Ça l'avait réveillée, l'était là sur le seuil, tremblante dans sa chemise, cheveux dégoulinant, penchée accroupie soumise, devant la masse de la pluie, qui possédait la nuit.

Avait laisser tomber, petits tas sans forme, le linge que venait de rentrer. Etait transie, misérable, luttant contre sommeil, ou pour s'y réfugier. Regardait la force du ciel, écoutait l'eau de cette nuit, ne pensait pas, Elle avait peur, ne savait pas pourquoi, mais peur.

Une main est venue, on ne sait d'où, mais elle était bonne, claire. Et l'a réconfortée.

L'a fait rentrer, revenir à tâtons, à travers sa brume, son atonie, vers son lit deviné, à travers l'indécis.

Elle a dormi longtemps. Elle s'est levée. Elle a salué le ciel. Le neuf, celui qui était aimable.

Les pierres séchaient dans l'air tendre. Le laurier redressait ses branches blessées.

Tartine en main, a fait un tour dans le jardin.

Elle souriait, comme les fleurs,

elle avait envie de danser, aussi heureuse qu'un papillon

elle écoutait – les oiseaux saluaient le soleil – courtes trilles, dans le matin

Brigetoun, elle aussi, dans son petit circuit dans la ville, a rencontré un joli ciel et des fleurs qui se hissaient vers lui.

Je ne sais de qui est la première toile, signée DS, rencontrée mercredi dans une vitrine de la galerie Ducastel, comme le pauvre petit panneau, martyrisé par ma photo, de Robert Seguin