, Étéocle…).... »

entre outrance et stylisation, un texte qui retrouve la simplicité poétique des anciens, même si Jouanneau a voulu écrire "sous l'oeil d'Oedipe" plutôt que sous celui de Sophocle (la base), Euripide (pour la troisième partie et la guerre contre Thèbes) ou Eschyle, et s'il s'est nourri de toute une belle pléiade de contemporains, des clins d'oeil comme "le corps du roi" de Michon qu'Oedipe lit au début parce qu'il veut croire qu'il a été écrit pour lui, et des influences moins évidentes - les rapports entre frères, entre soeurs, entre frères et soeurs (l'amour trop grand d'Antigone) dont il disait cet hiver que c'était ce qui l'intéressait - de tout bons acteurs. J'ai marché, j'ai aimé, malgré une montée du sommeil, conjurée par un café presque passable dans la nuit de cour du Lycée pendant le trop long entracte, et une carcasse qui m'a fait partir en panique un peu moins d'un quart d'heure avant la fin.
Un entretien sur le site du festival, repris dans les feuillets qui nous étaient remis
http://www.festival-avignon.com/fichiers/document/124574957911/file_entretiens09_JJ.pdf

6 commentaires:

tanette a dit…

Sauf erreur de ma part, c'est aujourd'hui : Bon Anniversaire !

Caroline a dit…

Pour moi, c'est dimanche prochain. Hier, c'était L'ode maritime. Je suis très mitigée.

JEA a dit…

Photo : "Chaussée déformée" par une foule déchaussée.

jenadler a dit…

C'est bien ce que je craignais: j'ai perdu le fil, chère Ariane, et l'aiguille et le chas.
Mais, l'un et l'autre comme le trou, je les retrouverais. Je suis passé et reviendrais...

mire a dit…

magnifique présentation-
la paix langoureuse à la fin de la journée près de St. Pierre c'est comme la lucarne est hypnotique.

Gérard a dit…

Chaussée déformée ? pas étonnant, vu le monde !