commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, juin 07, 2012

Un rêve au bord de l'antre (reprise)


... rencognée dans l'antre, douceur fade, couler dans néant bienheureux, petit frisson vague vers autre, autre carcasse, autre univers où se glisser, sans heurt, univers sans doucereuse lutte, sans cris et violences - ou peut-être, si vrai sens ils ont - sans vraie inconscience, univers autre .. mais telle paresse, fatigue, inutilité...
yeux posent, à côté de l'élan d'un bateau lancé en traits par un enfant béni de dons en promesse, un dessin plus mûr - regardent, voient dynamisme d'axes noirs, fouillis vert en lumière neutralisée, aiment la musique, s'attardent sur mots dans tilleul vous êtes aussi, se taisent, envoient vers l'esprit qui se dérobe, refuse, revient, tâtonne, accueille quelquefois le temps mousse vert aux aisselles tilleul on y pose son regard et vient une paix
et vient un jardin, une sensualité, y entrer

élargissement au bord de l'antre, qui va, s'étend au delà des volets bleus - la cour n'est plus - l'olivier vieilli, élargi, fourni, avec toujours en mémoire ses branches lianes folles - le saule rejeté dans un lointain où le mur est maintenant le fleuve voisin, les murs tombés, l'espace devenu immense, presque,
savoir que c'est à cause d'elle, pour l'accueillir, elle la baleine échouée au bord de l'antre - s'approcher, chercher à voir le petit oeil bleu, à toucher ses épaules éblouissantes, leur blancheur nacrée et humide, mais trop elle est, trop grande, trop haute - se sentir si petite que diminuée encore, se voir en girelle royale un peu délavée par les ans, une drôle de girelle survivant dans le cagna de l'air – mais c'est ainsi, ne pas comprendre – girelle éperdue, égarée devant cette masse, cherche sarengs, soeurs girelles, même des bogues, ses minuscules compaings, proies lestes comme elle, pour s'en grandir, et puis renonce...
entreprendre de contourner la présence bénévolante et oppressante, détourner les yeux, jouir de cela qu'elle a amené avec son espace, l'échouée, des buissons d'herbes, les roses anglaises toujours en patience vers pleine terre, un rideau de bambous frémissants dans lequel se perd l'habitué, là bas, dans un creux irréel cétoine morte tombée de coeur pivoine / chélidoine tremble au vent - la lavande est sèche et le thym squelettique - un petit bassin pour voguade vanille blancs nymphéas - lourd vol d'un pigeon qui ne trouve plus le mur, qui se pose sur la bosse glissante de la baleine, qui dérape, donne à son roucoulement de l'effroi, puis du triomphe, est rejoint par les chants des oiseaux de Maryse - pinson fringote pianote, roucoule tourterelle gorge sable - oiseaux comme martinets en traverse signes noirs... 

avoir tête empaumée de beauté et senteurs, les suivre des yeux les oiseaux fulgurants – disparaissent derrière queue de la baleine décidément échouée au bord de l'antre, décidément destructrice de souvenirs, blanche mais gentille, qui évente les plantes et la fausse girelle, faisant frémir, se coucher narcisses doubles couleur jaune pâle crème un peu curled, narcisses de poète blanc et cercle rouge au cœur hampe dressée verte – la remercier en tentant de l'humecter un peu avec petit arrosoir, rire de l'absurdité haute de la tentative – et puis, au tournant de la masse le voir lui, s'arrêter - tremblements dans arêtes de girelle - chat roux bruite léger ses rêves de petit fauve
se ruer dans corps humain, se ruer vers l'antre – béer devant volets bleus devenus bois décapé dont se voit belle usure, devant taches de peinture comme signature de ce moment – s'appuyer au mur dans l'antre, reprendre son souffle – se retourner, voir les volets décidément bleus et regretter le bois bruni, ne plus voir la baleine, les fleurs, l'espace, le chat... mais les murs et les plantes amicales dans leurs pots – sourire, égrener jurons et regrets – noter, relire, grimacer, envoyer à Maryse Hache -
espérer qu'elle prendra comme hommage et non pillage les emprunts en italique picorés auprès de ses baleines échouées.

Parce que je suis encore dans le plaisir surpris que Maryse Hache m'ai proposé un échange, parce que après valse-hésitation (pauvre d'elle) j'ai osé ce jour là, parce que ces jours ci je suis dans la certitude que point n'ai capacité de manier les mots, je reprends ma participation aux derniers vases communicants, en hommage au semenoir et sur le semenoir http://semenoir.typepad.fr/ (avec les trois image qu'elle m'avais confiées)
Parce que, aussi, je regrette que par délicatesse ou autre raison, d'autres ne l'ai pas fait, ce qui, dans la liste des vases communicants en 2009 que j'ai établie http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=2409618692987945678#editor/target=post;postID=1603572036228975507, laisse des trous quand, et c'est trop fréquent, l'un des blogs a été supprimé

6 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Poésie répétée, poésie relue, poésie ré-appréciée qui ne s'use point, les mots étant infatigablement renouvelés.

Dominique Hasselmann a dit…

La reprise est aussi un art.

Michel Benoit a dit…

Vert, rouge...
J'espère et je bouge.

jeandler a dit…

les tilleuls sont en fleurs et embaument et tournent la tête.

arlette a dit…

Parfois et souvent même! les mots des autres se transforment renaissent autrement c'est là le secret des mots ...

JEA a dit…

vous n'allez quand même pas vous excuser de n'être pas le compteur-boulier des blogs...