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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, mars 21, 2012

Jour blanc – mais musique dans la nuit


Comme voulais une image, comme ne savais quelle, comme j'avais celle là, c'est elle qui se trouve là : le heurt de deux belles façades, l'attente de lien de la première, le dédain de ces pierres tendues comme une main par la seconde.
Mais c'est sans rapport avec ce qui suit.
Journée de peu de lectures – journée de tension qui mettait taches baladeuses devant oeil, pression dans la nuque, dans le bas du crâne.
Journée, surtout, de peu de lecture et peu d'écoute, pour refus de cette appropriation par gens estimables de la douleur des familles, juives et musulmanes cette fois, de ces grands mots qui leur volaient ce qui est leur, de cette simplification pour que rentre dans une case le mal qui s'exprimait là.
.. et je continuais mais :
Bien, me tais, voilà que je manque à ce que voulais : ne pas ajouter à ce déferlement.
Gardons nous du mal, et du simplisme.

Suis partie, dans le début de nuit, vers l'opéra, me retrouver en Tchéquie, pour un programme de musique de chambre.
Avec le tchèque violoniste Pavel Sporcl, grand blond charmeur, à tout petit catogan, assumant le pantalon et le gilet en lamé noir piqueté d'or et le violon en laque bleue (rouge sous le menton) à filets dorés, et belle sonorité, http://www.pavelsporcl.com/, virtuose joyeux à en faire aimer la virtuosité et musicien sensible et retenu quand nécessaire.
Avec le tchèque pianiste Petr Jurikosky, non moins grand et solide, petit collier de barbe, calme et musicien avant tout (que j'ai beaucoup aimé)
dans une version pour piano et violon de « Ma Patrie » de Smetana, commençant le concert en belle tension lyrique (premier mouvement, et puis la variété des mouvements suivants, une musique qui reste toujours directe et sans scories)
dans, pour continuer, la presque toujours belle sonate en fa majeur de Dvorak.

Un entracte, pendant lequel - après un petit tour dans le couloir, pour regarder les tableaux de Dominique Favet, hommage à Dutilleux, qui me plaisent mais sont bien trop évanescentes et rudement éclairées pour être photographiées, au moins pas moi -

je me massais la nuque en attendant, distraite un moment par un accordeur de piano.
Et puis les pièces transcrites par Jascha Heifetz d'après Porgy and Bess de Gershwin : beaucoup aimé la première, et puis a commencé à sévir, dans mon champ de vision, un trio que j'avais déjà supporté une fois et n'avais pas reconnu (écrans de smartphone, bourrades, embrassades, étirements, chuchotements...) et je n'étais plus qu'irritation et attente, pour me déplacer, de la fin de ces pièces, fin que j'ai trouvée très longue à venir, donc ne saurais avoir aucun avis sur la musique, ou déformé.
La bonne surprise ensuite (pas grande mais bonne) d'une petite suite de Korngold que je ne connaissais pas pour « beaucoup de bruits pour rien »
La virtuosité pure de la Mazurek de Dvorak : ma foi, le plaisir, la gourmandise du violoniste est telle qu'il m'a embarquée à sa suite.
Un premier bis avec une jolie romance de Dvorak (je crois) - un second que je n'ai pas entendu (j'étais, honte! dans l'escalier) très applaudi m'a dit l'écran du hall.

Et un retour-dégringolade, dans une petite pluie froide, heureusement clairsemée parce que mon petit manteau et ma robe n'étaient pas prévus pour...
voilà, voilà – pas un concert émerveillement, mais une musique très agréable, ou mieux.

8 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Revenir à la maison après un concert sous une pluie froide n'est pas la conclusion dune soirée que je souhaiterais. Décidément est-il possible de se retrouver dans ce brouhaha saisonnier?

Dominique Hasselmann a dit…

Dvorak dans la nuit, oui, de quoi oublier la fureur de lundi.

JEA a dit…

l'accordeur réconcilie les noires avec les blanches...

Michel Benoit a dit…

Élysée 2012, une super-production !

jeandler a dit…

Ballade en Bohème
la musique n'a pas de frontière
comme la pluie

joye a dit…

Lors d'une tragédie, on s'exprime comme on peut et comme on se doit.

Il y a des mots et des mots, mais c'est sûr que la haine n'y a pas sa place.

Gael O'SCANLAN a dit…

Pour ma part, je me suis réfugiée dans l'écoute de "Kaddish"

arlette a dit…

Bien! ne pas en rajouter ...en désolation
Petite robe ? Le printemps tout juste arrive