Pour financer mes paris
festivaliers et diverses autres choses, jouer les femmes responsables
et réfléchies,
suis partie, toux calmée
pour un moment, remâchant récents renoncements et nouvelle poussée
d'auto-dénigrement (ce contre quoi lutte, là, pour mettre ces mots
sur l'écran – et qui me donne envie d'être invisible dans les
rues) qui prend force et évidence, pas de chance, avec mal-être de
carcasse, chaque fois que je suis dans une phase : grossir, prendre
chair.
Mauvaise bile dont je me
faisais compagne, amie, qui me faisait remarquer, et leur trouver
beauté, ou confort, familiarité, correspondance, les renforts
rouillés ceinturant les vieilles pierres, le ciment mal appliqué,
la force affichée, comme pour se rassurer, des écrous attaqués..,
le talochage d'une
charmante porte solidement condamnée, mais aussi les petits éclats
de lumière...
mais aussi, ce bonhomme,
entre échafaudage et toit, l'écriteau, l'idée de chantier, le
plaisir instinctif, comme ça, de ce mot qui me fouette, absurdement (et puis celui que me fait
l'entretien de cet hôtel là),
la lumière et l'ombre qui
me sont camarades, que je crois sentir avec les solides, antiques et
humbles pierrailles,
et la légèreté, la
presque transparence, de trois nuages, leur lent mouvement, comme une
musique..
Vaqué trop peu, lu beau, souriant ou non, avec timidité et bonheur.
Reste que Paumée lasse,
moi.. et sans doute pas uniquement.
10 commentaires:
La lassitude meurt avec la variété !
Très beau mot d'Avignon. Oui les bruits et les rumeurs de la vie peuvent parfois parvenir à nous sortir de notre torpeur. Mince consolation dans mon cas.
jouer les femmes responsables et réfléchies ... faut que j'apprenne à jouer moi aussi, tiens !
Si vous avez regardé le débat télévisé hier soir, vous avez dû être requinquée !
Je vous le souhaite de tout coeur.
oui et en colère aussi
Le mimodrame était parfait. Apprécié le rôle du pantin face à la certitude et la réflexion.
Tout est dit.
la porte de la photo fut-elle condamnée au motif qu'elle était une "petite calomniatrice" ???
Etranges et belles pierres ceinturées de fer comme un corset qui maintient ses débordements délabrés
Pensées à tous les niveaux
Toi, citadine, tu penses toujours à regarder le ciel. Moi, campagnarde, qui ai le ciel infini devant les yeux, je pense toujours au béton. :-)
Joye
Un grand privilège que vous avez de vous enivrer ainsi du ciel à perte de vue. Le béton dure et le ciel perdure.
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