Et grand merci à tous les
participants aux vases communicants,
Par leur grâce me vient
une ponctuation, une date stèle, que je peux retenir (pas comme
Pâques qui me prends toujours par surprise), une délicieuse
occasion de parasitisme.
(mais feriez aussi
bien, ou mieux, de suivre, ou de suivre en outre, le recensement,
regroupement fait par Pierre Ménard sur
http://www.scoop.it/t/les-vases-communicants/)
Merci aux indulgents qui
ne se gaussent pas de mes petiotes lectures.
Or donc, en avril, furent
ces vases communicants, ...
en appui sur l'autre
Christopher Sélac
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2851
une imitation ou plutôt
un ajout personnel à l'autobiographie des objets de François Bon :
les peluches
hommage,
histoire de la vie de celle qui dormait dans un tiroir, nostalgie –
ou comment écrire bien sur ce qui a été si souvent dit
« C’est de tes
mains que j’animais que tu venais sécher mes larmes, c’est dans
le rembourrage de tes bras et de tes pattes que je mordais à pleines
dents, c’est par les oreilles ou par les pieds que je te pendais
parfois, par jeu. Tu ne disais rien, jamais, et pourtant aucun
silence ne m’avait à l’époque autant parlé que les tiens. »
et
François Bon
http://christopherselac.livreaucentre.fr/2012/04/06/des-ecrivains-de-la-region-ventre-par-francois-bon/
des écrivains de la
région Ventre (chez le monsieur
de Livre au Centre, Christopher Sélac)
reçoit des mails
insistants qui lui demandent une contribution à l'hommage rendu par
la région Ventre à ses écrivains... relances de moins en moins
exigeantes de l'éditeur qui avait obtenu subvention ou commande pour
cela
« Et quatrième
message : que si je voulais bien regarder dans mon ordinateur, que
peut-être quelque part j’avais quelque chose, que ce n’était
pas grave si ce n’était pas écrit spécifiquement pour la région
Ventre, fallait juste que ça ait un petit lien, un nom de lieu, un
petit témoignage. Ce n’était pas grave si c’était vieux, si
c’était un peu perdu dans mon disque dur – il y avait assez de
villes et de routes dans la région Ventre, mais c’est qu’ils
avaient mis nom nom quand ils avaient demandé la subvention : il y
en avait plein, des écrivains pas morts vivant dans la région
Ventre des grands morts, à nous tous les demi-morts on faisait
presque autant qu’un grand mort il fallait bien qu’on soit marqué
dans leur livre payé par la région Ventre. Que c’était dur, pour
eux, éditions truc machin, d’avoir eu leur subvention mais rien
trouver à mettre dans le livre, si nous on ne leur répondait pas. »
sur l'écureuil
Isabelle
Pariente-Butterlin
http://lecureuildunet712.wordpress.com/2012/04/05/une-espece-de-petit-ecureil-vase-communicant-avec-aux-bords-des-mondes/
à la recherche pour texte
sur l'écureuil, de la survenue de l'écureuil, ce nom né de
l'amour, cet écureuil avec lequel elle échange
«J’ai écrit : Tu es
comme l’écureuil qui vole de branches en branches. Peut-être
sous une forme un peu plus approximative. Puis j’ai collé des
gommettes, et je suis rentrée à la maison avec, je me souviens du
carrelage, de la table du petit déjeuner, de mon impatience de le
donner. Il est toujours sur le mur, et seule une gommette en est
tombée. L’amour résiste bien au temps. De cela, je suis à peu
près sûre.»
et
Hannah et Clara, les
écureuils http://www.auxbordsdesmondes.fr/spip.php?article641
l'écureuil roux par
Hannah
une
légende (et j'aime la joliesse directe de son ton)
« Un jour des petit
écureuil se sont trop approchés du feu. Ils se sont brûlés et un
jour le feu a dit :
— Je vais vous donner la couleur
roux ! »
Je parle pas assez, par
Clara
résolution
prise : être moins sage à l'école, pour parler peut-être un
peu moins qu'elle ne le fait en dehors, ou sur Facebook.
écrire sur deux photos de
l'autre (par deux magiciennes)
Louise Imagine
http://tentatives.eklablog.fr/ce-qu-ils-disent-c138976
la ville et le balcon
deux
images et deux textes, oppression de la ville, douceur d'un souvenir
« Ombres du
balcon où nous jouions enfants. Crépi dentelé où nous laissions
glisser nos doigts en courant l’un derrière l’autre. Il y avait
le jardin, aussi, à l’arrière de la maison. Herbes trop hautes et
pâquerettes parsemées, haies de lauriers roses et petits sentiers
creusés par les chiens dans une végétation laissée à l’abandon »
et
Christine Jeanney
http://networkedblogs.com/w498f
le caractère chinois
désignant l'éventail se compose de la clé de la « porte » sur le
caractère signifiant « plumes »
à
partir de deux photos, une longue phrase, fantaisie, et plus, comme
toujours avec elle
«Ici, ni clé ni porte,
une ouverture et les plumes écrasées au sol, des détritus, des
résidus, poubelles raclées restées logées aux encoignures, c’est
le décor, et le chemin qui y mena non vérifiable – est-ce qu’il
faisait seulement soleil à la surface, s’il y a surface – le
personnage un inconnu, et les fascicules tous semblables, plaquettes
de papier glacé, cartonnages logotisés, publicifiés, en accès
libre sur des présentoirs à roulettes, faits d’une seule page
unique et souple, comme les voitures uniques et souples...» et il y
a cet homme qui émerge dans ce lieu, et il y a ce qu'il ressent, et
il y a la fiction qui reste en lui, plus tard, dans le jour et la vie
ordinaire, et cette solitude.
Feuilletons en cours
d'écriture
elles en chambre
(fragment du feuilleton en cours
d'écriture) visite des chambres de celles qui ont écrit après
Virginia (miam, j'attends)
en
fait, ici, chutes dans la lecture, l'écriture, belle progression
rythmée
«nous tombons dans
l’écriture, chute lente qui aggrave la chute, l’aggrave
heureusement je crois, parce que tous les hommes tombent en vérité,
mais seuls les lecteurs ont conscience de tomber et c’est ce qui
fait leur force je crois, le lecteur se plie vers le texte mais le
lecteur ne rompt pas n’est-ce pas»
et
Benoît Vincent
http://www.motmaquis.net/spip.php?article147
Magasin fragment
(« Un monde en soi, un contenu. Comment cela est agencé.
Ce qu’il s’y passe. A quoi ça sert. Des phrases simples, des
situations d’autant. Cartographier le lieu ne suffit plus :
ici questionner l’habiter. ») et là aussi attente jubilante.
Les passeurs de nuit, dans
le désert des magasins qui dorment (et une voix qui interroge,
interrompt le fil)
« Ceux qui
jouissaient de grande considération étaient les passeurs de nuit.
Par leurs bouches se colportaient les différentes légendes et les
mots incongrus du Dehors. Ils étaient respectés et craints, car on
leur prêtait des aventures extraordinaires : d’avoir visité
tout le Magasin, d’avoir barulé dans ses recoins, d’être monté,
et descendu, et puis aussi — mais peu le croyaient réellement —
on disait qu’ils étaient sortis. Qu’ils avaient mis un pied hors
du Magasin. Non pas pour une autre structure laborieuse, pas
l’Arsenal ou l’Entrepot, mais le dehors, la vastitude, l’inconnu,
l’incertain, le flou ! » et l'attrait qu'exercent ces
lieux
et oui, cela se confirme,
bonheur à l'idée de suivre cela.
rêver, retrouver, le
passé pas si lointain
doux poème
«Rêver au passé comme
on songe à l'avenir
Songer à l'avenir comme
on rêve au passé
Aller au bord de l'abîme
Jambes flageolantes
Chérir le frisson
délicieux»
et
rêvons de science
(fiction)
descriptions (et
reproductions) de quelques couvertures illustrées par R. Houy de
fascicules de 32 pages de la collection « Mon roman
d'aventure » publiés entre 1942 et 1957 (toujours les trésors
de Ferocias) comme, par exemple
«9. Deux hommes
conversent face à la mer. Nous ne sommes pas sur une plage ou à la
terrasse d’un établissement élégant mais sous la mer. Les barbus
au hublot ont toujours un air de Capitaine Nemo. N’être rien, être
tout. Merveilles du merveilleux subaquatique. Esprit didactique.
Montrer, voir, faire découvrir, explorer, s’étonner.
S’émerveiller de la beauté du monde»
images qui parlent
une grille de loto à lire
«il a mis un peu de
hasard dans sa poche»
et
Jean-Christophe Cros
http://irregulier.blogspot.fr/2012/04/vasescommunicants-davril-jean.html
photos, découpes, et leur
justification, sens, traduction en quelques mots - AIME (mais j'ai
du rephotographier, trahir, métamorphoser, juste pour donner idée –
allez voir l'original - ce qui se traduit par : escalier
déchiré)
textes, jeunesse
Danielle Masson
http://www.ericdubois.net/article-texte-de-32-octobre-les-vases-communicants-d-avril-2012-102508758.html
texte du 32 octobre un
épisode de la vie de W, dit Monsieur Châ, raconté, très joliment,
par lui-même
« Pstttt… je
reprends le cours de mon récit que j’avais complètement oublié
dans un tiroir. Je viens juste de le sauver de la poubelle. C’est
le ménage de printemps ce week-end et gare à mes puces, façon de
parler.
J’en ai encore des
choses à raconter. Car il s’est presque passé trois ans depuis
l'arrivée de l’enfant… l’enfant roi qui m’appelle le Châ et
qui lui, s’appelle Milan-Alexis »
et
un texte de jeunesse –
la danse poème écrit dans les
années 1990
toujours
sa simplicité, son rythme, et on danse pendant que nos yeux dévalent
sur ces vers très courts (même si..)
« Rien entre toi et
moi
Danse autour de moi
Danse
Tout peut s'arrêter
Le temps est compté
Danse autour de moi
Danse
Tu vas glisser
Tu vas tomber... »
le mur
calcaires
face à, contre le mur
d'un corps, n'entrera pas – un beau poème
«La muraille de ton corps
est faite des rubans de tous ceux qui en sont morts
Je vois l’épouvantail
mitrailleur, le gardien à deux têtes
Je n’entrerai pas
Alors collée adhésive
sangsue, je ventouse les pierres
Chaque caillou chaque
gravier pour pénétrer ton secret»
et
Christophe Sanchez
http://www.annajouy.ch/article-vases-communicants-christophe-sanchez-102910673.html
ensevelis
de son
haut, de sa solidité, de la protection demandé, le mur nous toise,
nous plaint un peu, pauvres humains, et bien entendu il parle ferme,
légèrement ironique, polémique avec dignité, sévère, sûr de sa
force face à notre tranquille indifférence en temps normal,
critique de notre confiance aveugle
« Vous,
experts, bâtisseurs de cathédrales ou simples maitres d’œuvres,
m’avez construit contre toutes les tempêtes. La seule que vous
n’ayez pas prévue vous perdra. C’est inévitable, je m’effondrai
et dans ma chute vous emporterai. Je suis le mur parmi les murs. Un
des quatre qui vous entourent et qui vousétouffera. Quand j’en
aurai fini avec vous, quand je n’aurai plus la force de lutter
contre vos bassesses, je céderai de tout mon poids, vous broierez
sous mes gravats. Je vous surprendrai dans le sommeil et,dans un
grand fracas de pierres, vous serez miens sous terre, vous ne serez
plus que plâtres putrides et poussières oubliées. Ensevelis. »
passants des beaux
quartiers
passants
venir
rue Franklin Roosevelt pour un rendez-vous (médical?) en terre de
non connaissables, et de rendez-vous en rendez-vous, de saison en
saison, conserver cette impression d'être étrangère à ceux-là –
et il en sort un texte vivant
« Ce qu'il y aurait
à dire ? Aveugle au quartier et en circuit fermé, boucle de la
ligne 9 (à Saint-Philippe du Roule, métro qui l'an dernier,
terminus Mairie de Montreuil, Toujours La Boétie, qui guérit.
m'emportait à l'envers) ; boucle du pâté de maisons ; boucle de ce
qui (silence, carnet) fait signe sur la page, pour le reste se tait.
Quelle ligne droite, alors ? » (désolée Brietoun intervient,
dit : quartier de mon pneumologue, mais aussi quartier où
j'avais gérances d'où familiarité même si c'était de
fournisseur)
et Brigetoun, là, et sans doute pour d'autres textes, avait trop mal, trop vite lu - pour plus de précision voir le commentaire.
et Brigetoun, là, et sans doute pour d'autres textes, avait trop mal, trop vite lu - pour plus de précision voir le commentaire.
et
Gilda Fiermonte
http://fenetresopenspace.blogspot.fr/2012/04/la-planete-des-riches-par-gilda.html
La planète des riches
pour aller vite déposer à
la banque le chèque indispensable au bouclage du budget, s'aventurer
rue Saint Honoré – une belle et alerte description de ce monde,
puis de celui de la rue Boissy d'Anglas (me souviens de mes gérances
et des jours où je passais d'une cave Clichy à un studio dans le
15ème et pour finir à la rue Saint Honoré aussi ou mieux quelques
centaines de m2 rue de la Trémoille, traversant en deux ou trois
heures des univers parfaitement étrangers) – bon là j'exagère,
suivez plutôt le trajet de Gilda
« Sont apparus à
froid les passants de cette rue très surveillée pour ce qu'ils
étaient : des touristes au travail, chargés de sacs prestigieux,
chacun représentant plusieurs trimestres de mon salaire, rien
d'indispensable, jamais. Peu semblaient joyeux, pestant sans doute en
leur for intérieur contre les limitations de circulation qui
bloquent le passage des véhicules non motorisés ; ils souffrent
sous le poids concret de leurs nouvelles possessions et sans vergogne
je pense Bien fait ! »
vie de bureau
monologues du
chef d'équipe, du chef de projet, de l'administrateur de réseaux et
systèmes etc.. pour l'arrivée du stagiaire programme Hubert P. et
c'est savoureux et doucereusement rude (à quelques détails près,
peut être généralisé)
« Huitième étage,
comité d’entreprise, direction, salles de réunion, terrasse.
Fermée, la terrasse, fermée, ouverte que quand il faut. Tu fumes ?
C’est en bas.
D’ailleurs il est temps
d’aller en bas. Au rez, la fumée, tu fumes, tu descends. Mais plus
bas, on va plus bas. Au parking. Ta place de parking, t’as pas de
voiture ? De toute façon, y’avait pas de place pour toi. Pas pour
toi ici, on remonte viens, ton bureau, ton bureau est là.
Tu es avec eux, ici, moi
je travaille là-bas. Tu verras, on se verra. »
et
offre d'emploi le
détail : profil, compétences, valeurs recherchés – et c'est
savoureux (un rien amer, mais un bon peu jouissif)
« Vous êtes prêt(e)
à commencer tôt, à ne prendre que de courtes pauses et à partir
tard. Vous ne comptez pas le temps qui passe et ne faites pas toute
une histoire dès qu’une heure supplémentaire n’est pas payée.
Vous gardez en mémoire que tout cela n’est jamais que du temps et
non de l’argent.»
l'attente
Christine Leininger
http://lsarahdubas.over-blog.com/article-vases-communicants-d-avril-2012-102913570.html
tremblance
heures suspendues,
tendresse, un très beau texte, qui a toute la tremblance du titre
«J'égraine les doigts de
chacune de tes mains, j'apprends à compter les secondes.
Toujours las. Posés las.
Ils tracent des lambeaux
de lumière dans l'éclat de tes yeux, ces nuages éthérés. »
et
et après les heures il y
aura....et c'est ton coeur qui marquera le temps
attente sans l'espoir -
«Chamane
à revivre ainsi chaque
jour l’instant où l’on sait
que plus jamais on ne
touchera le soleil
la chambre avec les morts
à la fenêtre
agitent leurs grelots
c’est déjà quelque chose
les morts avec leur corps
de mort ça existe
tu peux les toucher »
Londres
Catherine Desormières
http://www.pendantleweekend.net/2012/04/24-vases-communicants-avril-12/
l'ange du renseignement
faire
comme si on était du MI-6, suivre un homme dans les rues de Londres
« C’était une
heure inconfortable, l’air était lourd, l’espace réduit, une
chaleur moite semblait exsuder de chaque vêtement. Le rythme du
moteur engourdissait les passagers et rien sur les visages ne
laissait deviner la moindre pensée qu’on aurait pu saisir pour se
figurer une autre vie que la sienne.» et...
et
Piero Cohen-Hadria
http://desormiere.blog.lemonde.fr/2012/04/06/au-moins-a-londres/
au moins à Londres
un beau et dense texte,
l'histoire de la picarde et du pakistanais qui se rencontrèrent à
Londres après la guerre, du voyage à travers l'Europe et l'Asie
avec l'enfant, des langues
« se souvenir de lui
qui écoutait son auto-radio dans sa Honda, alors, garée sur le bord
de sa maison basque, les arbres du jardin, la piscine de ce premier
novembre, au loin l’océan, l’astre au ciel qui luit encore, sa
peau bronzée, sa façon de toujours et de tout négocier, son rire
quand il parvenait à se saisir enfin de ce qu’il convoitait, un
drôle de type, sa femme et ses enfants » etc...
une phrase, deux textes
Camille
Philibert-Rossignol
http://flaneriequotidienne.wordpress.com/2012/04/06/que-cherchais-tu-que-voulais-tu-arracher-aux-siecles-ta-propre-image-par-camille-philibert-rossignol-vase-communicant-avril-2012
Que cherchais-tu, que
voulais-tu ? Arracher aux siècles ta propre image ?
idée bien illusoire, et d'ailleurs le je du texte te laisse
chercher, et s'est libérée
« Tais-toi. Oublie
de vouloir. Ta gueule. Ne cherche plus. Rien. Ne veux plus rien
entendre de ta bouche, porte chancelante qui crachait crapaud, cacas
et cacophonies sans interruption et qui a baigné mes oreilles
longtemps dans cette soupe déprimante. C’est bien de peau dont il
s’agit. Jamais reprendre langue avec ton gouffre. »
ou le voudrait.
et
rien ne nous oblige
le
recours aux mots de la littérature, frêle pollen, si frêle que
proche du discours des sans voix – saisir le monde, la fugace joie,
se contenter de quelques mots
« Ne pas compliquer
inutilement avec les innombrables possibles. Juste besoin de quelques
mots. Et effleurer la si fragile modestie de l'instant. »
la vie qui s'écoule –
dessins, photos, juste pour marquer son chemin. «Rien ne nous oblige
à dire »
en odeur de sainteté
texte à quatre mains que l'on peut lire
chez Dominique Hasselmann
http://doha75.wordpress.com/2012/04/06/en-odeur-de-saintete/
ou
Rencontre avec Dieu dans
sa rue, la rue Dieu, sidération, liquéfaction, éblouissement,
attroupement et arrivée de la BRI Brigade de Répression des
Illuminations.. et vous laisse en compagnie de l'Inspecteur principal
Ballestra et de celui qui a rencontré Dieu
«Que pouvaient-ils me
reprocher ? Les menottes me serraient et je repensais aux clous du
Christ sur la croix. J’avais rencontré cette vision, elle m’avait
transformé et le message était clair : il m’appartenait de
transformer la ville mécréante en une cité de l’adoration, de la
génuflexion, de la repentance et de la flagellation. »
enfin presque parfaitement
à quatre mains … lisez les deux entièrement et verrez.
envol d'avril avec oiseaux
en vue et quelques plumes – et les deux textes étaient beaux, et
les deux textes me défiaient et ne savais comment en parler (presque
rage, mais comme les aimais, me suis abstenue de me battre pour en
dire plus, lisez les plutôt)
matières de rêves,
rémiges beauté, assemblages comme elle seule le sait faire
poème en trois parties,
trois chapitres, IE alors quelque chose advient oiseaux sur l'épaule
– IISE chercher, écrire et être entraînée en pas de deux -
IIIS strophes dérivant en poésie
«blancheur des corsages,
blondeur translucide du vin muscat, rose de la cuisse-de-nymphe émue
en compagnie du bleu de la pervenche, noir grumeleux du goudron, gris
du zinc, terre de sienne brûlée des plaques fonte citadine,
couleurs brutes électriques et publicitaires enseignes, couleur du
temps et des dieux des forêts, aubépine pointillée de rose,
chevelures, splendeur rousseur, oiseau »
suivi d'un mini traité
sur la formation des cornes, sabots etc...
et
Mathilde Roux
http://semenoir.typepad.fr/semenoir/2012/04/mathilde-roux-la-nuit-l-oiseau-vasesco-avril-2012.html
la nuit, l'oiseau
strophes qui disent
l'oiseau qui dort, entrecoupées des phrases de celle qui écrit
cela
«L’aube est muette
en ton absence. J’attrape au vol quelques souvenirs, comme ça,
sans le faire exprès.
L’oiseau qui dort a du
ciel à la pelle dans les pattes et des milliers de lignes au bout
des plumes, horizontales, verticales, obliques, circulaires, en
guirlande, en spirale ascendante ou descendante, de formes
tourbillonnantes et indéterminées, des lignes à tracer et à
laisser courir sur le papier. »
travail
mes saisons de travail
long
et beau, paragraphes disant la dureté de la vie, ponctués printemps
1, printemps 2,.. jusqu'à printemps 6
«un
jour je ne travaille plus - après trouver un autre emploi devient
dur très dur - je vais à l'université – je sors avec un diplôme
M2 Didactique du FLE – j'ai 16 à l'épreuve écrite d'arabe - et 2
à l'épreuve de déduction naturelle en calcul propositionnel
- je travaille aujourd'hui - je gagne neuf euros de l'heure j'ai un
contrat de six mois - j'écris le soir chaque soir - écrire n'est
pas travailler - écrire c'est respirer - je n'ai jamais appris à
respirer -»
et
Christine Zottele
http://sauvageana.blogspot.fr/2012/04/vases-communicants-avril-2012-christine.html
finir le travail, pour
cela le commencer, pour cela arrêter le travail pour mieux
travailler, les textes des autres, ses textes – arrêter le travail
dur, sur les mots mais pas ceux de cet échange (avance en blocs de
belle force), pas ceux qu'on s'arrache
« et… tu te rends
compte que tu t’éloignes encore du sujet… même si le travail du
texte est essentiel dans ton travail ce n’est pas l’essentiel de
ton travail. Ton travail, parlons-en justement – enseigner le
français saignant - boutade – le dernier jour, saignant… »
deux traducteurs (régal)
Kerouac garçons de
l'éternité long et splendide
«ils en parlent avec
gravité
- passant près d’eux je
vois
mais fais semblant de rien
& ils zyeutent pour
voir si
le vieux Walt Whitman
regarde
mais le vieux Walt Whitman
est
au secret dans son manteau
de chiffonnier,
il a baissé toutes ses
paupières
& n’a pas
whitmanné »
et
Laurent Margantin
http://academie23.blogspot.fr/2012/04/franz-kafka.html
et Kafka et un passage du
cahier in octavo
«Le nègre qu’on ramène
chez lui après l’Exposition universelle, et qui, rendu fou par le
mal du , pays
au milieu de son village et des lamentations de sa tribu... »
bref et superbe.
quête de souvenirs
fuyards
Guillaume Vissac http://deboitements.net/la-chambre-d-amis/les-vases-communicants/article/guilaume-vissac-kwakzibak
Kwakzibak là
où il fut longtemps question de Kwakizbak
a
oublié le nom, marche dans les rues, relève les indices sur les
murs, les portes, les rêves, comme cette inscription regarde
le ciel, continue à chercher
celui dont le nom n'est pas certain, hors du temps, hors du lieu
qu'il faudrait, trouve d'autres tags, continue
« Un
jour, une pirogue. J’y suis monté pour traverser le fleuve. Les
conquistadores, ci-contre (contre ce moi d’alors) ne savaient pas
ce qu’ils cherchaient et moi j’ignorais tout de nos conditions
respectives (humaines ou pas ou pire). Je leur ai dit Kwakzibak est
là, quelque part, au-dessus ou en dessous ou avant nous, après, qui
sait ; comme le marasme et puis le ciel, l’eau : quel
bouillon ! »
et.. lisez et attendons le
message
et
Christophe Grossi
http://www.fuirestunepulsion.net/spip.php?article1317
il n'y a pas de machine
à remonter la ville montre
une
rencontre, mais sont ce vraiment des retrouvailles ? Souvenirs
échangés.. peut-être.. sans certitude -(dit ça beaucoup mieux,
allez le lire)
« Tu
prétends attendre le train suivant alors que tu rejoins déjà cette
chambre d’hôtel où le plancher craque. Tu crois porter ta valise
alors que tu te surprends à ne plus te souvenir du nom de certaines
rues. Tu penses lever les yeux mais tu sais déjà, season changing
every hour, que la porte ne sera plus noire et que les sandales ne
seront plus. Sur le miroir de la salle de bain, tu dessines alors le
visage de ta-vie-sept-ans-plus-tard et celui de ton garçon puis tu
redescends par l’ascenseur »
(et certaines phrases
viennent de Far from the pictures de
Kat Onoma)
la règle du jeu
une
petite fable, cruelle comme toute fable, tranquillement énoncée,
sur des êtres aux mémoires effacées et sur les paris faits sur
leur comportement.
« Les gains les plus
importants se faisaient évidemment sur le plus spectaculaire, crise
de démence, sanglots, fissure de l’être et parfois même,
ces jours où toutes les audiences explosaient, suicide en direct.»
et
voir en noir et blanc
un
bref texte : se regarder délirer, (ne sais comment dire que je
l'ai aimé)
« je ne craignais
pas ce buisson mais je n’avais pas non plus envie d’entrer dans
l’image qui comportait sa part d’ombre, un flou attirant et
repoussant, oui, je délirais, j’avais des visions en noir et blanc
le jour et des rêves en couleur là nuit, oui, je délirais sans
arrêt car je ne savais pas où était ma place. »
et puis, in fine, les deux
nées en xxx2
Sabine Huynh, la plus
jeune, qui s'appuie sur cette date pour dire
c'est l'année de ses
quarante ans, et elle ne sait presque rien, a des mots gentils
pour la plus vieille, devenue P, cherche un peu les différences,
évoque surtout, effleure ses quarante ans, laisse remonter des
souvenirs émouvants, qui disent discrètement
«Il y avait la voisine
divorcée aux trois filles blondes, toutes aussi belles les unes que
les autres, et l’été elles portaient des robes à fleurs et
partaient en riant à bicyclette, les cheveux détachés et sentant
bon, tandis que H. , de l’autre côté du portail noir puis blanc
puis gris de leur maison, cheveux coupés à la garçonne, c’est
plus pratique, les regardait, non, elle les admirait passer, assise
sur la selle du petit vélo de son frère, qui n’avait qu’une
pédale, et serrant le guidon à s’en faire blanchir les
phalanges.»
et
Brigitte Célérier, ou
Brigetoun, qui essaie de réaliser qu'elle est là, dans l'année de
ses soixante-dix ans, s'étonne, finit par apostropher la vie
http://www.sabinehuynh.com/id30.html
«Je sais que, le voulant
ou non, sans le sentir, je suis en toi ou le contraire
Ô toi la cabocharde
sempiternelle,
Je sais que tu es
bigrement entêtée.»
Brigetoun qui vous prie
d'excuser les approximations, incompréhensions... en prenant en
compte ses limites, et, plus inexcusable, sa propension, en ce jour,
au doux nonchaloir.
9 commentaires:
Le ticket de Loto de Bonneau !
C'est exactement ça que je pense quand j'en achète (parfois) un.
Ascension, recension : merci pour ce parcours !
Ces vases communicants sont l'illustration parfaite de la richesse de notre magnifique langue française qu'il ne faut jamais cesser d'enrichir. Un tour d'horizon bleu comme pourrait l'être la couleur du bonheur. Merci
A ce "doux nonchaloir", heureusement qu'il me reste la journée toute entière pour m'y glisser.
Merci une fois de plus, Brigitte, de l'attention que vous portez à nos textes.
Juste une précision en ce qui concerne le mien : c'est le passant, celui que je ne croise pas, dont les phrases sont en italiques, qui s'en va à son rendez-vous médical, tandis que j'entame ma #viederelectrice et que, probablement, Gilda conseille un livre à un client ;-)
J'aime les croisements, et me dis que je ne suis pas la seule...
Bonne journée à vous
quand je disais que, compte tenu de la forme fluctuante, et de l'excitation-lecture-trop-rapide à certaines heures e eu d'éveil, grand était le risque que j'ai mal lu. J'aimais, vais relire.
Merci Brigitte - les phrases en italiques ne sont pas de moi, c'est aussi cela, que je voulais dire :)
De jolies fleurs pour les vases communiquants
Merci une nouvelle fois, Brigitte ; Et merci au m'sieu du pont d'Avignon de s'être reconnu dans ma gribouille !
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