"si j'avais pu Frère inventer une faute qui eût horrifié le dieu nous abandonner l'enfer je l'aurais faite, mais quelle faute dis-moi est possible enfant quand la vie ignore tout du mal, tu as retiré l'écharde vu le sang le secret de Jocaste le nôtre. Désormais c'est nous les bannis tu as dit, ta tête depuis habitant la mienne je n'ai vu hier le monde que par tes yeux aujourd'hui c'er à toi de régler ton pas sur le mien Frère ne crains rien là où je t'emmène nul jamais et pas même elle ne nous trouvera, je sais un lit nuptial perdu dans une lande lointaine où nous pourrons le faire je t'emmène j'ai la corde à franchir les nuits je l'ai volée à notre père là-bas je te dirai Niobé la fille de Tantale rongée vite par la pluie la neige et les larmes de sa sombre histoire je te parlerai tout bas comme on savait si bien le faire dans la nuit obscure tu te souviens ma langue ancienne ne sera comprise que de toi Frère, je te dirai la fin sous le chapiteau des mots sans suite qui défilent dans le trou mémoire de notre labyrinthe tu sais les mots de ce soir très doux Frère au galop sur le cheval western tu as pris ma lumière..."
journée à coté de moi, ensommeillée, préparé une jupe large et plissée pour le soir dans la cour, décidé de me borner à l'hommage rendu à Benedetto et à une flânerie dans les rues, et la pluie est venue, paresseuse mais présente.



En fait de très beaux éclairages, de belles idées mais un peu téléphonées - moralement dans le plaidoyer pro-domo d'Agamemnon la confusion prévue mettant sur le même plan la mort d'un enfant gazé et celle d'un enfant sous les bombes alliées, ce qui est exact du point de vue des victimes, mais ne l'est certes pas complètement du point de vue des acteurs de leur mort - des acteurs pleins de fougue (jusqu'au ridicule parfois) et de métier, mais, à part la belle Clytemnestre, munis de micros.
Une jolie scène au début avec deux grandes poupées mues par des acteurs, un assez beau traitement de la mort d'Iphigénie, et pour le retour d'Agamemnon, son discours, la tirade de Clytemnestre meurtrière, une longue outrance, rendue plus manifeste par le décalage né du chemin que doivent parcourir les yeux entre les acteurs et les sous-titres trop haut perchés, en caractères verts assez petits.
Une scène vaguement grotesque entre Oreste et sa mère.
Une comédie sexuelle et assez réussie entre un très bon Apollon et Thanatos amenant un grotesque assumé mais rapidement languissant pour le dîner précédant la mort d'Alceste etc...
Je m'ennuyais de plus en plus, même si je dois passer pour une béotienne, et j'ai attendu avec une légère impatience l'entracte pour me sauver.
9 commentaires:
Au pire je tricote en regardant la télé mais je suis battue : tu lis en écoutant France culture...et tu "fais le plein" de spectacles auxquels je ne connais rien. J'admire tes connaissances et ta boulimie de culture. Bon week-end.
absolument éberluée! comme tanette en un sens...
envie de faire une liste de tous les noms propres qui défilent dans ton billet d'aujourd'hui comme les autres jours d'ailleurs..
De la garde robe aussi si accompagnatrice!
la vie des autres est un mystère, comme la vie tout court d'ailleurs!
Si une foule se confirma indifférente à l'hommage fugitif, le ciel lui, tous nuages assemblés, salua une dernière fois Benedetto.
garde-robe : suis conservatrice -
Benedetto a même appelé le vent qui a dégagé les nuages (mais m'a frigorifiée dans la cour, surtout s'ajoutant à l'ennui)
Bon - faut que j'y aille
(A)pollonia: un grand coup de vent dérangeant dans la Cour des Papes.
le monde, ce matin, parle d'un "voyage dans l'espèce humaine"!
Faisait-il beau quelque part, hier? Les éléments déchaînés!
le voyage etc... j'attendais ça et ne l'ai trouvé qu'à toute petite dose dans beaucoup d'ébauches non sans intérêt mais finalement avec beaucoup d'ennui (j'avais pourtant aimé angels in america et un autre spectacle vu à Bobigny ou autre part et dont je n'ai qu'un vague souvenir d'adhésion)
Bon, disons que ça n'a pas marché avec moi et qu'il n'y avait que le vent pour me remuer
plein d'idées et d'intentions mais avec du fil vraiment très gros
J'ai justement commandé ce matin Sous l'oeil d'Oedipe!
Un dossier de france culture à ce sujet par là:
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/dossiers/2009/festival-avignon/report_fiche.php?report_id=295010176&pg=3&PHPSESSID=5f6f3d3cf52cb073625880999497ac59
Le contraste est pour moi saisissant entre le monde plein de vies que tu cotoies chaque jour et la paisible solitude de mon hameau au coeur du Berry. Ce qui convient en ce moment à ma carcasse tourmentée de douleurs. Je voyage avec toi, te suis le long des rues, des venelles et des places bariolées de gens et de spectacles vivants... Même pas eu la force de "garnir" mon blog. Bonne nuit, il est tard. La fraîcheur de la nuit ce soir permet de récupérer des chaleurs insolentes de ces derniers jours. Bises campagnardes !
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