Juillet, les départs, l'acharnement des derniers jours avant repos, l'amenuisement extrême des vases communicants.
Juillet, le retrait avant l'élan pour ma ville devenue folle, le crâne qui se rétracte comme les yeux, en rentant, se mettant à l'abri de la fournaise qui a pris possession de la cour, et tentant, pendant que sèchent mes cheveux, dans la fraîcheur qu'ils me donnent, de saisir ces quelques contributions, et parfois les liens qui les unissent.
Christophe Sanchez plonge, et ses mots nous la font sentir, éprouver, sous la chaleur de cette après-midi d'été http://www.minetteaferraille.net
«tu ne parles plus, tout juste détaches-tu quelques mots pour expliquer cette langueur soudaine. Fantôme ouaté, ton corps se découpe dans le chatoiement des persiennes. Ombre et lumière, tu deviens floue dans les vapeurs évanescentes du carrelage brûlant.» (superbe je trouve)
et Kathie Durand s'en va à travers les écritures http://fut-il-ou-versa-t-il.blogspot.com/2010/07/ecritures-vasescommunicants.
«Écriture fine qui marche droite et claire avec ses boucles et ses courbes sur l'invisible ligne,
Écriture trop sage qui déchaîna l'orage,..»
Un bel échange, dire et dessiner des lieux,
entre Christine Jeanney qui, en quelques lignes d'une force savoureuse, évoque Lure et son histoire avec sa jolie fin http://noteseparses.wordpress.com/2010/07/02/rue-des-gleux-vase-communicant-avec-christine-jeanney/
«c’est vrai que SI VIS PACEM PARA BELLUM mais faudrait PAËXAGERAM…
Tout est là, dessous ou au milieu, mais ne se voit pas sur mon dessin. Je n’aurais pas eu la place de toute façon, et puis je ne sais pas dessiner les histoires.»
et Nathanaël Gobenceaux qui, par ses dessins, par ses mots, par ceux de Balzac (dans un drame au bord de la mer)http://tentatives.eklablog.fr/nathanael-gobenceau-dans-les-restes-du-voyage-vase-communicant-de-juil-a1390748 nous emmène au pays de Batz et de Guérande
«Courageux, je pousse jusqu’au bout de la jetée, celle qui mène au phare. Bien 800 mètres, au bas mot, la jetée du Tréhic, qu’elle s’appelle. Balzac compare Le Croisic à Venise, pourquoi pas, après tout. Je tente un kouing amann à la boulangerie, sur le quai»
Jonavin http://annadesandre.blogspot.com/2010/07/vases-communicants-avec-jonavin.html nous entraînait en Yacoutie
«Où les derniers mélèzes frissonnent avec un blizzard aux manteaux de loup. Une terre de trappeurs, sauvage, repue aux pelleteries de l'hiver.»
et Anna de Sandre dans le fragment d'une nouvelle en cours d'écriture http://crayondelune.blogspot.com/2010/07/les-vases-communicants.html épiait une famille en butte à l'opinion
«Il y avait bien sûr des mères célibataires à Cotterey, mais tout le monde connaissait les géniteurs, et c'était comme si une même filiation reliait chacun de ces gens et que le village était une immense bâtisse, une maison géante avec un nombre incalculable de pièces.»
L'échange, superbe improvisation, entre Arnaud Maïsetti http://www.liminaire.fr/spip.php?article635 qui se tient aux liminaires, avec sa fatigue, et le monde devant lui (j'aime, bien entendu, devient coutumier, ça résonne)
«si je ne me tenais pas, chaque soir que dieu défait, ici où je suis, à me tenir devant les nouvelles du monde aussi démuni qu’un enfant, aussi croyant qu’un vieillard, aussi endormie qu’une femme dans le jour pressé sous les cris du nouveau né ; c’est là où je suis qui ne dit pas son nom, le linteau fendu par le poids qui le surmonte, et moi les deux mains au-dessus de la tête, prêt à tout recevoir.«
et Pierre Ménard http://www.arnaudmaisetti.net/spip/spip.php?article375 dans un passage des «Lignes du désir» (pour France-Culture) : le désir d'imaginer la ville à partir de l'abstraction d'une carte, le hasard, le recommencement
«Comme la pensée la lumière. En sommeil le blanc du linge. Effacement progressif du geste. Demain si tout de suite heureux. On ne peut vivre sans vivre»
il y a eu l'échange, signalé dans la nuit, en même temps que mis en ligne, entre les deux poétesses, Florence Noël http://france.burghellerey.over-blog.com/article-vases-communicants-un-texte-de-florence-noel-53278135.html
«souvenez-nous, nous étions heureux de tout,
vivre était le jeu de pousser demain»
et France Burghelle-Rey sur http://pantarei.hautetfort.com/
«Cette source en bas de marches…
passé qui bouleverse»
Et puis il y avait la tentative de correspondance entre les dessins, la poésie de Landry Jutier, sa jolie malice dans l'interprétation d'une nouvelle de Conan Doyle (et tant avait peur de ne pas respecter ce qu'elle désirait, cet ensemble, avec le formatage qu'impose Blogger et ma maladresse)
«Cette nouvelle
Se déroule à Londres
Revêtue de jaune, de blanc,
De bleu et d’ombres,
Sans rouge, sans crimes.»
et ma fuite loin d'un policier ennuyeux (moi qui les aime en fait, enfin généralement) http://landryjutier.wordpress.com/2010/07/02/vase-communicant-avec-brigitte-celerier/
«De Bertheaume à l’Estaque,
de Molène et des noyés,
qui remontent de mon enfance,
et de leur bateau,
et de leurs moutons,
à Port-Cros et la vie grouillante
dans l’immensité..»
Ceci dit je voulais me désister, et je pense que c'est ma dernière contribution
10 commentaires:
Oui, mais juillet !
Oui, dessiner !
Mon MDP est "bonap" !
Bon appétit
ou Bonaparte ?
avec ou sans canicule tous ces gens qui savent écrire et brigetoun nous le faire savoir!
merci
Quels partages, de quoi se régaler sous la tonelle !
voilà deux fois qu'à "pendant le week-end", on n'arrive pas à trouver le temps de prendre des rendez-vous avec les autres, mais vous restez toujours vigilante et nous ouvrez des voies sur ces vases co : merci beaucoup (et courage au festival..)
PCH
oh Brigetoun vous savez merveilleusement renouveler chaque mois le plaisir d'une balade bras sous le bras avec vous parmi tous les échanges, délicieuse compagnie, bavardage complice entre virtuels amis, à vous et à tous merci!
Dans la coulée, dans la foulée d'hier
à pas comptés, à pas menus
d'une merveille à l'autre
Un régal en restant à l'ombre.
dernière contribution ?
Tu braques ces deux mots comme un revolver, et je panique !
Tu écris comme tu respires
Brigetoun a écrit : Juillet, le retrait avant l'élan pour ma ville devenue folle
Brigetoun
Ces mots vont à la lettre à ma ville... qui vit et bat au rythme de mille et un festivals... Heureusement pour se retrancher de ce battement qu'il reste les beaux vases communicants que vous avez si bien commentés
Pierre R.
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