C'était sortir un quart
d'heure après le déluge qui a suivi l'orage – tremblement de
l'animal tapi quelque part entre ventre et esprit
C'était une déchirure
bleue dans le ciel, et traces s'effaçant, après ce temps où me
sentais perdue au coeur de l'eau, regardant le bourrelet de la nappe
dans la cour, la repoussant de tout mon pouvoir de sorcière, plantée
devant, tendue, pour qu'elle ne rentre pas.
C'était se dire que
tâches avais, et lectures voulais, hésitante devant pile comme
devant coffret de plaisirs – c'était pour ne plus penser pluie,
pour ne plus s'agacer de ce qu'entendais, regarder image de ma ville
ronronnant il y a peu de jours, éteindre la radio, faire glisser
dans la chaîne des quatuors de Mozart.
C'était, en traînant un
peu, avant d'agir, tomber sur les pierres d'eau – penser touristes,
choisir de ne pas voir la langue anglaise affirmant que c'est pour
eux qu'elles sont là, ces pierres d'eau qui sont savons, s'en
moquer, voir le Verdon ou un ru entre caillasses, quelques touffes de
lentisques, des fleurs d'ail, de la terre, et des vignes un peu plus
loin, c'était aimer l'huile d'olive et la verveine – celle de la
cour a eu un sursaut blanc cette semaine – l'orange, les graines de
lavande, moins le raisin, sauf pour la vue et le poids dans le
panier, moins le lait d'amande, mais les troncs d'amandier, leurs
torsions...
C'était se dire que cette
boutique a produits plus goûteux comme les tapenades aux tomates
sèches, la caponata, la tournure de courgette, la moutarde au
pastis et celle à la truffe, et ce plaisir plus fin que l'anchoïade,
le melet et son fenouil. C'était se dire qu'il allait être possible
de refaire provision.
C'était n'importe quoi.
C'était avoir un peu oublié que, désolée de ma médiocrité,
j'avais décidé de ne pas nourrir Paumée, d'en rester aux mots des
autres, à http://brigetoun.wordpress.com/
Ah ! c'était aussi après la colère du matin, une tiédeur joyeuse et un ciel de plus en plus radieux
Ah ! c'était aussi après la colère du matin, une tiédeur joyeuse et un ciel de plus en plus radieux
10 commentaires:
Difficile, c'est vrai, d'égaler le savon de marque Ponge !
il y a même des pierres pour vous donner la clé (d'une voûte)...
Au clair de la pluie
Mes amis pierre, eau...
C'était un jour à sortir le savon, certes.
Deux fléaux en cette Cité: le vent et la pluie et lorsqu'ils se donnent la main, il doit faire bon rester chez soi.
Il y a souvent plus d'anglophones chez toi que chez moi, brige ! ;-)
Joli parallèle pierre d'eau ,pierre et eau et pourquoi pas mon ami pierrot !!( lamentable )
jolis savons pas si touristiques que ça
Gros nuages menaçants en espérance ici, mais rien que chaleur étouffante
J'ai lu. En retard, certes. Mais j'ai lu. Et le commentaire d'Avignon est si beau que je l'envie de l'avoir imaginé pour venir appuyer cette belle analogie.
tremblement de l'animal tapi quelque part entre ventre et esprit : c'est très fort !
Voie ce que le coeur montre dans un pays à touristes c'est chercher et tu trouves l'âme de ce coin.
Enregistrer un commentaire