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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, octobre 23, 2010

Me suis endormie, aux petites heures de vendredi matin, sur :

«La chanson d'Elton John et Bernie Taupin date des années soixante-dix, mais le honky-tonk de l'orgue Farfisa n'a pas tant vieilli que ça. Louise a tant dansé sur Crocodile Rock, que le rock lui rappelle aussi bien ses treize ans que ses trente ans. Plus tard, elle l'ignore encore, il lui rappellera ses quarante ans. Après un Radiohead, Thomas est essoufflé. Il a abandonné Louise pour un tabouret près du bar. Elle virevolte dans les bras d'un grand blond, la jupe s'envole haut. Louise a un peu bu.» toujours «Assez parlé d'amour» d'Hervé Le Tellier que je réserve pour les fins de journées.

Un gentil troisième réveil, trois toasts à la confiture d'orange, et la force de charrier (plus lourd que ça en a l'air) deux manteaux et un veston à repasser, une robe et des draps jusque chez le teinturier. Assez d'insouciance pour acheter des richelieux à talon moyen sur le retour, en faisant le pari que j'arriverai à les porter plus d'une demie journée (parce que regarder des bottes que je ne supporte pas et partir en légères sandales ce n'est plus de saison).

Assemblée, flemme, argenterie, et je recycle encore un paragraphe d'un convoi des glossolales (vide j'étais) http://leconvoidesglossolales.blogspot.com

Elle était allée au fond du jardin pour pleurer, par dépit, par peine qui ne s'avouait pas, peut-être, mais se surjouait, ou par désoeuvrement, non, c'était plus que cela, un besoin, une impulsion exigeante. Et elle avait pleuré avec violence, avec conviction, avec acharnement. Puis s'était calmée. Les arbres sont venus à elle, elle leur a donné existence. S'est émerveillée de la fluidité de son regard sur eux. Les ombres se brouillaient du vert frais des branches éclairées, et les cônes de pin, tremblantes de pleurs, se faisaient lumières. Comme peu à peu sa vision se faisait plus nette, elle a regretté de n'avoir plus de larmes en réserve, a attendu un peu, s'est résignée, est rentrée. A salué sa mère.

Et suis partie, en début de soirée, vers le théâtre du Chêne noir, pour récupérer mes billets (j'ai oublié que j'avais une place pour un spectacle au début du mois) et voir « Sacco et Vanzetti », une pièce d'Alain Guyard, mise en scène par François Bourcier, et jouée par Dau et Catella.

Attente que le public s'installe dans une salle envahie peu à peu par des fui!gènes, discrets, mais assez absurdes, inutiles, mon reproche à cette mise en scène, qui pour le reste est assez inventive, simple, souple, avec un usage de films d'époque (foules manifestant à travers le monde pendant que nous attendions) peu intrusive et pertinente.

Le texte, jouant sur plusieurs registres, d'un lyrisme un peu grandiloquent (mais pas mal venu), ou purement factuel, avec des incises en italien entre les deux hommes qui créent immédiatement un climat de fraternité, des professions de foi anarchistes de Vanzetti, un résumé des témoignages à charge, un échange sur la justice et la démocratie entre Vanzetti et le gouverneur, satyrique, ne masquant qu'assez peu les implications contemporaines, est plutôt efficace.

(photo Vaucluse matin)

comme l'est le jeu des deux acteurs, incarnant Sacco qui a peur, aime la vie, sa femme, ses enfants, Vanzetti qui avec une brutalité tendre le redresse, mais aussi le président, les témoins, le gouverneur, des danseurs en frac devant des vidéos de cabaret, et à de jolis moments ils se muent en acteurs d'un film muet.

Une plutôt bonne soirée, et comme cela finit sur « bella ciao », je le massacrais en rentrant en me tordant les chevilles, dans mes chaussures exprès un peu trop grandes, sur les zones les plus ravinées de la calade.

Pour la vie de la ville et une des rares (moins d'une par trimestre) réunions du Conseil municipal http://brigetoun-avignonmu.blogspot.com/2010/10/conseil-municipal-suivez-les-debats-en.html (pompé sur Avignonnews, et plutôt bien rédigé, à vrai dire intéressant surtout pour nous autres avignonnais)

11 commentaires:

Anonyme a dit…

j'entends le clic cloc de vos cothurnes sur les pavés...

Scriblogueur a dit…

Il manque un T à tes bottes, mais tant que tu as la paire. Toute belle journée!

Lautreje a dit…

3ème photo. Les couleurs douces et tendres des pierres tantôt dressées, tantôt contraintes en voute. Et de nouveau cette couleur le soir sous les pieds, j'aime.

micheline a dit…

et ceux-là que je vois, n'avaient donc pas de bottes?

jeandler a dit…

Quelles chaussures portaient les passants des calades en leur temps?
Peut-être une nouvelle mode à retrouver

DUSZKA a dit…

Belle promenade qui "complète" en richesse celles rustiques que je peux faire dans mon doux Berry campagnard. J'aime beaucoup. Bien silencieuse ces temps-ci, je suivais avec angoisse ceux qui marchaient pour ceux qui sont immobiles comme moi. Le petit dictateur est capable de tout pour nous mettre à genoux. Ici, la beauté et l'intelligence me sont un réconfort. Bises.

Brigetoun a dit…

pieds nus, brodequins, sandales ou voitures selon les moyens et les saisons ?

Pierre R. Chantelois a dit…

Souci du détails. Les pieds endoloris ou fatigués sur les zones les plus ravinées de la calade. Et que dire du reste? Critique sur une dentelle de mots pour nous communiquer le détail de la prestation. Ouff...

Zoë Lucider a dit…

Ah! Oui Le Tellier, léger et subtil. J'ai aimé

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

J'ai dansé sur Crocodile Rock à l'âge de 8 ans, lors de ma première boum où j'ai été autorisée à y aller car mon grand frère l'organisait !
Tout le monde s'en fou, mais ça m'éclate que tu parles de ce titre évocateur pour moi !

Gérard Méry a dit…

« bella ciao »..çà y est j'ai dans la tête...à bientôt minuit