il y a les rubans qui
s'entremêlent aux tresses et les joignent en couronne
il y a les liens qui
ferment mollement le kimono du matin
il y a les bouts qui
amarrent la barque au ponton de bois jeté dans un lac
il y a les entraves des
prisonniers
il y a la ficelle que
tiennent les enfants d'une classe maternelle en promenade
il y a le ruban de rebut
qui maintient le bambou le long de la grille quand le vent danse avec
lui
il y a les liens qui
transportent les mots, les chiffres, les images et les idées ou
riens
il y a les liens
invisibles qui raccourcissent nos isolements
il y a les pipelines, les
canaux, les fines canalisations qui font voyager le pétrole, l'eau,
la lumière, la force et les voix
il y a les liens du sang
qui nous soutiennent ou contre lesquels nous luttons, plus forts de
n'être pas toujours affichés, plus secrètement solides d'être
dédaignés
il y a les liens entre nos
coeurs
il y a les liens entre nos
esprits tissés par les mots que nous lisons
il y a tous les liens qui
tiennent à nous faire groupe et sont si difficiles à trancher,
sournois qu'ils sont
il y a tous les liens
désirés ou refusés, conscients ou ancrés dans nos inconsciences
il y a le vertige de
manquer de liens, parfois, soudain
Si manquez de liens, ma
ville en a à foison (et là c'est rattaché un peu minablement, mais
j'assume puisque c'est eux qui m'ont lancée, eux qui sont là, pour
une infime part, en haut, avant ma litanie d'évidences née d'un
désoeuvrement délicieusement volontaire)
Liens en boucles
anarchiques, en festons larges, en leurs infinies variations d'âges
et de calibres. Liens bien luisants ou éraflés, parfois même liens
effilochés, presque moussus
Liens par lesquels plus
rien ne passe, parfois, liens morts, souvenirs de liens, qui me font
croire, en ma naïveté magique, à sa solidité quand le vent
s'acharne sur les pierres, s'engouffre dans les rues, butte sur un
angle, gronde, tente depuis tant de siècles de l'emporter par
morceaux, en commençant par moi, ou glorieusement, impétueusement,
majestueusement, en bloc, avec clochers, nobles hôtels, hangars,
immeubles bourgeois et maisons chenues et trapues de lourdes pierres
comme la mienne, et se ruer avec elle le long du fleuve.
N'importe quoi... pendant
que mes cheveux séchaient et caressaient ma migraine jusqu'à
l'effacer presque.
10 commentaires:
Les liens nous lient!
Les liens et leurs noeuds marins ou pas... vous en avez fait toute une pelote !
Et puis il y a la rue Mazan.
il y a des fausses sagesses populaires du style : un lien vaut mieux que deux tu dépendras...
Des liens et des cheveux. Les mots tressés.
Liens qui lient et se délient
liens n'est pas chaîne
Il y a, la vie est ainsi faite, les liens passionnels, les liens fictionnels et les liens réels. Et dans la vie il est vrai que parfois le vertige de manquer de liens nous atteint et risque de nous mener dans une spirale du désespoir.
il y a les liens invisibles qui raccourcissent nos isolements
A méditer :-) Merci Brigetoun pour le lien qu'est devenu votre blog
Flore
Il y a des liens qui me tiennent à cœur
très sensible à ce texte, et très d'accord avec Flore sur le lien que représente votre blog
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