Ai flâné ce matin, ai
pensé que non pas d'attente au cloître Saint Louis, étais bien là
devant mon écran, étais certaine que non n'irai pas
Donc ai pris les dits de
Keith Richards à François Bon, pour retrouver le plaisir que
m'avaient donné leur grande sagesse, quelle que soit leur vérité,
au gré de leur égrènement sur twitter, quand étaient attribués
à un autre
http://www.publie.net/fr/ebook/9782814506480/conversations-avec-keith-richards,
ai pris ma liste de désirs non entièrement obtenus, et m'en suis
allée, un peu avant dix heures vers le cloître Saint Louis, avec la
certitude qu'il était bien trop tard
vers le dit cloître, qui
n'a pas encore sa parure festivalière, ses grands draps blancs
contre le soleil
pour trouver une petite
masse détendue, plus ou moins studieuse, une charmante fille qui
était là depuis sept heures et tenait sa marque numéro 32 avec
espoir...
ai tiré mon papier, ai
piapiaté un peu, partagé des attentes, et décidé que non n'étais
pas vraiment d'humeur, même avec le charme des arcades et de Keith
Richard à m'établir là pour une bonne partie de la journée
Keith Richards disait
aussi : «J’ai erré dans moi-même comme on trébuche dans une
ruine. On ne rêve bien que de ce qu’on n’a pu atteindre.»
ai fait mon adieu au
cloître, aux arbres et à la belle courbe de l'aile sur rue, et m'en
suis allée
Keith Richards me
disait parfois : «Je n’aurai habité qu’un rêve à moi-même
inexplicable. Regarde tes mains : elles seules vraies.»
vers l'office du tourisme,
une petite attente assez drôle, une photo plutôt moins laidement
comique que l'année dernière, mon sésame pour les spectacles que
n'irai pas voir dans le off
«Je n’aime pas ceux
qui me comprennent, m’avait dit Keith Richards, ils croient que
cela leur donne prise : avec toi je n’ai pas ce problème.» et
là je demande à Brigetoun quelle est la pertinence du
rapprochement, et ne comprends pas, donc c'est bien.
Et puis, comme c'était
sur mon chemin, comme j'avais repéré l'affiche à l'aller alors que j'avais
totalement oublié cette exposition, moi qui aime tant les dessins,
ai retrouvé Calvet où a lieu la première, «le message chrétien», des deux expositions de dessins du legs par Marcel Puech au musée
plus ou moins beaux, de
belle qualité, assez pour que je m'insulte pour ne pas avoir prévu
et mis des lunettes dans mon sac (je reviendrai) – j'ai aimé ce
que je voyais (bien, mais en ne dégustant pas la saveur et la vie du
trait) comme une étude de Mignard, une présentation au temple de
Mengs, un fouillis de personnages en tourbillons à la plume de
Dumoustier, un Parmesan un peu boueux
«Je n’ai jamais eu
confiance en la parole, m’avait dit Keith Richards, et ceux qui
écrivent n’ont pas de corps. Quand on écrit de la musique, on
l’écrit de son corps dans la nuit.» et
une fois pour toute je renonce à comprendre pourquoi ces mots, là
et en suis repartie, après
longue flânerie, avec en souvenir, de mauvaises photos, comme
toujours (vitre, lumière faible et ponctuelle, appareil...) de la
Marie-Madeleine de Domenico Fetti
un Algarve où l'encre
fait des pâtés, et son élan de rondeurs, le mouvement emporté
d'un Crespi, une belle étude de Natoire, dont le haut et le geste de
Jésus chassant les marchands se noyait dans un reflet (et j'ai
détruit les vraiment trop mauvaises trois dernières photos)
et comme il y avait un
assez beau Lotto suis allée à la recherche d'un tableau «école
de» que je croyais là, que je n'ai pas trouvé, et j'ai suivi le
regard pâmé du Saint Bruno de Mignard et le regard du chien,
attentif, amoureux, perplexe?
Keith Richards disait
souvent : «L’animal captif, et comment il regarde, voilà ce qui
ressemble le plus à l’homme. Il consent.»
Désolée,
je n'ai pas fini, parce que j'en ai profité pour voir la nouvelle
installation des objets, momie et autres de la collection égyptienne
(trop passé de temps au fil des ans dans les salles du Louvre pour
m'émerveiller de ce qui est là) pour le plaisir d'un papier peint
et de l'ambiance,
pour
l'amour des boiseries et de leurs teintes,
avec
la surprise de cette tête dite de César, et de sa ferme beauté
métallique
«Une fois j’ai vécu
un truc vraiment rare, me dit Keith Richards, mais quand je me suis
réveillé j’étais seul dans la pièce.»
avec son à propos toujours approximatif, mais des mots qui ouvrent
Et,
après avoir salué la cour qui semble se préparer,
m'en
suis retournée vers le cèdre, la rue Joseph Vernet, l'antre.
Voilà,
voilà
Quant
aux billets et à ma quête à venir...
«Keith Richards :
«L’espoir c’est la ligne de la ville à l’horizon, ou ses
lumières, n’importe quelle ville, mais avant que tu y entres.»
Pardon
14 commentaires:
Vous avez eu le sésame, comme pour un concert (en tout cas, merci pour les nouvelles du soleil et les citations, j'ai acheté hier les "Conversations").
ça alors, y avait eu Keith à la Villa Médicis l'été 67, mais jamais à Avignon !
content de l'accompagnement et du partage
La question que je me pose de plus en plus: est-ce qu'Avignon restera aussi belle si l'on soulève votre plume?
Avignon, sous ces invitation: demeure existentielle...belle. Alix
oui - plus que dans les mots
Sans mots, il lui aurait manqué son Ciel-art d'écho. Alix
Belle idée cette conversation en écho
Bravo tu es "géniale " dirait Mimi
Rêves d'un instant
papillons de couleurs
évanescents
Je découvre Keith Richards : Quand on écrit de la musique, on l’écrit de son corps dans la nuit.
Je suis revenu lire ces mots de Keith Richards et de Brigetoun et revoir ces photos d'une Avignon qui hante mes rêves. ;-)
Ca donne envie de lire Keith Richards... La musique des mots c'est puissant aussi.
Le terme piapiater j'adore lol
:-)
Flore (de retour)
J'ai pris du retard dans les notes.
je pense que ce Keith Richards là a nom François Bon ou a pour interprète et passeur Fançois Bon, mais la lecture est hautement conseillée
J'aime les citations de Keith Richards
Merci Brigetoun, je n'avais pas
cliqué sur le lien, je comprends ma méprise :-)
Flore
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