départ pour des courses
«entretien maison», en pas incertains, yeux paresseux et ciel voilé
.
avancer en léger vertige
flottant, comme dans une brume, l'attribuer au ciel jusqu'à ce qu'il
se déchire – Avignon en langueur gentiment tristounette,
provisoirement.
Déjeuner, vaquer, dormir,
vaquer, se médiquer, se promener dans «l'impossible», et s'y
trouver bien, avec, tiens, «la jeunesse ou la mort» de Michel Butel
et sa fin :
… les
personnes qui détestent les idiots
ou qui
détestent les pauvres
les
personnes qui n'aiment pas les faibles
qui
n'aiment pas la lenteur
les
personnes qui n'aiment pas le silence
les
personnes qui ne comprennent pas
ce que
c'est, la banalité du mal
elles ont
un adversaire déclaré, mais quel adversaire,
de si
ardente jeunesse :
L'Impossible
Hésiter à garder les
jolis mots étranges qui s'inscrivent sur l'écran dans mon début de
somnolence comme Emtaine, rumbe, ruotver..
Et le soir aller à
l'opéra voir la Comédie Française, en tournée, donner «le
Mariage» de Gogol, parce que entendu du bien de cette production., et que je ne connaissais pas la pièce.
Un peu déçue, parce que
n'ai pas retrouvé la virulence corrosive du Revizor (souvenir d'une
représentation superbe, mise en scène par Matthias Langoff en 99
aux Amandiers) même si la satire est là, mais plus banale.
La galerie de prétendants,
bien caractérisés, un rien caricaturaux, la tante, la marieuse
(Clotilde de Bauser que j'ai trouvé un peu outrée), le fiancé qui
a décidé de se marier, mais hésite, «parce que le diable me
prenne, c'est une affaire qui vous fait du tracas, le mariage» (bon
Clément Hervieu-Léger), la fiancée (Jennifer Decker voix un peu
exaspérante au début, joli jeu comique en restant assez émouvant),
l'ami empressé (très bon Laurent Natrella) et, au début, une
interprétation impeccable de Yves Clas dans le tout petit rôle du
vieux domestique – une mise en scène qui s'accélère par moments,
jusqu'au ballet ralenti, et ce sont parmi les moments les plus
réjouissants et réussis, qui donnent un peu de rythme) mais de
grands passages de gêne muette qui, malgré des petits jeux et la
tension ainsi créée m'ont paru un peu trop longs (d'autant que me
battais avec carcasse)
la première photo était
repiquée (et toujours mal) sur le programme, celle-ci (de Cosimo
Mirko Magliocca) vient d'un article trouvé en rentrant sur internet
http://www.fousdetheatre.com/tag/critique%20le%20mariage%20gogol%20vieux%20colombier
avec lequel je serais assez en phase (même si la distribution a été
modifiée en partie et notamment pour le jeune couple).
8 commentaires:
Très beaux ces mots de Michel Butel. Partager une journée entre grande joie d'une lecture et petite déception au théâtre est signe d'une grande vitalité qui me fait cruellement défaut ces jours-ci.
J'avais vu cette pièce en décembre 2010 et je pense que la salle jouait alors son rôle de caisse de résonance, mais j'avais bien aimé la douce folie de la pièce.
Michel Butel s'est relancé dans un pari dont le titre est un beau défi.
René Char :
- "L'impossible, nous ne l'atteignons pas, mais il nous sert de lanterne..."
....afin de ne pas tomber dans la banalité !! en réponse à JEA
Le monde flottant...
C'est comment des yeux paresseux ? fermés ?
:-) Il m'amuse toujours Gérard !
Flore
moi aussi
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