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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, septembre 21, 2012

Hors "Paumée" – donc reprise vase communicant de septembre avec variante


Voulais préparer l'hiver – me suis enclose en activité bouffeuse de temps et sans efficacité immédiate, tris, jeter, commencer à programmer, interrompre de temps en temps pour lectures, voyages dans blogs, nouvelles du monde – une journée assez pleine, sans rien qui puisse s'en dire, juste de quoi me sentir moyennement satisfaite de moi, et puis : quoi pour Paumée ? alors je reprends ma contribution aux vases de septembre hébergée chez Christine Zottele http://etsansciel.eklablog.com/vases-communicants-9-a49910874 , en vis-à-vis de son beau texte http://brigetoun.blogspot.fr/2012/09/les-yeux-regardent.html

Rôle : spectatrice
Sortir du métro, ou venir à pied, regarder marcheurs, ceux qui ont le pas précis, mais pas celui du retour, de la fin du jour
Voir l'entrée, les groupes, attendre
J'ai voulu venir
Je suis là
Perdue parmi tous ces gens si beaux
Attendre
J'ai voulu venir
S'oublier
et tout le jour qui pèse
On entre 

Quand le silence se fait, quand les derniers distraits prennent conscience, le suspens, petit trou dans le temps qu'on saluerait bien d'un mouvement d'épaules, comme pour le plongeon que l'on ne sait pas faire
Mains à plat sur la robe ou le pantalon choisis juste pour se mettre en fête, pas forcément ce qu'on appelait habillé, mais quand on en a le temps, comme un passage, une préparation
Se faire plage vide, oublier ce que l'on sait, ce que l'on a entendu, les souvenirs éventuels
Revenir
au moment du choix
Le plaisir anticipé
L'excitation
Ne pas en rester là à ce désir
Dégager le cou, redresser le dos, et puis vite - y penser - se retourner, sourire, vérifier qu'on ne gêne pas, revenir face à ce qui sera, déplacer légèrement une fesse pour l'inconfort désirable.
Attente et écoute, soi, seule et en commun avec voisins (et le désarroi que c'est quand voisinage est hostile, ou sot, ou cru tel, l'envie d'abandonner, ou la tentation de ne réagir que contre ce refus)
Sourire et se pencher en avant
juste un peu
On entre 

Avoir l'esprit et les yeux chatouillés, aimer cela
Avoir trop de souvenirs qui viennent et prennent le dessus sur ce qui est là, devant
Et parfois, ce pour quoi on ne peut se passer de revenir, oublier tout, être emportée, recueillir, engranger inconsciente, attendre la fin, ou un peu après, pour que s'épanouisse le jugement ou le sentiment.
Vouloir tant que ce plaisir s'étende dans la salle, monte vers eux, là, croire que c'est un soir unique, ne pas le croire et se moquer, un peu, de soi.

Parfois si on a été déçue
s'évader
glisser en douceur
partir – ne pas juger le bruyant plaisir
Mais il y a les soirs de liesse, quand on a senti l'intelligence qui venait à nous, rebondissait, riait de plaisir, même si elle était compréhension du tragique,
Se lever
Applaudir
Chercher plaisir dans les yeux voisins
Parfois en parler
Répondre
Sentir la formule se former
La lâcher

Prendre chemin du retour, en flottant de moins en moins, aller vers le lendemain qui se tient là, avec ses questions, problèmes, plus ou moins entêtés.
En portant en soi
un petit goût désagréable quand ce fut minables inconscients riant de minables
la certitude de ce qui nous a été nourriture sera jugé esthétisme, objet de mode, gratuit mais la têtue certitude qu'il y avait plus
le chant exultant, la danse, le profond remuement d'une musique
la colère victorieusement partagée, en espérant qu'elle restera dans nos vies
le viatique d'une colère, d'une joie, lorsque l'art, la forme, soutenait, vivifiait le sens
la gratitude pour un émerveillement
et parfois, rarement, le morne ennui de l'inutile, quand on n'a pas su le deviner avant, fuir résolument devant un non spectacle pour ventres satisfaits

l'avant-dernière image et le texte, à partir de plus où moins entêtés, avaient été préparés pour être envoyés à Christine avant la longue panne de ma machine, comme les avais dans mon dossier, je les reprends, même si rétrospectivement je pense que leur absence était une bonne chose – et j'y ajoute l'image ci-dessus

4 commentaires:

Pierre R Chantelois a dit…

Se faire plage vide, oublier ce que l'on sait, ce que l'on a entendu, les souvenirs éventuels
Revenir


Dans les lieux que je fréquente ces jours-ci, je retrouver le sens de ces mots et j'en vois la grande plénitude et leur profond sens dans une vie de reclus.



Dominique Hasselmann a dit…

Le "bis" est une manière de revisiter...

jeandler a dit…

Un "petit trou dans le temps" si bien meublé

arlette a dit…

Et final en beauté et" Bleu Klein "