sortir dans petit souvenir
de vent, juste de quoi animer par moments cheveux et jupes, et sous
ciel d'une pureté absolue
rencontrer photographes
attendant l'ouverture de Saint Agricol,
ne pas se tenir parole et
passer charger, trop, sacs à Carrefour, malgré la climatisation de
plus en plus virulente, les produits disparus et la nouvelle queue
aux caisses qui semble encore plus interminable,
passer place Crillon au
moment où commence la cuisson de l'agneau par le chef cuisinier (ou
non) de l'hôtel de l'Europe (sur quatre places, quatre cuisiniers
traitant soit boeuf, soit porc, soit veau en l'honneur de la journée
du patrimoine)
ne pas s'attarder (horreur
de ça) mais trouver l'ambiance sympathique.
Et puis l'après-midi,
parce que sur le Rhône il y avait compétition de jet-skis et fête
(toujours pas terminée à 21 heures) et que cela représente à mes
yeux une vulgarité pesante dont je n'avais pas envie d'entendre les
échos, ai décidé de ne pas bouder les journées du patrimoine et
suis partie vers un concert à Saint Didier et une rencontre avec les
jeunes compagnons du Tour de France aux Célestins.
Ce ne fut ni l'un ni
l'autre, ce fut par contre une avalanche de photos, beaucoup trop, et
d'un intérêt extrêmement variables, dont je suis tout de même,
malgré ma flemme mitigée d'auto-indulgence, arrivée à jeter
quelques unes, dont quelques autres ont rejoint la réserve, dont il
reste un bien trop grand nombre que, je vous en préviens, j'installe
ci-dessous, avec juste quelques mots, très peu, pour les localiser
Saint Agricol, en voisine
Saint Didier, où suis
arrivée avec quinze minutes d'avance, où carcasse n'aimait pas la
position assise, où j'ai décidé que les morceaux qui m'auraient
plu dans l'assez long programme étaient trop rares et venaient trop
tard, d'où je suis repartie
pour jeter un oeil dans la
grande salle de Ceccano, jouir de sa beauté joliment fanée,
circuler entre les rayons pour vérifier que rien ne me tentait
vraiment et que j'avais raison de ne pas prendre de carte, grimper
vers les niveaux supérieurs, vérifier qu'il en est de même -
les Célestins, la façade
qui commence à devenir un rien moins blafarde
mais suis tombée au
moment où les compagnons avaient été priés d'abandonner leurs
tables (et certains éléments étaient sortis) – sauf un tout
jeune que nous, quelques, enquiquinions avec nos regards (et il ne
pouvait, comme me souviens de l'avoir fait en des temps très
anciens, donner grands coups de ciseaux faisant jaillir éclats de
pierre pour tenir visiteurs à distance) – parce que c'était
l'heure d'un spectacle de danse, que, j'en suis navrée, j'ai trouvé
sans aucun intérêt
alors j'ai tourné un peu,
dans le plaisir de ce mélange de styles, de ce côté chantier que
j'espère permanent
De là, par petites rues,
la rue Four de la terre, et l'hôtel de Montaigü, chez les
compagnons, le bel escalier, le plaisir des essences de bois,
et, en haut, dans un des
ateliers, une belle cheminée toujours en restauration, et le large
bandeau peint qui domine les tables des élèves -
et puis pour finir Saint
Pierre, qui avait opté pour le faste, était drapé aux couleurs du Vatican et présentait des
vêtements liturgiques
et, une fois encore,
l'envie d'habiter cet appartement, même si les nuits pendant le
festival doivent y donner fort désir de solitude.
Je vous avais prévenus
9 commentaires:
Des obligations domestiques m'ayant empêchée de pouvoir profiter des merveilles de notre cité ouvertes pendant les journées du patrimoine, je me suis précipitée sur ta publication pour vivre un peu à travers toi tout cela !!! Mais autant que tu le saches, nous sommes deux à vouloir habiter cet appartement, il va falloir que le propriétaire fasse un choix !!! Rires !!!
Si tu es jalouse de mon travail de convoyeuse de bois odorant, moi, sans vergogne je suis jalouse des beautés qui t'entourent et que tu sais si bien nous faire visiter. MERCI
oh ce n'est pas le travail de convoyeuse de bois que j'envie, ce sont les flambées à venir
Bonjour Brigitte
Vous vous en doutez bien. Un album de photos comme je les aime. Je les feuillette. Je reviens. Je pars. Je reviens. Je les regarde. Je les regarde à nouveau. Avignon. Je rêve. Les arts, la cuisine, la foule, la solitude, la collectivité. Découvrir une ville. Un monde. Tout cela je le retrouve dans ces grands albums. Le religieux comme le profane. Le fleuve comme les étangs. Les fleurs comme les arbres. J'arrête. Vous ai-je dit que j'aime cette rubrique?
La photo prise de haut, en plongée, avec les arbres (vous êtes montée dedans ?) donnant sur la cour est particulièrement réussie.
Mais les photos, on en met parfois trop ou pas assez (difficile d'avoir un regard à distance), ce n'est pas grave, au final.
pauvres de pauvres boeufs, porcs, voire veaux ou agneaux qui se seraient bien passés d'être trucidés en l'honneur de la journée du patrimoine...
Prévenus et comblés.
Douce est cette avalanche patrimoniale. Pour ma part, en ma ville, me suis contenté de la visite commentée des fouilles en cours et d'une église d'une fort belle acoustique où un chœur sous la poigne vigoureuse de sa chef enchantait et m'a fait oublier ma relative déception causée par la sécheresse du décor ambiant.
Aime beaucoup les photossss ...
et pas patrimoine re rabâché à l'infini si factice
Avignon a plus que beaucoup d'autres villes légitimité à parler 'patrimoine" sans se poser trop de questions, non qu'il soit plus grand (pas mal tout de même, mais c'est sa principale ressource)
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