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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, septembre 08, 2009

La notion de déplacement (je n’ose voyage) est très relative – expédition à mon échelle actuelle ou épopée burlesque
Départ lundi à l’heure où j’entame mon second sommeil (et généralement il y en a un autre à venir après) - découverte d’une petite vie conviviale en cette rue richement déserte le reste de la journée,avec un regroupement, petit café, des équipes de nettoyage. Découverte du côté « train de banlieue » du TER, qui amenait des travailleurs à Avignon, et que j'ai pris vers Marseille.

Je ne sais pourquoi la campagne, dans le bas de la vallée du Rhône (mais là c’est au retour un peu après midi et sur un trajet légèrement différent), avec ses vagues collines, des petits groupes de cyprès rappelant les rangées utilitaires près d’Avignon, sous la lumière qui se fait de moins en moins rasante, les buissons, les maisons grises devinées, et le ciel qui vire du gris rose au bleu, avec juste une petite frange décolorée au contact de la terre, me touche par sa beauté - et dans mon brouillard je dis extrême beauté (noté sur un carnet pour tenter de ne pas transformer sourire en bâillement, de ne pas retomber en sommeil)
Le soleil, après Miramas, s’est posé sur moi et je me suis sentie hibou, les paupières en bois, aux charnières grippées, durcies par l’effort pour les garder ouvertes, regarder la beauté doucement dorée sur l’étang, et les grands édifices de tubulures – des reflets dansaient sur mon livre et je croyais sentir la lumière sur la dureté froide de mes joues et de ces yeux qui se fermaient. Et je pensais à une odeur de lentisques, et derrière les barres d’immeubles et les petites usines, en entrant dans la ville, il y avait la mer au fond, et une bête et gentille lune blanche qui s’attardait.
Et l’ancienne arpenteuse de Paris et ses banlieues s’est transformée en paysanne arrivant à la ville, impressionnée par un chauffeur de taxi qui a refusé de la charger, qui soutenait que l’église qu’elle devait rejoindre très rapidement, n’était pas du tout au Prado mais là, en bas. Et j’ai dégringolé sur jambes tremblantes jusqu’aux Réformés pour vérifier qu’il avait tort, et après un concert de conseils d’hommes attablés devant leurs verres ou leurs tasses à la terrasse d’un café où je me serais bien installée, parce que l’ambiance me plaisait, j’ai trouvé le métro qui m’a emmenée vers mon but, en retard, mais moins que la belle, fervente, messe – et j’étais heureuse de représenter les miens - et que cela touche - dans cette nombreuse assistance pour cette longue (mais sans baisse de tension) cérémonie, où cela avait visiblement du sens, et profond, pour la majorité, et ceux qui étaient le plus concernés, et plus encore pour la femme que je découvrais derrière le souvenir de la camarade de ma pré-adolescence, mais je m’ancrais dans l’espoir que pour moi on voudra bien accepter de supprimer cela, qui dans mon cas serait mensonge.
Suis repartie, un œil sur le marché, mais de plus en plus branlante, pour une longue attente grommelante à la gare, les trois premiers trains étant des TGV,
et comme il était impossible de s’asseoir, sauf en consommant ou dans une salle à la clim redoutable, j’ai regardé la ville en regrettant de ne pas y être mais sans force pour y partir le nez au vent, comme j'aimais le faire. avant de prendre un train qui était très, très peu TGV, et m’a fait, en un peu plus de deux heures, rendre brièvement visite à toutes les jolies gares aux jolis noms.
Constatant, en sortant devant les remparts, en suivant, la faim au ventre, ma rue Joseph Vernet, où, même brinquebalante, je me sens bien parce que chez moi, que j’ai définitivement changé et suis amoureuse de ma presque petite ville – avant une grande plâtrée parce que je dois me refaire de la chair, un peu après trois heures, une sieste; et une fin de journée vaguement cotonneuse et satisfaite. Je suis une aventurière.
mais j'enrage - mon ordinateur me ressemble de plus en plus

9 commentaires:

Michel Benoit a dit…

L'aventure !
Il n'y a que ça de vrai !

Muse a dit…

église St Louis, sans doute... dire que nous aurions peut être pu nous voir un instant. Ne reviens plus à Marseille sans que nous tentions de nous voir...

Brigetoun a dit…

Sacré Coeur - oui c'est idiot mais ça a été vraiment improvisé, et j'étais un peu (sans que ça se voit j'espère, pas à l'ordre du jour) cramponnée à carcasse - je ne sais pas pourquoi mais je fonds ces jours ci

Gérard a dit…

Tu exagères, moi j'ai traversé la France pour rencontrer Muse....

micheline a dit…

improviser c'est encore espérer..

joye a dit…

Tu es une aventurière, c'est vrai, à partir de désormais on t'appelle "Bobbie Morane" (Indochine, tu connais ?).

Merci pour ce voyage !

Brigetoun a dit…

hum Bob Morane étant si j'ai bonne mémoire un pilote de chasse, c'est une usurpation que je ne peux me permettre

arlette a dit…

Ecrire tout simplement ce que l'on voit... du grand -art en fait
j'en reviens d'ailleurs toute épuisée!!!!!Quel périple aventurier ! Bravo!

pierre a dit…

Un aller et un retour et si discrète (comme il se doit) sur le pendant mis entre parenthèse. Heureuse comme Ulysse après un long voyage.
Tu es une véritable aventurière.
Ton ordi, apparemment, l'est moins...