Je marche, et entre l’océan et mes pas, me décourageant, comme la fraîcheur de l’air, un ourlet de varech, une plate étendue de sable – et, la regardant, je frissonne, d’humidité sournoise, où mes pieds s’enfonceraient – et puis, pour me parler des lames, en longue rangée sombre, ces étranges miliciens, devant lesquels je m’assois, mes coudes sur mes genoux, et mon menton sur mes mains.
Et ils me parlent d’histoires légendaires, doucement, comme je les écoute.
L’iode m’agresse, et l’air sur mes lèvres a saveur de sel, une promesse de vent rode, et nous avons effacé le monde de pierres et béton.
Bouche close ou à mi-voix, je leur dis la mer violette, la mer faussement immuable, l’absence de sable, les rochers glissants, les anémones de mer, et les plaisanteries de nos vents.
Et puis je regarde au-delà d’eux, et je m’incline devant l’énormité, la force grise, et ils reprennent leurs vieux récits, leurs contes, des bateaux se perdent, des mousses peinent, des conquérants s’élancent – je me souviens des barbaresques, des nefs tirées au sec devant Troie, des comptoirs, du murex et des jarres de vin, des saints et des djinns, successeurs des dieux et des héros, de la rencontre des mondes qui s’ignorent frères, des régates incertaines, et des invasions estivales – là je grimace, et souhaite que leur vogue s’amplifie.
Je me lève et m’avance vers eux, je cherche des épaules inexistantes, et je pose ma main sur leurs nœuds, en un adieu amical.
Vide, vide, vide – alors me suis souvenue des impromptus littéraires, http://www.impromptuslitteraires.fr/dotclear qui cette semaine proposaient, sans plus d’obligation, la photo ci-dessus (de Sebarjo) – alors leur ai envoyé ce truc, sans trop d’égard pour eux
Et ils me parlent d’histoires légendaires, doucement, comme je les écoute.
L’iode m’agresse, et l’air sur mes lèvres a saveur de sel, une promesse de vent rode, et nous avons effacé le monde de pierres et béton.
Bouche close ou à mi-voix, je leur dis la mer violette, la mer faussement immuable, l’absence de sable, les rochers glissants, les anémones de mer, et les plaisanteries de nos vents.
Et puis je regarde au-delà d’eux, et je m’incline devant l’énormité, la force grise, et ils reprennent leurs vieux récits, leurs contes, des bateaux se perdent, des mousses peinent, des conquérants s’élancent – je me souviens des barbaresques, des nefs tirées au sec devant Troie, des comptoirs, du murex et des jarres de vin, des saints et des djinns, successeurs des dieux et des héros, de la rencontre des mondes qui s’ignorent frères, des régates incertaines, et des invasions estivales – là je grimace, et souhaite que leur vogue s’amplifie.
Je me lève et m’avance vers eux, je cherche des épaules inexistantes, et je pose ma main sur leurs nœuds, en un adieu amical.
Vide, vide, vide – alors me suis souvenue des impromptus littéraires, http://www.impromptuslitteraires.fr/dotclear qui cette semaine proposaient, sans plus d’obligation, la photo ci-dessus (de Sebarjo) – alors leur ai envoyé ce truc, sans trop d’égard pour eux
5 commentaires:
Cela ne peut pas être une photo estivale !
Mais la grève réveille de riches rêves teintés de mélancolie.
En poétique prose.
bonjour chère Brigitte-magnifique texte-un sens profond de l'histoire avec toutes les joies et les douleurs de la mer.
merci
hugs.
Je lis ton texte avec vent et air marin en direct !
Ton texte est superbe, brige, avec ou sans égard pour eux.
Deux murs de l'Atlantique : le béton agressif et les épaves agressées.
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