Amis, nous sommes là
devant le monde, dedans et coupés par notre moi, en désir et
crainte informulée – amis il est là que voyions à travers nos
idéaux, certitudes - amis nous sommes et serons toujours surpris si
le regardons et plongeons en lui – amis la souffrance vraie s'y
trouve, et l'humanité
Amis, nous restons
éternellement coincés entre intérêts, manques de moyen,
sentiments affichés, et petites saletés cachées, bien crasseuses,
infamantes, qui resurgissent - amis le moteur gronde, l'avancée est
possible, étroite, demande prudence, mais jusqu'au bout de cette
venelle les envolées nous sont interdites
Amis sommes entravés,
mais le soleil nous vient, se heurte à notre bloc, veut nous
pénétrer, nous aime, nous amènera à nous détacher
Amis pardonnez moi la
pesanteur vulgaire de mes tentatives d'images (ne suis que ce que
suis – et là je me berce)
Amis derrière les mots,
les pouvoirs, il y a nos vies
Amis prenons tout ce qui
se présente pour élever, qui peut se transformer en bélier,
peut-être, à notre échelle (amis suis de plus en plus sotte mais
tente de croire que je peux quelque chose pour ce qui est là,
malade)
Amis croyons, appelons le
vent, et si ce ne peut être mistral, toute petite brise sera la
bienvenue, qui fera frissonner les feuilles jeunes, qui bousculera
avec allégresse les nuages
Amis croyons que dans la
fange peut pousser un petit espoir
Amis croyons qu'un
printemps va venir, qu'il sera simple, coloré, humble s'il le faut –
d'ailleurs c'est plus sûr, et plus à la portée de tous.
Et, en attendant, Brigetoun a fait joujou.
Et, en attendant, Brigetoun a fait joujou.
9 commentaires:
"Un printemps va venir" : il est déjà sur la route (belles photos, j'adore le petit camion du débarras coincé dans la ruelle).
À ceux qui ne regardent que les rapports de force, qui croient pouvoir balayer les bonnes volontés, par avance impuissantes, pensent-ils, (ceux-là probablement ne viennent pas vous lire, mais on leur répondra tout de même) n'ont évidemment pas une seule idée de ce que serait réellement le monde sans cette réitération patiente et inaperçue. Le monde peut subsister sans ses monstres, pas sans les vers de terre et les abeilles. Continuons à faire dans le petit, dans l'humble, et pour les amis.
sortiraient-ils de leur bois, ces chevaux, qu'ils soient en-grillagés ?
Bravo bravissimo pour ce billet que tu nous offres en ce matin chagrin
TU redonnes un peu d'air pur en faisant "joujou "
En pensées Arlette
Un matin chagrin mais plein d'un printemps-avenir. Comme la fourgonette rasant les murs, nous finiront par nous décoincer, sûr et certain, au risque d'abattre les vieux murs.
pourquoi ce chagrin fleuri
Oui
soignons mutuellement nos maladies
le regard et le soin de l'Autre sont précieux.
Deux beaux regards tout francs sur notre condition humaine et sur ce qui nous entoure. Presque un chant de la Terre avec sa belle santé et ses soucis créés par une Humanité pas toujours reconnaissante à son égard. Et belles illustrations du grave propos exposé en ce jour de pluie. Il pleut sur nos villes et dans nos cœurs.
les fleurs respectent les saisons...presque
Enregistrer un commentaire