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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, janvier 13, 2011

J'étais grosse d'une envie d'écrire un truc, sans trop y accorder d'importance, sans croire que le résultat pourrait être autre chose que petit ouvrage de dame, mais le désir était là, et me tournait en tête, à travers mes gestes, et même parfois dans les baisses de tension de ce que je lisais ou écoutais (me suis d'ailleurs réfugiée dans la « mort à Venise « de Visconti, mardi soir, avant de pouvoir savourer, esprit enfin libre, une grosse moitié du « bestiaire domestique » de Thierry Beinstingel, et ce fut bonheur avant de m'endormir) et je me suis promis de trancher, bien ou mal, dans l'après-midi de mercredi, de débroussailler ce qui venait, d'en extraire une clarté.

Mais en marchant dans la ville, en allant à la recherche de patates, poissons carrés, linge frais et clous x, m'était évident que point ne pourrais, que j'étais aussi stérile que les arbres au repos, et j'ai caressé des yeux, fraternellement et admirative, leurs dentelles dégarnies qui jouaient avec le bleu revenu,

Désiré la puissance de leurs branches, ces aisselles d'où émergent la force des bras, chemin de sève, berceau de rêves, douceur solide, creusement où auraient pu se nicher les idées, les histoires que voulais. Et tant pis pour la sottise de ma dérive.

15 commentaires:

Anonyme a dit…

aimer vos sottises dis

tanette2 a dit…

Stérile dans tes écrits ? Toi qui manie les mots au point de dentelle et fais une poésie avec les arbres dégarnis tout en allant à la recherche de victuailles...!

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Toutes les dérives aimeraient bien être sottes de la sorte !!!
Tes dérives ne sont pas des dérives, mais de la poésie ma chère !!!

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

ah j'oubliais, tes photos sont vraiment belles !!!

Lautreje a dit…

je regarderai mieux les aisselles des arbres, maintenant !

micheline a dit…

c'est une histoire de soif qui vous reste longtemps aux lèvres après avoir bu un peu du nectar des dieux........il me semble

Gérard Méry a dit…

J'espère que tu as vu le film merveilleux "Mort à Venise " avec Dirk Bogarde. Puisqu'il est question de cinéma, vu hier soir à sa sortie
" Women are Heroes " premier film du talentueux et jeune photographe JR
http://www.terrafemina.com/culture/arts-et-spectacles/articles/2002-women-are-heroes-un-film-de-jr.html

D. Hasselmann a dit…

Ces bras au bout desquels des doigts invisibles s'agitent parfois pour nous montrer des directions vers le ciel : le bleu photographié d'Avignon résiste imperturbablement au lavage.

jeandler a dit…

comme le bleu de Nîmes, D.H.!

Comme tu parles bien des arbres, Brigitte! les platanes d'Avignon m'ont toujours fait rêver.
" Les histoires que voulais ", au printemps jailliront telles des fontaines en pleurs assemblés innervant les branches, animant ta main.

Brigetoun a dit…

sont malades les platanes d'Avignon, et il y a des abattages qui font mal

Bertrand a dit…

Belle, très belle vision de l'arbre sous l'hiver.
Les poésies du monde sont dans nos yeux seuls et seules.

Jean a dit…

"... m'était évident que point ne pourrais..."

Est évident que c'est fait, pourtant :)

PIerre R. Chantelois a dit…

Les mots sont-ils riches? Sous le doigté magique de Bridgetoun, ils sont même millionnaires. Vision matérialiste d'une poésie transcendante. Je vous accompagnerais au marché de fruits... pour les couleurs qui doivent s'y trouver...

joye a dit…

Sottise ? Aucunement ?
Stérile ? Non plus !
Tout sculpteur doit d'abord avoir devant lui du marbre, du bronze, de l'argile sans forme.
Ce ne sont pas encore des sculptures, mais bien une possibilité, une richesse.
Allez, je demande à un/e de tes compatriotes de faire une toute petite fessée (symbolique car tu es fragile) et puis tout plein de bisous pour te remettre dans la bonne voix [sic].

Car, ma belle, si ce que tu fais est stérile, je suis absolument sans espoir.

Brigetoun a dit…

vous êtes gentils, mais il y a un bidule que j'avais en tête et qui ne viendra pas - rien ne dit que cela en valait la peine