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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 23, 2010

Avignon – non-festival - je m'efface – je gomme Platel et Pina – et l'énorme reste – lecture un peu – recyclage un peu

Bien décidée à rester tranquille (mal-être et poids en fuite), jusqu'au spectacle du soir «Out of context – fort Pina» d'Alain Platel au Lycée Saint Joseph, et puis, après le troisième petit toast au miel, bouffée d'envie, et suis sortie pour aller, à côté, à Calvet, écouter Frédéric Boyer lire.

Les spectateurs entraient pour le premier spectacle du théâtre de l'Oulle (le plus proche de chez moi, dont la programmation, à part le flamenco, ne me tente guère, où il faut retenir, et dont j'ai gardé à tort ou à raison un souvenir d'accueil un rien désagréable)

J'ai mis mes pas dans ceux de ces magnifiques étrangers, petit ilot d'élégance, mais ils tournaient rue Saint Agricol, et j'ai continué, de plus en plus flottante, pour arriver juste un peu trop tard au musée, mon envie d'entendre «Techniques de l'amour» finissant de se ratatiner. Alors me suis contentée de passer au petit Casino, d'acheter du sirop d'orgeat et des yaourts, de rentrer, de chercher, pour ne pas me sentir trop minable, quel spectacle du off je pourrais aller voir, proche de Saint Joseph, avant Platel, mais rien ne collait vraiment comme horaire.

Je me demande si je saurais piloter cet engin qui stationne depuis deux jours devant chez moi (sans doute pas, et puis il doit être difficile à garer près des théâtres).

Dans l'après-midi, un bref orage, et puis du soleil filtrant à travers les nuages bien installés(mais le ciel était redevenu bleu en fin de journée)

sommeil – lecture de la belle introduction de Frédéric Boyer à sa traduction de «la tragédie du roi Richard II» (et ce qu'il met en avant passait plutôt bien dans la mise en scène de Sastre) et des quelques pages, forcenées, toujours, et poétiques, encore (mais il faut les imaginer dites) de «Et les poissons partirent combattre les hommes» d'Angelica Liddell

«Vous avez vu, monsieur La Pute, vous avez vu que ce poisson a des yeux d'être humain ?

Avec tous ces Noirs qui se sont noyés, les poissons commencent à avoir des yeux d'être humain.

Avec tous ces Noirs qu'ils ont mangés, les poissons commencent à avoir des yeux d'être humain.

Ìl faudrait donner des fusils aux pêcheurs.

Parce qu'un poisson avec des yeux d'humain, il faut le tuer comme un être humain, pas vrai, monsieur La Pute ?

Parce que les Noirs sont des êtres humains comme les autres, pas vrai, monsieur La Pute ?

Personne ne dit le contraire.

Ils ont une forme d'être humain et une voix d'être humain....»

Mais le ressort est cassé, provisoirement, et je me battais toujours trop avec carcasse pour me lancer vers les danseurs glorieux de Platel, et misérablement j'ai renoncé (cinquième billet jeté, et j'espère fermement le dernier si médicaments font leur effet).

Je me sens tout de même coupable quand je pense à tout ce que je dédaigne ainsi.

Comme il s'agit d'une reprise d'un spectacle monté pour le Théâtre de la Ville, me suis contentée d'une vidéo (à vrai dire pas, disons en suis resté à)

et puis, j'ai regardé dans ma réserve d'éléments décrochés du convoi, et je reprends le plus ancien

Il est là, en face, vieillot, ensoleillé, fier, image de traditions anciennes, de transmission, noble mais plein d'une saveur terrienne dans sa presque maladresse, je le vois, l'imagine, comme ça, et qu'importe si je me trompe, je ne le regarde que furtivement, pas par crainte, ni par pudeur, rien d'aussi appliqué, simplement parce que c'est ainsi, qu'il est à lui, que nous sommes étrangers. Mais comme je m'approche je sens son oeil sur moi, et me crois scrutée. J'ai un peu froid sous ce regard, je me recroqueville dans un recoin de ma conscience, attentive mais aveuglée par la crainte. Et puis un toussotement, un bonjour, et je vois, il est lumineux, clair, accueillant. J'étais sotte – lentement, tranquillement, nous parlons.

9 commentaires:

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Tu peux aller voir sans te poser de questions flamenco vivo au théâtre de l'Oulle, je n'y suis pas allée cette année mais j'y ai été trois ans d'affilée et c'est tip top !
Et s'il te plait, mange plus de toasts au miel !!!

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Ah et au fait, bonne fête Brigitte !!!

Pierre R. a dit…

Un anniversaire quelque part? Des toasts au miel aussi? Gueuleton et anniversaire dans le cadre d'un grand festival d'Avignon... rien ne manque ici pour notre plus grand bonheur? Je me joins à Mathilde. Bonne fête Brigitte !!! :-)

Pierre R.

florence Noël a dit…

j'aime beaucoup le texte dessous, brigitte, je me le collecte!
courage et reprenez du poil de la bête !

Brigetoun a dit…

Merci Florence - non pas d'anniversaire, c'était le 13, ça doit être ma fête mais depuis que dans les années 55 et quelques on l'a déplacée à cette date plus personne ne me la souhaite (trop proche) et je l'avais oublié. Quand j'étais enfant, heureusement, c'était en octobre

Anonyme a dit…

Mais oui !! Bonne Fête et faisons la fête sans saturation .... il me semble que la fin du festival est proche et trop c'est trop ....je ne pourrais pas personnellement
Arlette

Brigetoun a dit…

ben moi j'ai honte en voyant pas mal de mes contemporains parce que peux plus trop, en haut, en bas, en haut, en bas
Presque drôle en fait

Gérard Méry a dit…

jolie robe, tu photographies les bottes ?

Brigetoun a dit…

Je ne m'intéresse qu'à moi bien sûr et j'essayais d'avoir mon reflet dans le miroir au fond (derrière le flash)