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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, août 16, 2010

Paix, repos, n'y a rien à guetter, sommes entrés dans des temps de paix, ne restent que conflits armés loin de nos murs, et ces petites sortes de guerres que l'on nomme paix, qui sont combats entre besoins essentiels de certains, désirs de beaucoup, possession de quelques uns, ou ces guerres que déclare aux uns, puis aux autres, au nom de valeurs excentriques (cette habileté à corrompre la langue, qu'ils ont !), celui à qui pouvoir a été donné, pouvoir fort limité pour la transformation, l'amélioration (ou il y faudrait une volonté, une intelligence du bien, une fermeté morale, une finesse que peu, et certes pas lui, possèdent), mais pouvoir consolant pour lui, pour qu'il puisse l'exercer, ce qui lui importe (et tant pis s'il prend conscience qu'il est là pour cela, programmé par ceux qui l'ont accepté comme des leurs), de destruction, de sape, ces guerres qu'il proclame et que reçoivent, en ricochet, ceux qui sont, de gré ou de force, parce qu'il est là, ses instruments, en notre nom. (et regardons cela avec honte navrée et grande impuissance).

Non, vous, vestiges d'autre temps (où les bandes qui venaient battre vos mur n'étaient plus que souvenirs, mais pas si anciens), si vous êtes là c'est parce que je vous ai remarqués, une fois encore, samedi, et parce que voulais parler de la lecture que j'ai faite dans la semaine, qui s'est poursuivie en moi, un temps, de «Abattoir 26» de Raymond Bozier http://www.publie.net/fr/ebook/9782814503489/abattoir-26, en reprenant, simplement, y ajoutant juste quelques mots, ce que j'ai noté en émergeant de cette lecture :

Ce n'est pas encore un livre sur la guerre, comme trop il y en a, c'est à mes yeux un grand livre.

Toutes les guerres, de tous les temps (et même, mais juste en allusion, nos petites tensions dans la vie ordinaire déshumanisante) -

un abécédaire du pire : de A comme A.battoir à Z comme Z.eppelin (et le R. comme R.aser est vide, petite gaminerie dans l'horreur) – et n'y manquent peut-être que ces guerres oubliées dans des coins du monde qui ne viennent à notre connaissance que lorsque les puissances le désirent, mais le javelot y est, et la bombe..

toutes les formes, des imprécations, de la scatologie, des élégies, des exposés froids (ou presque), un bal à la caserne et quelques citations incorporées au texte pour que soient présents les aztèques ou Agrippa d'Aubigné et la Saint Barthélémy.

J'ai été emportée dans les 84 pages de notre enfer humain.

et cela dit (passages choisis avec retenue, et quasi bénignité)

«je vous fais griller

et vous aime à pleine bouche

et vous crache vos propres cendres à la figure

vous ne me voyez pas, vous ne m’entendez pas

je suis MORT (celui et celle) qui ne vous apprend

rien mais vous prend tout entier, je voyage au

milieu des bestiaux, dans les wagons du train

des guerres. Je suis le dieu tout puissant de vos

abattoirs, la forme extrême de vos délires..»

ou

«et de tuer

et de hurler

hurlehurlahurlaithurlerahurleront

transformant changeant les

étiquetages

anthropophages MYSTIFICATEURS

tueurs à l’aveuglette

massacreurs à la machette,

bombardiers ronronnants»

ou

«L’assassin nous ressemble.

L’assassin tient à la vie.

L’assassin empeste l’humain.

L’assassin obéit à des lois qui ne sont pas celles du commun des mortels.»

ou

«les bombes atomiques ont enfanté l’avenir

et depuis nous sommes dedans

notre mémoire est dedans

fœtus recroquevillé

épouvanté

par le monde tel

que nous l’avons fait.»

ou doctement

«Chaque conflit, pour autant qu’il provoque des dégâts conséquents chez l’ennemi, aide le progrès. La guerre est aussi utile à la paix qu’elle l’est à la science, elle s’y développe comme un ver dans le fruit. Suffit de savoir pondre au bon moment, quand les fleurs s’épanouissent.»

J'en reste là, avant de me sentir par trop pilleuse, navrée comme toujours, mais le serais de toute façon, de mon choix qui ne donne pas idée de la variété extrême de ces textes, et de leur violence hurlée ou sous-jacente.

Et je n'ai pas fait mon repassage.

7 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Lorsque les vieilles pierres ont autant d'âge et d'histoires encore toutes récente, comment ne pas les écouter? Mais elles crient ces pierres, à ce que je lis.

Pierre R.

Brigetoun a dit…

le vice légat qui fit ajouter cette façade "ouverte" pacifiée sur la livrée existante a e un futur célèbre et guerrier sous le nom de Jules II

Gérard a dit…

En voyant le titre de Bozier...très poétique en effet !!!

micheline a dit…

et moi je suis repassée relire ces extraits de R Bozier cherchant une éclaircie:
Rien de plus joliment sulfureux que ce ver dans le fruit:
"Suffit de savoir pondre au bon moment, quand les fleurs s’épanouissent"

Fardoise a dit…

le ver dans le fruit, oui, et les gargouilles qui crachent du feu pour une fois.

arlette a dit…

AIE AIE !!!ne peut pas lire et pourtant.....
arlette

poezitouzazimuts@orange.fr a dit…

honte et culpabilité tétanisent
comment s'extraire quand les ailes de papillon sont épinglées