suis ombres envahissantes,
bouffant la lumière et ce qu'elle contient
suis ombre nourrie,
pleine, gorgée de vie et pensées claires et sombres, rampantes,
stupides,
comme dans les fonds sales
des ports où comme dans les grandes profondeurs, me dis-je quand
trop orgueilleuse suis
mon temps fût, grâce lui
sois rendue
mon temps s'en va, et me
viens l'invisibilité
la gentille inconsistance
me lasse
mais je crois que me
manque la fermeté d'y mettre fin
oh ! à part ça un beau
concert, ce vendredi soir...
mais je ne sais pas dire,
je ne crois plus que saurais dire... le martèlement sourd enchâssé
entre deux pépiements clairs de Lumen de Régis Campo, le
charme herbacé des deux danses de Debussy, la brève et
insolente décomposition du concerto en mi bémol Dumbarton Oaks
de Stravinsky, la beauté,
presque inouïe parfois, du jeu de Kiril Troussov et de son blond et
vénérable violon dans le concerto en ré majeur de
Brahms, dialogues, rhapsodie, élans, l'infinie douceur du hautbois
au début de l'adagio, et la reprise de la mélodie par le soliste
survolant les cordes....
Je ne crois plus que cela
puisse retenir..
Et voilà mon manque de
volonté.
11 commentaires:
A propos de la lumière et des ombres, votre propos me rappelle - je ne sais pourquoi - Le Clezio : « J’ouvre les yeux, la mer et la lumière me brûlent jusqu’au fond de mon corps, mais j’aime cela. Je respire, je suis libre. Déjà je suis portée par le vent, par les vagues ». Peut-être en raison de ceci : « suis ombre nourrie, pleine, gorgée de vie »
"manque de volonté" dites-vous ... oui, mais il vous reste la musique de la lumière et la lumière de la musique est c'est énorme.
Beau.
Quelle est donc cette invisibilité née de trop de lumière avalée?
Réécouter Debussy et la mer berceuse, consolatrice, impériale.
Par delà les distances de toutes natures, certaine, souvent trop orgueilleuse aussi, voudrait vous dire qu'elle vous voit, et combien votre présence illumine.. Et que vos mots en défi au temps sont cette belle énergie qui se répand. D'une tristesse vous extrayez la musique, et de l'ombre toujours ce soupçon de lumière singulière. Des mots qui émeuvent, nourrissent et désaltèrent la pensée..
Je ne pourrais pas dire mieux !
Vous dites de mieux en mieux, que dire de plus ou de moins.
Que du bonheur à défaut de soleil...
vous êtes trop indulgents
Après les mots de FLo H que dire rajouter de plus.
Bon dimanche Brigetoun :-)
Ne devenez pas invisible SVP ;-)
Flore
Lorsque tout va bien en permanence..ce n'est pas normal ...si çà peut te consoler.
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