mardi matin neuf heures,
toast au basilic, confiture de cédrat, pour mettre la bouche en
joie, une tasse de café, et le ciel – la gloire du bleu, petites
pensées en feston
mardi matin dix heures,
tenter de croire à l'action – l'hortensia, têtes sur le sol, et
cette fatigue qu'est grossir
grignoter repassage,
prévoir un mois sans, pendre serrés pour que se froissent
sentir la variation de la
lumière, voir le ciel devenu blanc, voir retour de la lumière, voir
des trouées et flèches de soleil sur le mur de la cour, sortir pour
voir s'installer moutonnements noirs,
dormir, vaquer, lire en
pagaille, rager pour stupidités
faire du thé aux zestes
d'orange, arroser
et, tant pis s'il fait
fuir, faire appel à Jean pour peupler Paumée
Jean a dit «il y a les
Pouilles, il y a la Toscane, Ajaccio et Dubrovnik, il y a le basilic
et la tomate», il y a le Pô, il y a les jambes de Silvana Mangano,
il y a un risotto sophistiqué, il y a la polenta et le moeche de la
lagune, il y a les gressins et les pâtes, les lasagnes, les
conchiglies, les anchellinis ou les grattonis pour la soupe, les
cheveux d'ange, les rigatonis ou les penne qui m'étouffent, préfère
les bucatinis, les farfalles et les orecchiettes, les conchigliettes,
les fusillis et les macaronis, les raviolis aux herbes, à la viande,
à ce que veut, les cappelletis à la ricotta, les spaghettis bien
entendu, mais plutôt les linguines au supion, les mafaldes qui me
rassasient rien que par leur nom, et puis, souples et tendres dans la
sauce qui les enrobe et pénètre, les pappardelles, les tagliatelles
et les fettuccines qui sont mes préférées, il y a toutes celles,
innombrables, que ne connais pas, il y a le safran, le mascarpone, le
pecorino, les poivrons, le fenouil, les tomates séchées, les
anchois, les coquillages, les épinards et le pesto, et il y avait
les pâtes du dimanche soir en rentrant de la plage que nous
oubliions et qui faisait si belle masse que nous nous forcions à
manger en nous accusant mutuellement, ou qui nous forçaient au
jeûne.
8 commentaires:
Jean semble avoir beaucoup voyagé et ses connaissances gastronomiques sont encyclopédiques. Brave Jean, si méconnu.
Pitié !
Le "Riso amaro" de Giuseppe De Santis...
Bien sûr la faim me prend (alors qu'il n'est l'heure que du café), c'est assez injuste, cher Jean. D'autant plus que les hortensias ici sont de vrais hortensias. (jalousie)(dans mon pays et mon jardin, grâce à une météo un poil spartiate, les fleurs des hortensias sont plus petites que le dos d'un micron) :-)
Un texte fait pour ne pas maigrir. Gare à la fatigue.
La fatigue de grossir
Les "capelliti à la ricotta", vous me faites penser à un film de Pasolini.
Bleu et jaune, comme chez Nathalie !
rencontre flatteuse
Manger italien en France, quelle idée ! ;-)
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