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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juin 05, 2012

Variable


Il vivait le laurier.
Il se penchait vers ma cour le laurier d'un rose délicat.
Il me faisait signe quand levais les yeux, il m'agaçait quand ses fleurs mortes se mêlaient à la terre répandue, aux petites herbes aux graines vagabondes et aux feuilles de mes plantes sur les carreaux moussus de la cour.
Sa branche fleurie m'était décor depuis des années.
L'hiver est passé, qui semblait doux, l'hiver est revenu et les feuilles du citronnier sont tombées en rythmant sa mort. Et le laurier a longtemps hésité, le pensais survivant, ai guetté les premières fleurs, ait vu les feuilles se racornir.
La rude pluie de dimanche a débarrassé le mur des plantes immigrées qui n'avaient pas encore repris vie et entassé sous l'évacuation un nid de brindilles que courbée sous le fouet des gouttes j'ai évacué. N'ai pas levé le nez. Me suis précipitée dans l'antre, me suis bouchonnée avec un torchon.
En ouvrant les volets bleus mes yeux qui saluaient la gaîté des fleurs de l'hortensia dans la lumière hésitante du petit jour, l'ont trouvé échevelé, baroque, mêlé de longues feuilles d'un vert jauni.
L'était mort le laurier,
l'avait été cassé par la violence de la chute du ciel.
J'ai ramassé la branche, l'ai posée sur la table, suis revenue avec un sécateur pour la réduire aux dimensions de mon sac poubelle, l'ai trouvée belle, en contrepoint, posée ainsi en bijou, aux courbes de l'obelia et de l'olivier – l'ai laissé là.

La lumière dorait le haut du mur, de fins nuages se promenaient au dessus de la cour, les ombres étaient là, les merveilleuses ombres, mais floues, leurs formes s'évaporant au contact de la lumière encore hésitante. 

Me suis assise, ai regardé les très belles, très sensuelles, très nettes, dessinées, ombres nourries de la lumière éclatante que j'avais photographiées jeudi, dont voulais faire un billet.
J'ai hésité. Elles parlaient d'une chaleur qui n'était que promesse ce lundi matin. Elles parlaient de dure, instinctive liesse en un jour qui était douceur méditative.

Les ai laissées en attente d'un jour de ciel en pierre violette.
Ai repris le jour entre rêve, pensées amicales, lectures, taches matérielles, projets sans grande consistance.
Me suis amusée à un peu de narcissisme sans trop d'indulgence, interrogatif, guetteur de l'avancée du temps.
Voilà, voilà
P.S. en fait la vraie lumière franche est venue
P.S. bis je devrais vraiment abandonner Jean qui fait s'effondrer les stats chaque fois - mais... on s'en moque

12 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Jean restera incompris du lecteur. Il devrait s'en attrister. Lui dont le propos est toujours pertinent. Et qui soutient si bien l'auteure de ces rubriques.

Dominique Hasselmann a dit…

Laurier : comme un verbe.

chri a dit…

Une bouture à tenter?

Claudine a dit…

On aime bien retrouver Jean, la Cour et ses petits pots.

arlette a dit…

N'était peut-être pas vraiment mort ce laurier?
Tes yeux couleur bleu du ciel en reflet donne espérance

Lavande a dit…

J'avais deux beaux lauriers pour lesquels j'avais beaucoup d'affection. Celui du jardin a gelé cet hiver et je l'ai réduit au dimensions du sac poubelle qui lui sert de linceul. L'autre, courageux survivant, sur le pas de la porte d'entrée, a été volé (!) dès ses premiers boutons. Tristesse, tristesse et colère!

JEA a dit…

redoutables coups de boule du ciel se prenant pour un César

jeandler a dit…

La bouture, dans un verre d'eau jusqu'à production de quelques racines blanches... et c'est reparti, plus beau, plus vigoureux.

Brigetoun a dit…

tiens envie d'essayer (mais dans une bouteille parce que trop grand pour un verre)

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS a dit…

Les plantes nous rappellent, par leur disparition qu'un jour, ce sera notre tour. Si tu peux lui faire une petite place dans ta mémoire, offre lui ainsi,une vie post mortem.

Amicalement.

Roger

Gérard Méry a dit…

En passant si près laurier vous vu

Brigetoun a dit…

Gérard tu es irremplaçable !