commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, septembre 25, 2009

ça commence par "le boucher"

"j"ai faim de viande, moi. Nous sommes entre carnassiers, ce tourment doit être connu. Je mordrais bien dans un beau quartier de viande, mais quelle ? J'hésite devant tant de choix.."

et, en y pensant, j'ai fait un tour devant un des étals de boucher des Halles ce matin, visite très inhabituelle, et photo prise suis partie vers des sardines, des pommes de terre terreuses et un coulommiers tendre à souhait, enfin pour des nourritures qui me conviennent mieux.

- ça : "dans la zone d'activité" d'Eric Chevillard http://www.publie.net/tnc/spip.php?article137 republiée chez Publie.net, cette série de 28 métiers évoqués à sa façon inimitable, en courts textes d'une à trois ou quatre pages.

Comme le maître-nageur" : "On ne l'a jamais vu dans l'eau. Sait-il seulement nager ? On l'ignore..."

ou le mathématicien : "Deux fois deux fois treize plus cent douze fois cinq divisé par trois moins soixante-teize fois..." etc..

ou le notaire, qui, après tous les qualificatifs plus ou moins comiquement acerbes et convenus, se termine par :..."Cest un notaire guitariste qui endort ses enfants en chantant. Oh le beau, le beau notaire !

Mon père."

Et, tout à l''heure, après avoir vidé des sardines, les avoir ouvertes et mises à attendre dans un plat, je regardais la moisson de photos de l'autre jour, puisque certaines pourraient illustrer des métiers, avec la vague idée d'en dire moi aussi, sans son talent ni son esprit.

Mais bien entendu, raison ou paresse, j'ai abandonné. Il y avait bien le mot "archiviste" et ce couloir entre une enfilade de rangées de rayonnages,

mais, face à lui ne me venait que le souvenir du frisson d'excitation qui m'avait saisie en descendant les quelques marches du petit vestibule, et mon soupir en y pénétrant, parce que l'odeur était un tel plaisir, et puis, en remontant, la petite salle légèrement morne et décrépite, les garçons installés devant leurs ordinateurs et l'amusement de faire venir des images du passé de la ville.

mais il était là, lui aussi.

Et l'oncle Bernard, retrouvant son filleul qu'il avait un peu délaissé depuis quelques années, a savouré la petite complicité qui se renouait entre Julien et lui - en y réfléchissant, il a trouvé cela normal, son autorité, son prestige et, pourquoi ne pas en convenir, ce charme qu'il dégageait malgré lui, ne pouvant que lui conquérir l'admiration éperdue de ce gamin.

Pour l'en récompenser, et pour s'en récompenser, il a voulu lui faire un cadeau ; en se promenant dans la ville - et il en reprenait possession au rythme de ses pas - il en rêvait vaguement.

Il s'est arrêté devant une vitrine où sur un fond de feutrine ou de velours sombre se détachaient, des spots éveillant de chauds reflets sur leurs bois, des violons et des altos, brillaient l'éclat blanc de flûtes, la chaleur profonde des cuivres, et il s'est souvenu que sa soeur aimait la musique, autrefois.

Il a mis la main sur la porte, et puis s'est arrêté au moment de la pousser, a murmuré "mais, j'y pense..." et le soir, dans une conversation molle d'après dîner, avec l'appui enthousiaste de sa soeur, il a convaincu le garçon de son envie de faire la musique, a ridiculisé l'idée du violon - et sa soeur a bataillé avant d'en abandonner l'idée avec un soupir - trouvé un peu vulgaire la trompette, un peu trop féminin la flûte, trop compliqué, et disons le un peu trop cher, le saxo, oublié les bois et conclu "tu va voir".

Et le lendemain il a posé sur la table du salon un grand étui en disant "c'était à ton grand père".

Son frère a levé la tête: "ah ?", et puis, devant l'instrument que Julien sortait avec un air perplexe, "c'est vrai, j'avais oublié, mais..."

Et dans l'imagination du garçon s'est écroulé le rêve de concerts écoutés dignement, l'instrument posé sur ses genoux, de courtes interventions glorieuses, et de cette merveille, le plaisir un peu comique de l'égouttage énergique, pendant que les violons se pâment lyriquement au premier plan.

10 commentaires:

Michel Benoit a dit…

Ah ! La viande !
Une tranche de culture...

Mais quelles archives sont-ce donc ?

Et littérature.

Brigetoun a dit…

la condition des soies - municipales ?

JEA a dit…

la vraie moisson qui nous offre du grain à rêver

micheline a dit…

et... de nos papilles gustatives aux vibrations d'un violon, n'y aurait-il qu'un frisson?

Gérard a dit…

J'ai eu un recul, je fuis la viande...surtout si elle est rouge

Brigetoun a dit…

un point commun - et à force de la fuir depuis des années innombrables je ne peux la digérer

joye a dit…

Mon dieu, brige, cette première photo ! On dirait un tableau par Roualt, c'est sacrément carnal. Elle dégouline de dégoût.

Excellentissime !

J'aime tellement tes photos, j'ai toujours l'impression d'être où tu es, juste derrière ton épaule.

Mais cette première est fascinant, "stark" (j'irai chercher le mot en français, promis) et floue à la fois, comme si un carnivore qui regrettait ses meurtres regardaient ces os.

Oui, je sais, je blablablate plus que d'habitude, cela doit te communiquer l'effet de cette photo.

Si j'avais un euro pour chaque fois que tu m'as fait dire "wow", j'aurais assez pour voyager autour du monde.

Wow.

(c'est pour le retour)

;-)

joye a dit…

Ahalalala, tant d'erreurs !

Rouault
fascinantE
regardAIT

parmi d'autres sans doute.

Excuse-moi, c'était l'émotion.

Grâce à toi, je trouve "stark" a beaucoup de traductions, j'ai l'embarras du choix.

Je dirai alors : frappant

Michel Benoit a dit…

Oui, municipales.

Muse a dit…

lui reste celui de la chasse à courre; les morceaux pour cor sont plutôt rares...