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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, septembre 05, 2009

Vendredi et samedi – temps fluctuant, canalisations malades et somnolence.
Vendredi en fin d’après-midi, forces hésitantes et les yeux encore réjouis par les couleurs nées en remords (comme je me le disais, renaissantes ne convenait évidemment pas, alors comment dire, « revenez-y » ? et puis zut…), j’ai préparé et mis en ligne un billet, pour saluer la transformation du ciel pendant mon passage devant le beau crâne de mon toubib en canalisations internes – enfin pas uniquement le crâne, les yeux aussi, le cerveau et la bouche pour parler de nos rencontres, que j’ignorais, pendant le festival, de choses et d’autres et aussi du fonctionnement de carcasse -
Et pour une fois, alors que l’ordinateur chauffait désespérément, je m’étais appliquée, même si ça ne se voit pas trop j’espère, et quel que soit le résultat j’en étais plutôt contente – mais, quand je suis revenue vers twitter, après avoir mis mon bidule en mémoire, j’ai eu un moment de grand plaisir, suivie d’une brusque panique, en trouvant la confirmation par François Bon de son projet d’une nouvelle tentative de « vases communicants ». Je suis allée vers le plus proche rayonnage pour reprendre les petits traités de Quignard, et retrouver, vers le début, dans le tome 1, ce qu’il dit de la page
« Mais au fond de toutes les pages, le mot de page est lui-même un piège dans l’ombre de la surface où il s’inscrit » et puis « Dire : le Blanc sur la Page c’est le Jour sur la Terre ; écrire et aérer (comme parler prélève souffle sur cela qui respire) ; définir la page : chimère du souffle et leurre pour la terre – de telles propositions sont incroyables », avec une vague idée, qui s’est écroulée lentement en moi pendant que montait la conscience de mon impuissance, et de la proximité du vendredi.
Alors, j’ai repris le billet préparé - et par indulgence ou pour toute autre raison, il fut accepté - en supprimant, pour ne pas encombrer "le tiers-livre", les photos de l’après-midi, ne gardant que les plus anciennes, et donc je me retrouvais avec la branche ci-dessus, la rue lors de mon retour, et celle des nuages mous dans la lumière morte lors de mon départ
que je reprends, parce que le ciel avait ce même aspect quand j’ai fait quelques pas dans ma cour, samedi matin, après avoir joint au téléphone un plombier puisque mon évier avait décidé de ne plus se vider qu’avec une lenteur qui dépassait la nonchalance, comme mon ordinateur que je viens d’essayer de restaurer en partie, comme mon esprit qui a exigé une longue sieste dans l’après-midi après que je me sois appliquée à un gros repas pour obéir à toubib.
Parce que, je n’y peux rien, et tant pis je cède, il y a cette comparaison d'un goût peu sûr, foireuse et peu digne, qui veut à tout prix s’exprimer. Influence peut-être des transitions insolentes auxquelles se joue Lydie Salvayre dans « BW » - commencé dans la nuit de samedi - qui ne sont qu'un détail, bien entendu, mais détail qu’après un petit haussement de sourcil, j’aime assez, et qui s’accordent bien à la formidable personnalité de BW telle qu’elle se donne à travers les notes et leur restitution re-écriture par son aimée, comme celui-ci (un des plus légers)
(il s’agit de l’anatomie de l’œil au début)
« Un trapèze ?
BW demande dans un petit rire s’il serait possible de lui adjoindre, par la même occasion, un clown »
Une ligne blanche
« De l’Inde, BW se souvient surtout
Des clowns ?
Des train qu’on pourrait qualifier de clownesques, si tu veux, des trains aux couleurs clownesques… »

Voilà ce qui m’arrive quand je m’installe en me disant que je n’ai pas d’idées, que je veux quelque chose de court, plein de sens etc…
Bon, mais Paumée ne peut tous les jours recueillir quelque chose comme le nord se déployant en voyage qui fut son bonheur hier.
Et en sortant, pour arroser, j’ai vu que pendant le long trou de l’après-midi le bleu était revenu.

6 commentaires:

micheline a dit…

pour les canalisations, c'est comme pour l'esprit: éviter d'y introduire des déchets, mettre un tamis bien fin.

D. Hasselmann a dit…

Le ciel ici est une canalisation qui déborde rarement ou alors seulement pour faire plaisir de temps en temps aux oliviers.

Vos photos s'accordent en douceur avec vos textes : l'eau bienfaisante est contenue dans la surface du haut.

JEA a dit…

Le ciel est-il plombé ?
A quel plombier de quelle incertaine Pologne faire appel ?

Gérard a dit…

Tu peux être fière, tu fais la pluie et le beau temps

Brigetoun a dit…

plombier avec des r de l'autre sud dans la voix, passé et efficace

pierre a dit…

Très douces images
en attendant l'orage
un grand gargoullis
avec des revenez-y(s)
la voie libre.