commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, avril 04, 2011

Le ciel au dessus de ma cour, à l'heure du café et des toasts aillés à la confiture d'orange, hésitait beaucoup.. et puis, non, au fond, il aimait mieux ne pas se dégager - j'avais beau me masser la nuque ou le bas du dos, debout devant la porte-fenêtre, l'idée de cette journée ne me venait pas.

Je me suis lavé les cheveux, et sont partis avec l'eau et le shampoing, tout ce qui me restait de cervelle et la possibilité de sortir pendant plusieurs heures.

Ignorant cette ville où il semble que je serais présente, et que je tends de plus en plus à rendre virtuelle, j'ai fait un tour de mon espace pour rendre visite aux bois morts et aux plantes survivantes ou miraculeusement ressuscitées.

cette orgie de feuilles, apparues alors que j'avais perdu tout espoir, même si les boules blanches ne viendront vraisemblablement pas,

le citronnier qui se risque depuis trois jours à quelques petites nouveautés, roses de crainte,

sur les branches nues du saule, par endroits, quelques petites éruptions parsemées en grand vide,

et même, sur l'olivier fou, une foule d'ébauches de promesses dont quelques unes seront peut-être tenues.

Lui ai cependant rappelé, à ce cher idiot, qu'un olivier ce n'était pas quelques branches très longues et échevelées dans leur tension vers le ciel, mais « ça », ce rappel miniature de la bible ou d'Homère ou de Jaen, de Giono ou d'Olivier de Serre («Après le planter, convient parler de l'enter. Plusieurs ne se donnent telle peine, laissant produire à leurs oliviers fruit selon leur naturel, sans artifice... Le vrai enter de l'olivier est sur lui-même.. »), ou de ce qu'il voudrait. M'a répondu qu'il n'y pouvait mais, qu'il était mien, et que lui manquait le soleil qui jouait à travers les feuilles grises de « ça »

L'ai laissé, suis rentrée.

Plus tard, dans le creux de l'après-midi, émergeant, ai trouvé plante humble et joie grande évoquées dans « couleur de terre », la petite merveille que venais de m'offrir, le format, la couverture mastic avec les lettres bordeaux et noires du titre, du nom de l'auteur, de l'éditeur Fata Morgana, les fins dessins d'Anne-Marie Jaccottet, les mots de Pilippe Jaccottet

« … Et presque plus aucune fleur, même petite ; rien que ces taches rousses des sédums sur les rochers, comme les restes d'un feu au ras du sol....

Mais l'admirable, ce qui avait déclenché cette impression de plénitude aussi intense et profonde qu'énigmatique, c'était la chaleur qui montait de ces chemins comme l'eût fait, à une autre saison, de la brume, chaleur couleur de terre elle aussi...

j'avais alors pour toute compagne visible une serratule dont la fleur hésite entre le rose et le mauve, maigre, haillonneuse.. »

Et j'ai constaté, en le rangeant, que si j'en avais gardé tel souvenir que j'avais voulu l'acheter, c'est parce que je l'avais déjà.

11 commentaires:

joye a dit…

Ah, ça sent bon par ici, la verdure, l'espoir, le printemps !

Anonyme a dit…

les promesses chargées de ce qu'elles sont ... peu importe si tenues

Pierre R. Chantelois a dit…

J'aime les promesses qui sont tenues. J'aime les rêves de voir les promesses être tenues ;-) La nature nous déçoit si peu en matière de promesses. Ce jardin vert naissant, effet du retour de saison, n'en est-il pas une illustration éloquente?

JEA a dit…

Ah, ce coupe-papier en licorne !!!

tanette2 a dit…

"Orgie de feuilles....éruptions parsemées en grand vide... une foule d'ébauches de promesses..." le printemps est entré dans ta cour
pour te faire un joli coin "nature" et une bonne compagnie. A bientôt.

D. Hasselmann a dit…

Merci de m'avoir fait penser à arroser l'olivier sur le balcon, qui a résisté une fois de plus à l'hiver !

micheline a dit…

ici c'est le nord, mon abricotier ne tiendra pas ses promesses

Lautreje a dit…

J'aime ta cour, je ne me lasse pas d'avoir des nouvelles des résidents... surtout quand une orgie est là !.

arlette a dit…

L'olivier compagnon fidèle regrette pourtant les grands vents et le soleil ardent ses longs bras se tendent plus haut encore
Mais c'est pour mieux t'enlacer ....dit la fable

Gérard Méry a dit…

Le coupe papier serait-il en ivoire.

Brigetoun a dit…

en ivoire et chinois, une partie de mon héritage