commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, octobre 28, 2011

Avignon gris – souvenir du baroque

Devant, au dessus, en moi, grisaille glissant, doucement ou prestissimo, suivant mouvement de l'air, sur grisaille, qui se déplace sur blanc, avec soleil tentant percée.

Courses très utilitaires, en nonchalance, en surveillant la dignité d'un pied, lui interdisant boitillement,

pied qui, en passant devant Monsieur de Molière qui balançait le sien, a ricané, me reprochant de m'être servie de lui, nu et déjà souffreteux, pour heurter, avec bel élan, le mur de ma salle d'eau.

Journée de rien, de rangement un peu, et puis un peu encore.

Je récupère une rêverie qui dormait dans mes brouillons.

Pierres et marbre – air enfermé – lumières

En faire mouvance

jouer des matières, formes solides qui se transforment, disparaissent, quand, bien ancré, l'espace se fait indécis

perspectives dessinées et trompeuses, jouer à douter

trois tons et un peu d'or, la chaleur de la lumière qui règne, masses de clartés pénétrant, nourrissant les ombres

décor rare, bois piteusement maquillé, ampleur qui se développe, se termine maladroitement, une petite saveur provinciale, humble hommage, souvenir du marbre et de la splendeur vivante des sculptures de Rome.

S'asseoir au coeur de cette géométrie simple,

sous la coupole – lui sourire – et rêver de Saint Charles aux Quatre Fontaines, de la magie de Borromini, de la pierre devenue fluide comme l'air, de cette immensité enclose dans la petitesse de l'église

- église qui ne peut être photographiée, qui bouscule l'esprit, lui donne vertige, lui donne le plaisir de découvrir, d'admirer, intelligence, et dont j'ai cherché, trop rapidement, quelques images pour y confronter mes souvenirs, et ne pas les retrouver, puisqu'étaient nourris d'air et de déplacements -.

11 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Restitution photographique d'une époque qui savait faire, qui pouvait harmoniser architecture et sacré, mouvement des lignes et immobilité du silence. Et vos mots qui en décrivent toute la quintessence ont l'effet d'un écho dans une cathédrale.

mémoire du silence a dit…

Un concert baroque en vos pages... merci

JEA a dit…

des églises non seulement pour les molinistes mais aussi pour les molinosistes...

Michel Benoit a dit…

Elle est photogénique cette chapelle de l'Oratoire.

Thaelm a dit…

Quand la lumière est mangée par le gris
(quoiqu'en mouvement, et donc bien différent de ce que son nom évoque puisqu'il conserve - on le voit sur la première "image" des contours, des nuances, des ouvertures)
il faut aller chercher la couleur et l'éclat ailleurs
Le choix que vous faites est celui de la continuité
en passant par la pierre
et la forme prise dans le temps
la forme qui prend son temps.

Ici
rien ne blesse le regard
et pourtant comme vous le dites
l'esprit est bousculé

________________
bien autre chose
que l'idée à nu
étalée
et déclinée jusqu'à la nausée
(fin de l'alluvion)

Muse a dit…

le rangement et le doute que je partage avec toi...journée grise fraîche et humide!

joye a dit…

Le matin, je bois
Mon café et tes mots
Et je repars
Réveillée,
Fortifiée,
Vivante,
Ici et chez toi.

Gérard Méry a dit…

tes photos d'architecture sont tout à fait honorables, notamment celles des plafonds.

Fardoise a dit…

Un lieu d'une grande pureté et d'un grand dépouillement, contrairement à l'idée que l'on se fait du baroque.

jeandler a dit…

Belle récupération en tes rêveries
des rêves de pierre
comme seule l'époque baroque a su les faire danser.

Une note, chère Brigitte, magnifique

arlette a dit…

Et sentir juste sous la coupole Une puissante inspiration .....vrai cela arrive il faut y croire