commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, mai 23, 2012

Brigetoun indisponible – Jean a dit


Jean a dit «il y a la Méditerranée, il y a ses barques, les poissons, il y a eu les voiles latines,», il y a eu le murex et la pourpre, il y a les murs de pierre sèche, il y a eu la démocratie et le clientélisme, il y a eu luttes entre presque semblables, il y a une civilisation, le jasmin, la vigne, le tilleul, et l'olivier, il y a les oliviers de Jaen, il y a les oliviers de Palestine, leur beauté attaquée, il y a l'Andalousie, il y a les oliviers de Kabylie, les collines et montagnes grecques, la Toscane, les Pouilles, le Liban et puis Ollioules, Nyons, les Beaux, il y a les olives lisses de Lucques, les olives cassées au fenouil, les peaux grasses et fripés, les toutes petites olives entre brun et noir que l'on dit de Nice, il y a les huiles hors de prix de Sardaigne, il y a les grandes plantations, le gaulage et la cueillette à la main dans le froid des oliveraies, il y a les jeunes troncs presque souples, il y a les pachydermes, les merveilleux vieillards ravinés, trapus, et leurs rejets, il y a la terre rousse et l'odeur des galettes sous la presse, il y a ou il y a eu Minerve, il y a la richesse fragile, il y a le goût que j'ai pour les huiles.

Jean a dit «il y a le blé, le meunier et le boulanger, il y a les peintres décorateur de façades», il y a la palette graphique, il y a le vert qui dit l'adresse, il y a les fruits et légumes flétris de réfrigération, il y a les rayons d'éponges, les fromages sous plastique, les marques de pâtes, et les coquillettes sans marque, il y a de plus en plus de sortes de cafés pour le commerce équitable, parfois bios, il y a les balais et les stylos billes, il y a des savons de petites fabriques régionales, il y a d'énormes paquets de coquilles Saint-Jacques surgelées, il y a des ampoules basse consommation et les shampoings et produits pour douches du petit marseillais, il y a le plaisir d'il n'y a pas de musique, il n'y a plus de caddies et paniers de métal, il y a ce plastique vert qui m'évoque souillures, il y a l'imagination du designer qui a créé les chariots, il y a leur laideur si grande qu'attendrissante, il y a les sourires ou maussaderies dans la queue, il y a les caissières habituelles et les petites plaisanteries elliptiques, il y a se demander comment porter tout cela.

Matinée d'une humidité sempiternelle, Brigetoun en mode rangements, tentative de courrier avec nouveaux filleuls lointains abandonnée provisoirement, peu de lecture, crâne pris par un peu d'attention pour une fois à ses actes et beaucoup d'attention à l'écoute, re-écoute parce que l'esprit s'était évadé un instant (l'âge fait son effet, et je surfe moins allègrement sur deux ou tris niveaux simultanés) de Rabelais, Pantagruel, Panurge, Couillatris, les moutons, autres, et François Bon avec ou sans accompagnement du vent d'Ouessant, sans Pifarelly pour cause de fichier gelé, mais avec paroles gelées http://www.tierslivre.net/spipspip.phb?article279 et puis Aubigné, Michaux, Rimbaud... http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article280

donc recyclage de deux paragraphes de convois des glossolales, Jean a dit : méditerranéen et consommateur http://leconvoidesglossolales.blogspot.fr


7 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Je devrais me promener plus souvent aux halles de mon quartier. Comme Jean, je pourrais en apprécier toute la poésie des parfums et le ravissement à la vue des étals. Et tous ces oliviers me séduisent...

Danielle Carlès a dit…

Elle est belle votre méditerranée, c'est mon pays. Je suis heureuse de la trouver chez vous ce matin et les petites olives"que l'on dit de Nice".

JEA a dit…

les olives à Avignon, c'est chouette, tandis qu'à Marseille, ils ne cessent de tenter de vous vendre aussi des marius...

jeandler a dit…

Un beau poème de Jean à sa Méditerranée. Je dois avoir pour y être si sensible avoir quelque ancêtre de ces contrées débarqué un jour de grand vent à Phocée.

Les caddies printaniers, un peu verts certes, sont épatants. Sont-ils maniables ?

arlette a dit…

Quand on est éloigné ,c'est là que tout a une autre saveur , car l'attention est moins aigüe

Dominique Hasselmann a dit…

Un convoi et liens, tout est dans le bouquet.

Gérard Méry a dit…

pas facile de manger épicé ...en même temps