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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, août 24, 2011

Le Grand Rouveau - 5 octobre - 13 heures

Jean et Marie sont partis hier. Ils m'ont fait jurer que j'appellerai si je veux quitter le rocher.
Je me suis couchée en douce joie.
C'est vrai que je ne sers à rien... le feu oui, mais sans moi - ne saurais d'ailleurs - et n'y ai pas accès normalement.
C'est vrai qu'en principe il n'y a même plus de gardiennage, juste des visites.
C'est vrai que je riais de nous en lisant « Armen » que Jean avait apporté.
Mais cela que désirais : juste la mer - pas l'océan mais la mer, le large - la solitude, moi.
Le vent s'est levé dans la nuit. Au matin, les nuages filaient au dessus de la mer qui se creusait, bleue noire sous la lumière. Elle éclatait en gerbes blanches sur les rochers à petite encablure et tapait rudement sur l'île.
Avec lui m'est venu énervement, et tous mes projets se désagrégeaient.
Je suis sortie, pliée en deux, j'ai fait le tour de la maison et de la tour.
L'îlot entre le grand Rouveau et l'île était fouetté de rugissements.
L'écume, les courants entre moi et les Embiez comme un coup de sabre, qui me détachait.
J'étais transie.
Je suis rentrée prendre le caban de Jean et un foulard. Suis ressortie.
Le vent me rudoyait, m'a vidée.
Je suis restée dans l'encoignure de la porte de la tour, avec le rocher dégringolant devant moi, le ciel en clameur et la mer - fascinée.
Et des images me sont venues, vagues, des idées... un oubli de tout merveilleusement peuplé.
Je suis restée longtemps.
Suis rentrée juste avant que le feu s'allume.
J'ai pris un cahier et me suis assise devant la table de la salle.

François Bon, dans le cadre de Numer 'île, dirigeait un atelier d'écriture au Musée des phares et balises d'Ouessant http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2643#forum6096 à partir d'Armen de Jean-Pierre Abraham, avec invitation aux internautes non-îliens d'y participer.
J'ai interrompu mon déjeuner pour lire et aimer beaucoup ce que lui et Jean-Pierre Abraham avaient écrit, et puis j'ai attaqué mes pâtes avec la certitude que : étais incapable, énervée comme l'étais (pour rien, sans rapport) de me transmuer en un gardien de phare breton, sauf en rêve, mais trop en rêve pour trouver, là, tout de suite, des mots autres que ridicules.
Mais j'ai pensé à un ami locataire pour 99 ans d'un sémaphore.
J'ai pris la liste des phares varois. Suis tombée sur le phare du Grand Rouveau - et j'ai pondu ce truc, bien entendu tout aussi improbable. Vaguement honteuse en lisant les trois textes en ligne, avant le mien.
Et, délivrée, me suis endormie.
P.S.

Si vous avez un peu de temps, contre-poison pour les élucubrations des radios, ou simplement modération (et ne parle pas des compromissions possibles passées avec le pouvoir libyen) un article de Philippe Leymarie http://blog.mondediplo.net/2011-08-23-La-Sirene-de-Tripoli

5 commentaires:

Michel Benoit a dit…

Ah ! la mer toujours recommencée...

Pierre R. Chantelois a dit…

Il y aura toujours un vent quelque part, sur la mer, pour troubler notre sérénité et la vue que nous avons d'une île enchanteresse enfouie au fond de l'azur.

Dominique Hasselmann a dit…

La mer inspiratrice, inspirer, expirer, flux et reflux, rythme ou "hymne" (salvation de Salvayre) au coeur battant.

Lautreje a dit…

mon rêve : vivre dans un phare !

Gérard a dit…

Du Tourisme en Libye pour bientôt ?