Carcasse à la fois dopée et neutralisée, avec bottes, parapluie et imperméable, après avoir, aussi hermétiquement que le pouvais, clos mon antre, me suis arrachée à la discussion à l'Assembléee pour partir vers l'Opéra-théâtre, m'installer, comme une petite tâche, au milieu de rangées d'adolescents très « nature » qui découvraient le théâtre, et voir ce qu'Eric Bellaud le maître-de-ballet-chorégraphe avait conçu pour l'Oiseau de feu et la symphonie de psaumes de Stravinski.
Pour l'oiseau, eu un peu de mal, au début, à sortir d'une trop grande exigence, mêlée de préjugés et de pas mal d'agacement, ce dernier étant surtout provoqué par une pas réellement légère incapacité des minots et filles à comprendre la vertu du silence. J'étais tout de même sensible aux lumières et aux beaux accords de couleurs, sur un fond bleu presqu'indigo, les trois danseurs violet, noir et orange mat, et, avec l'arrivée des filles, un camaïeu de rouges chauds du plus foncé au mordoré, rejoint par des garçons lavande. Peu à peu la danse classique modernisée, sans intention perceptible (au moins pour moi) s'est faite narration distanciée, avec de jolis moments, et la grâce réelle d'Agathe Clément.
Après l'entracte, toujours trop long à mes yeux de solitaire sans cigarette, la symphonie des psaumes, que j'ai trouvée beaucoup plus réussie, mouvements de groupes architecturés, danseuses lavande, danseurs grège, sur un fond beige et blanc, plein de clarté.
Et puis j'ai dégringolé la rue Saint Etienne (et non Sébastien) dans la dégringolade du ciel, en évitant de glisser sur l'exigu trottoir qui amorce la descente.
5 commentaires:
Ta rue St-Sébastien... !
Je ne pourrais jamais m'y faire !
et moi je suis inguérissable, parce que ce disant j'ai dû sentir que ça ne collait pas - bon, réveillée par toi je corrige
le silence n'est plus une vertu...
Dans le ballet de l'Oiseau, tu décris de magnifiques couleurs, ce devait être beau !
Fabuleux le nombre de couleurs cité, de l'indigo au mordoré et tu sais si je les aime.
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