commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, août 27, 2009

Paresse, donc très long - en exploration
Quelques nuages et presque de la fraîcheur mercredi matin, (et un orage un peu avant cinq heures, aura-t-il amené le petit peu d’eau qu’espéraient les vignerons pour parfaire le raisin, juste avant les vendanges imminentes ?)
Suis partie en quête d’un journal et d’un nouveau lave-pont, et suis revenue, des heures plus tard, avec un mélange balais-pâtes-livres, où manque « la vengeance du traducteur », non encore paru, remplacé par un petit tas de poches.
Et, paresseusement, longuement, je reprends, en attendant d’y mettre le nez, la première phrase, et un passage de la page 67 de chacun d’eux.

« -Ah ! les voilà.
Le père pose son stylo et se lève…. » (triché)
« La tortue sombra dans les profondeurs. Urashima se ressaisit, étendit les bras, fit un pas en dehors de la passerelle et se sentit agréablement aspiré vers le bas, les joues caressées par une brise rafraîchissante. »
Dazai Osamu « le Mont Crépitant »
« Madrid est plein de garçons nommés Paco (Paco est le diminutif de Francisco) et l’on raconte en ville l’histoire d’un père qui vint à Madrid et fit paraître dans les petites annonces du journal El Liberal les lignes suivantes : « Paco, vient me voir hôtel Montana mardi midi. »..
« Macomber restait là, envahi par une légère sensation de nausée, et ses mains, qui tenaient le Springfield toujours armé, tremblaient ; sa femme et Robert Wilson l’avaient rejoint. »

Ernest Hemingway « la capitale du monde »
« Dans leur petit pavillon de banlieue, les Claxton menaient une vie de la plus haute spiritualité. »…
« Enfin, nous découvrîmes que le seul moyen de communiquer avec nos propriétaires, qui vivaient dans la même maison que nous, était de descendre à Florence et de leur envoyer une lettre recommandée par exprès. »
Aldous Huxley « le jeune Archimède »
« Le téléphone a pu sonner deux fois, Vito savait qu’il ne décrocherait pas »…..
« Hors du circuit des hôtels habituels, le Parc Palace est une résidence calme et retirée, souvent fréquentée par des clients incognito, trop riches et trop puissants de toute façon pour être connus du grand public. »…

Jean Echenoz "Lac"
« « Je peux te prêter mon bras droit pour un soir » dit la fille »…
« C’est vrai. Quand j’essaie de le lire, ça me paraît très cru, et j’ai envie de le laisser de côté, comme un type qui aurait écrit son journal n’importe comment sans rien comprendre à la vie. Les aveux de Saburo Yamabe ne sont que vantardise, je trouve.»
Yasunari Kawabata « La Beauté, tôt vouée à se défaire.
« Décapsule-t-on un œuf, ou quoi, comment nommer l’opération délicate qui consiste à faire sauter le quart supérieur, prétendu supérieur, à l’aide d’une cuiller à café ? »….
« La harde n’était plus très loin ; les ronces s’offrirent à nous accompagner, comment dire non et surtout que prétexter ? Les chevreuils nous échappaient. D’une certaine façon l’ex-Chancelade paya pour eux
. »
Eric Chevillard « Palafox »
« J’ai un doute tout de même. »…
« Il n’y a plus de sens maintenant, mais, maintenant, je sais que la vie n’a aucun sens.
Sous l’impulsion de Montaigne, j’ai aussi repeint le plafond de mon appartement. »….
Vincent Delecroix « La chaussure sur le toit »
«Tu vas avoir quatre-vingt deux ans »….
« Peu après notre emménagement dans la maisonnette, tu as adopté un chat gris tigré qui, visiblement affamé, attendait toujours devant notre porte. Nous l’avons guéri de la gale. »…
André Gorz « Lettre à D. »
« AUJOURD’HUI, NOUS SOMMES LE VENDREDI 5 AOÛT 2005 »…
« Alors que je traverse le petit village de Nea Makri, des personnes âgées installées dans un café en plein air, occupées à boire lentement leur café du matin dans des tasses minuscules, me regardent en silence lorsque je passe à côté d’elles en courant. Comme si elles assistaient à une scène historique pas très brillante. »…

Haruki Murakami « Autoportrait de l’auteur en coureur de fond »
« Cet incendie du Hilton comme allégorie de la ville, et la ville comme allégorie du monde : où étions-nous, quelle ville, quel monde, qui soudain basculait dans son envers ? » …
« Griserie de ces moments où un livre attrape tout, les rêves de la nuit, les insomnies qu’il provoque, ce qui t’arrive dans la journée et même ce type qui va venir te parler, là, sans que tu ais rien demandé. On marche dans une ville inconnue, et ce qu’on voit répond au livre, l’intègre. »…

François Bon « L’incendie du Hilton »
« Je pars. »….
« Nos vies sont ainsi faites que les livre, lorsqu’ils les affectent, ne les affectent que peu, happées qu’elles sont (nos vies) par mille choses hypnotiques qui nous prennent à leur piège.
Nos vies sont ainsi faites… »

Lydie Salvayre « BW »
Et les deux derniers ne sont pas sans lien, ne serait-ce que par la lecture enthousiaste du second par François Bon.
Mais, pour le moment, je viens de commencer, et j’ai encore envie d’y cheminer, « Le silence des chiens » de Jacques Ancet.
Comme les premières pages, et la présentation sont sur
http://www.publie.net/tnc/spip.php?article259, j’avance dans la longue phrase et je prélève, page 67, ceci :
« . la danse d'ombres sur le mur, plainte aussi, murmure, quelque chose d'indéfinissable, un peu comme le vent, un animal blessé, des pleurs ou, simplement, un son pur de tout sens ouvrant un espace vacant, grisaille lumineuse, écoute, basse lancinante à la racine du silence, tambour muet, rythmant quelle danse, apparitions, disparitions,… »
Et grand pardon vous demande, à vous, et au tas de chemises et jupes à repasser.

9 commentaires:

pierre a dit…

Quand Montaigne a voulu repeindre le plafond de son bureau, il est tombé sur les poutres d'époque...

Quelle provision, chère boulimique de lecture! De quoi te laver l'esprit.

Bonne lecture, à l'ombre.

JEA a dit…

Un "petit tas de poches" sous vos yeux devient une nouvelle bibliothèque sous les nôtres, émer-veillés.

la bacchante a dit…

Je connaissais la contrainte de la page 48 de Brainard. Pourquoi ce choix de la page 67?

Brigetoun a dit…

en pensant à la page 48 mai :
- pas intégralement pour question de place, et par choix
- pour ne pas imiter totalement, 67 parce que tel est mon âge vénérable (enfin vénérable si on veut)

Gérard a dit…

Quelle idée, repasser des chemises et jupes avec un lave-pont !

Brigetoun a dit…

j"ai supprimé un commentaire qui avait toutes les allures d'un spam (comprends pas comment arrivé).
Repasser avec un lave pont ce serait assez dans mon genre

joye a dit…

Cette main dans le ciel, waouh, je n'en reviens pas.

J'aime beaucoup ton jeu, là, tu as des lectures exquises, c'est sûr.

arletteart a dit…

Coincidence.....je relisais hier un passage "Le grondement de la montagne " Kawabata
"La terreur montait en lui comme le grondement de la montagne "
Belles promenades aux extraits parfumés

Wictoriane a dit…

[arrivée sur ce billet en cliquant sur MURAKAMI]
je voudrais être le chat (fantôme) de ta bibliothèque...