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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, décembre 28, 2011

Jour de peu – mais un ciel

Temps d'une douceur que je m'applique à trouver trop fraiche pour atténuer mon sentiment de culpabilité par rapport aux nordistes (gens d'au dessus de Montélimar sur la carde pendue dans les classes s'il y en a encore) – aller aux halles pour trouver de quoi penser ne faire aucun effort pour recevoir quatre aimés qui veulent bien me rendre visite aujourd'hui (et renouveler mes provisions)

Étals assez peu garnis, au moins chez le poissonnier, en accord avec cette semaine de suspens – mais toujours abondance et variété chez le fromager que je contemplais d'un oeil navré (avais ordre de ne pas en acheter) pendant qu'à côté on tranchait pour moi des jambons... et brusque réflexe photo

Un arrêt pour reprise courage et force, un peu, récapitulation mentale, aussi, en sortant du marchand de vins et verres – suis une vraie sauvage qui dois acheter le matériel au fur et à mesure et n'avais rien pour boire le champagne annoncé et puis voulais avoir choix dans les rouges régionaux - retour sans trop de difficultés avec quelques achats en chemin,

et, comme toujours, affrontement, échange de défis avec l'escalier.

En deux voyages dont un à quatre pattes ou presque, comme souvent, suis arrivée à mon premier étage avec tout mon barda, et n'ai pas fait grand chose d'autre – juste essayer de créer un minimum de place pour les visiteurs en regroupant papiers et autres broutilles, récolter assez de feuilles mortes pour un sac de 20 litres, et faire cuire un pain de poivrons. Mais j'étais d'humeur languide, et après ces lignes à la va comme je te pousse pour accompagner les quatre photos que j'avais pensé à prendre, je me contente d'un paragraphe, dûment rectifié, après son passage sur le convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/

Ce serait un ciel d'une grande banalité et qui nous poserait un problème, un ciel d'un bleu franc où glisseraient, si lentement qu'on les penserait immobiles, des nuages très blancs, en énormes flocons, et parce que toi ou moi ou tous deux nous serions d'humeur discutailleuse nous nous interrogerions sur son évolution, sur ce que serait le jour. Parce que je n'aurais pas envie de bouger, je me prononcerais avec belle conviction, et insistance, pour un envahissement progressif, un regroupement, l'installation d'un couvert uniforme, tendant de plus en plus vers le gris, et, triomphalement, pour de la pluie. Parce que tu aurais grand besoin de t'échapper, tu rirais de toutes ces prévisions, ces semblants d'arguments, tu maintiendrais ta proposition d'une longue marche, te ferais aussi lyrique que tu le pourrais – ce n'est guère ton genre – pour vanter la beauté du site qui en serait le but, le plaisir de la marche, et tu parlerais de respirer profondément, grandement, joyeusement... Finalement, tu déciderais de partir seul, puisque vraiment je suis trop têtue. Tu te préparerais longuement, choisirais tes chaussures, ferais des sandwichs, et je m'enfoncerais dans une lecture, en muette colère. Tu t'en irais. Je poserais le livre. Je commencerais à regretter.

12 commentaires:

Michel Benoit a dit…

Bonne nuit en passant !

JEA a dit…

les nordistes ne cessent de passer l'éponge sur le tableau du ciel...
heureusement pour eux, les oiseaux font l'école buissonnière
et les épouvantails se confectionnent de nouveaux éventails en prévision du printemps à venir

Pierre R. Chantelois a dit…

pedibus cum jambis... tant que l'esprit ne faiblit pas.

cjeanney a dit…

Est-ce qu'il est prévu ou est-ce que ce sera possible de mettre un jour tous ces ciels ensemble, un bouquet de ciels serrés, regroupés, j'aimerais énormément (le fait que j'habite au nord de Montélimar ne m'influence pas au fait puisque ça n'a aucun rapport)

Brigetoun a dit…

sans doute comme pour le reste des trucs des glossolales, mais ça ne commence qu'à peine, et finalement c'est pas si facile, toujours un peu redites - pas le tallent de varier

jeandler a dit…

Jour de peu ici,
jour de rien chez moi :
brouillard plus qu'épais
une soupe !

joye a dit…

Ah oui, la triomphe de la volonté, même chez ceux qui ne sont pas nazis.

arlette a dit…

Des "Aimés" chez soi ......quel bonheur

Gérard Méry a dit…

...D'humeur languide ....alangui, apathique, efféminé, indolent, langoureux, languissant, mort, mourant, nonchalant, torpide, transi...tu m’inquiètes !!!!

Lautreje a dit…

Ce serait... une chamaillerie. Je préfère la lire chez toi que la vivre.

vérificateur : stops

Dominique Hasselmann a dit…

Rire au ciel comme dans l'escalier : degrés à gravir parfois avec légèreté.

Brigetoun a dit…

Domiique grand merci pour ces passages en rafale