une photo - hommage-souvenir - de l'endroit qui m'a permis de faire venir le vase de Christine Zottele sur Paumée, prise avec un plaisir soulagé.
À genoux – enfin un
moment, parce que mes vieux genoux peu charnus ne le tolèrent pas
longtemps, juste un moment, comme un signe – je demande indulgence
parce que ce mois-ci la connexion revenue plus que tardivement
vendredi ne m'a guère laissé de temps, et vraiment c'est un billet
bâclé
Vous conseille de suivre
plutôt la recension de Pierre Ménard sur
http://www.scoop.it/t/les-vases-communicants
Il y avait donc de fort
beaux échanges une fois encore, une liste à rectifier, de la
poésie, des histoires, des réflexions, des textes importants, qui
auraient nécessité lecture plus approfondie de la petite vieille un
tantinet stressée, auquel reviendrai, et de belles images.
Il y avait donc
l'enfance s'en va
Xavier Fisselier
http://revelittoral.blogspot.fr/2012/09/lenfant-qui-est-en-nous.html
l'enfant qui est en
nous
cet
enfant que le je du texte a perdu, comme nous, retrouvé en regardant
le vous auquel il parle, qu'il prie de ne pas se laisser changer
Mais l'autre
celui-là, celui que je recherche et que je vois en vous, où a-t-il
déguerpi le sourire aux lèvres et les yeux brillants? Je l'aimais
lui. Il ne faisait aucun mal. À personne. C'est lui que les autres
aiment en nous. En vous.
L'avez-vous perdu
aussi? S'est-il lui aussi échappé pour aller voir ailleurs si le
monde y est plus doux?
et
course folle
courir assez vite pour
rattraper l'enfant, pour lutter contre temps, jusqu'à la fin, sur
tout le chemin «qu'il me reste à aimer» - fort texte, rythmé.
Puis je mourrai d’un
oeil seulement et de l’autre je regarderai la mer s’échouer
inlassablement à mes pieds. Je guetterai je ne sais quel retour
impossible , je ne l’ai jamais su mais le guetter m’apaise. Mon
attente s’enracine ici, les pieds enfoncés dans ces grains, et
sous le sable, les peurs enfouies des enfants et leurs trésors
cachés. Qui donc nous abandonne sur le littoral pour que toute une
vie ne suffise pas à attendre et l ‘épaisseur d’une angoisse
sans fin, qui ?
faits divers en région
Centre
Christopher Sélac http://www.xn--chatperch-p1a2i.net/spip//spip.php?article318
sur l'autre rive
une
ville séparée par un fleuve, une ville frontière entre nord et
sud, et lui du bon côté maintenant, pas de celui de la souffrance,
de La Source, lui, qui plein de pitié pour ceux de l'autre bord, veut les
soulager, et ma foi n'est sans doute pas de bonne rencontre
Combien il aura le
temps d’en affranchir avant qu’on ne l’attrape, il ne le sait
pas, il se sentira plus grand, il aura fait le bien, c’est ce qu’il
pense, il en est convaincu. Il passera pour un fou, ce sera même
facile, les experts n’auront pas de doute, il n’y a personne ici
qui pourra le juger, mais pour que ça arrive, d’abord, il faudra
qu’on l’attrape, vivant s’entend, parce qu’il suivra
peut-être le fleuve jusqu’à l’embouchure, parce qu’il y a
d’autres villes comme celle-ci...
et
Michel Brosseau
http://christopherselac.livreaucentre.fr/2012/08/07/jusqua-ce-point-de-convergence-par-ichel-brosseau
jusqu'à ce point de
convergence
une
affaire, avec un bonnet Gucci, une altercation, des lycéens, un
déjeuner Kebab... à lire
on pourrait mesurer
plus précis mais ça n'apporterait rien. Pas plus que la couleur du
bonnet... un ton en
avait fait quoi du couteau pendant que dans les couloirs du lycée.
Une rue de Belleville
Camille
Philibert-Rossignol
http://gadinsetboutsdeficelles.blogspot.fr/2012/09/camille-philibert-rossignol-la-pelle.html
sens interdit
une
rue nous parle – et ma foi c'est parfait, elle dit tout ce qu'il
faut (vraiment) donc lisez la
Comment se fait-il que
ceux qui cherchent sans cesse à tout bout de champ se retrouvent
souvent à errer sur mon macadam ? Toute rue en travaux comme moi ne
serait-elle pas une rêveuse cachée ? Qui ne sait marcher droit du
côté impair, n'est-il pas qu'un simple empêcheur de tourner en
rond ?
et
traverser Belleville
à
partir d'un livre de Willie Ronis, après avoir rencontré Belleville
dans des livres et tenté de le voir
Alors, Ronis cherche.
Compare. Les clichés d’avant, les clichés de son maintenant qui
n’est plus notre maintenant à nous, mais déjà vingt ans en
arrière, comme disent les vieux. Il ne retrouve rien. Du Belleville
d’avant. Avant ce qu’ils appellent la rénovation. Table rase
ouais. Rien. Il désespère. Alors il cherche, furète dans
Belleville qui devient une image de sa mémoire. Il cherche en
Belleville comme il chercherait dans ses souvenirs. Des bribes du
quartier, qui seraient comme des bribes de lui-même.
Je me laisse prendre à
ça. Ce jeu. Qui n’en est pas un. Limite désespéré, le Ronis. Où
est passé Belleville ? Où est passée sa jeunesse, en somme ?
Alors,
après un détour par d'autres textes, une description rue par rue
d'une promenade dans l'actuel Belleville – revenir prendre temps de
s'y perdre
je me souviens, l'enclume
et l'écrié
mes moires
un
très joli texte sur l'emplumée qui attend, qui attend l'écrié..
comme un conte au plaisir des mots
Lui, l’aigle
arc-en-ciel aux plumes exaltées, pointillées de murmures, en feu et
à corps et à rire et à rire et… à cri, et les plumes en
nervures, soufflées, explosées, balayées, ramassées à l’appel,
gong acier, enclume, emplume.
et
je me souviens
en
cinq strophes, ou paragraphes souvenirs d'encrier, de plumes, de
cahiers à remplir, de
Je me souviens des
plumes de Trèfle découvertes au pied du chêne. Trèfle ! Trèfle !
Trèfle avait disparu… je me souviens avoir crié. Je me souviens
m’être dit… quelle colère, quelle violence prêtes à sortir
pour l’agression d’un coq.
Christophe Sanchez
http://www.fibrillations.net/christophe-sanchez
Trous profonds et
courants forts
en est à l'épi 18, face
à une plage où être innocent, où ne plus rien craindre – et
c'est hautement recommandable comme lecture
Le temps peut bien
trouer l’élan et le vent qui me porte. Suis plus fort que le
courant. J’ai 18 et suis déjà un noyé.
et
Jean-Marc Undriener
http://www.fut-il.net/2012/09/ce-flou-en-soi-vasescommunicants.html
ce flou en soi
trop de temps a passé, on
n'a rien vu, on est en flou
longtemps il y aura
encore ces couloirs entre les pans de la tête – longtemps la nuit.
la même nuit. cette nuit qu'on essuiera. & tout ce noir à
gratter pour voir mieux. plus loin. à gratter avec les outils
pauvres. les outils à soi. un bras au bout duquel une main au bout
de laquelle un doigt au bout duquel un ongle. dérisoire.
(j'aime ! Je sais c'est un
peu court, mais ai demandé indulgence)
une ville sans la nommer
L. Sarah Dubas
https://www.sabinehuynh.com/id41.html
Quelque chose commence
à s'écrire en l'absence du mot amour
quatre
photos, corps de chair ou de sable sur la plage, et puis un texte –
le rêve d'une ville sauvage, joyeuse, un peu roublarde, ville pour
l'amour, pour s'allonger auprès de la Méditerranée notre mer
érotique, mer où le père est arrivé après
1946 – 1948
Deux dates pour résumer
l'histoire
notre vie dans le tiret
Pour toi une autre
langue et tes mains pour remuer la terre faire pousser les fleurs
garder les mirages
oublier la peur tout
mettre en commun
mais
«toi» n'est plus là
un
beau texte-poème – et deux photos de crépuscule sur la plage pour
conclure
et
Sabine
Huynh
http://lsarahdubas.over-blog.com/article-vases-communicants-de-septembre-2012-109812203.html
elle, la ville sans la
nommer
ville
de guerre, ville de paix, ville où se perdre
Elle, n'est pas la
ville où les vies perdues font comprendre qu'on y tient, la ville où
trop de foi nuit à la confiance en l'autre, la ville où l'on se
dispute des clefs de portes à la taille inhumaine, la ville dont la
lumière aveugle depuis trop longtemps, la ville de pierre, d'or et
de bronze où les êtres caméléons disparaissent dans leurs
vêtements de deuil.
anamorphose
Deborah Heissler
http://www.joachimsene.fr/txt/vases-communicants/article/anamorphose-par-deborah-heissler
un
très joli et bref texte que vous laisse le soin de découvrir,
Sans qu’aucun poids
non plus
ni l’ombre n’ai
besoin d’une seule fenêtre — à la nef presque vide
peinte
et
cordes
noues la ville, aplanis
les reliefs, creuse les fondements, projette l'attendu... bon une
fois encore je ne fais que picorer des mots, est-ce la fatigue ou un
moment de lucidité, il me semble inutile de mettre les miens en
commentaire – juste dire : c'est bien (sourire, parce que c'est mieux)
Choisis et vocalise
l'impossible image, sachant que certains jours, il faudrait pouvoir
peindre les nuages, pour avoir le sentiment d'être complet, au moins
jusqu'à la prochaine pluie.
«compléments à
l'oeuvre» - un échange de thème, comme échange d'hommages, un
vrai et bel échange
Anne Savelli
http://destentatives.wordpress.com/2012/09/07/anne-savelli-todo-liste-366-vases-communicants-septembre/
ajouter, à sa façon, une
todo liste, cette suite de quatre propositions, aux 365 que nous a
données Christine Jeanney – y mettre les bras tendus vers ceux ou
ce qu'on aime
sans pourtant attendre,
attraper, garder, replier sous cloche : grand art de qui aime
et
Christine Jeanney
http://fenetresopenspace.blogspot.fr/2012/09/decor-lafayette-51-par-christine-jeanney.html
Décor Lafayette #51,
prendre,
en restant soi, la suite des 50 premiers billets d'Anne Savelli, à
partir des Galeries Lafayette – y installer sa fantaisie
Au revers de la toile,
en haut, c’est un plafond bavard, obstrué de lamelles et rampes et
fixations qui se dévalent, une brousse inhabitée, un territoire
sauvage et illogique, personne ne lève les yeux, ce serait trop
cruel, ce que les choses aspirent sous notre tête et les mouvements
de fond qu’on ne sait pas lester, chambardements
un collectif pour Claude
Favre, réunissant Ana NB, Brigitte Célérier, Sabine Huynh,
Jean-Yves Fick, André Rougier, Danielle Masson, G@rp,
Arnaud Massetti
réuni à l'initiative
d'Ana NB, figurant sur un de ses blogs, et repris sur le autres blogs
des participants, sauf la paresseuse Brigetoun, comme sur la suite
sous peu de @Garp http://lasuitesouspeu.net/?p=693
(en reste à ce lien qui est le premier que j'avais relevé)
de beaux hommages amicaux
– et admiratifs - (enfin presque tous beaux) avec, d'Ana, le très
beau play contre play longs
vers
elle crache l'air vide
– play – elle crache l'air de rien – play elle brise le cercle
aux origines brumeuses – play
elle tourne elle tourne
elle vacille elle tangue elle tourne avec la solitude de l'araignée
entre blogs-ateliers
François Bon
http://www.atelierdebricolage.net/?p=800
objets du rock
une
liste des objets emblématiques, ou moins, des stars ou simples musiciens du monde rock, comme une litanie pleine de fantaisie et d'un
peu de nostalgie (ils n'ont pas été vendus simplement?) - objets
très célèbres et puis : Un peigne à barbe de n'importe lequel
des ZZ Tops, ils doivent bien en emporter au moins un dans leurs
tournées.
Un foulard que Jack
Casady s'enroulait sur le front, au dessus des...
et
Philippe Aigrain
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3090
Scènes de l’écrirelir
numérique une réflexion sur l'écriture web
scènes vécues par une
Laurence (combien d'entre nous sont des Laurence ?) aux prises, à
l'aide, en l'usage de toutes les possibilités, activités que lui
ouvrent ce monde internet où beaucoup écrivent...
réflexion à lire
Les petites communautés
à liens denses sont des espaces d’élaboration de nouvelles
pratiques créatives, notamment si leur composition est suffisamment
diverse. Laurence y trouvera un terrain de maturation de ses projets,
avec les enthousiasmes et les frustrations propres à l’écriture.
La limite est que cela ne percole que lentement dans l’espace
public général.
le hasard et la necessité
Flo H
http://flaneriequotidienne.wordpress.com/2012/09/07/il-y-a-de-flo-h-vase-communicant-septembre-2012/
il y a...
un
long texte, sur plusieurs niveaux, deux écritures – pour
s'interroger sur ce qui l'a poussée à écrire - ne jamais s'ennuyer - une énumération, une réflexion
S’appesantir..? Tous
les jours un peu plus… ? Ne plus ressentir que votre échine qui se
courbe. Conserver dans votre rétine ce sourire vainqueur, qui
lorsque vous avez tourné le dos, se distord comme une grimace qui
déchire surface et perce le démon à jour. Vous savez ? Celui qui
vous suit depuis la nuit des temps, celui qui vous réveille la nuit,
transforme la seconde, en : “c’était hier et c’est déjà
demain”, et ce pan de vous qui sombre alors..
et
Franck Queyraud
http://jardinsdetecommedhiver.tumblr.com/post/31019926301/emergences-du-hasard-le-hasard-mest-absolument
jardins d'été comme
d'hiver
entre une citation de
Jacques Monod et un tweet de Flo – la sagesse de Franck
Garder la fraîcheur de
l’esprit est mon obsession. Et fuir, autant que possible, les
déterminismes que nous nous créons : sans nous en rendre
compte, nous inventons de nouvelles « traditions »
qui nous rongent, nous freinent ou nous empêchent de vivre parfois
pour
départs ou arrivées
la gare
le
souvenir de la gare, sa vie, les projets... cette gare où les trains
ne s'arrêtent plus, cette gare qui reste
On ne savait pas ce que
faisaient les trains, ni où ils étaient, mais à la fin on s’en
fichait. Des employés zélés prétendaient que des travaux étaient
programmés sur les rails pour que la gare soit conforme aux
nouvelles normes internationales. Mais les rails aussi attendaient.
L’herbe avait poussé.
et
Piero Cohen-Hadria
http://ruelles.wordpress.com/2012/09/07/aeroports/
aéroports
souvenir
d'Orly, de l'arrivée aux temps de l'enfance, de l'ouverture sur
autre terre
Donc, avec ce pays, en
arrivant, il y avait ces lettres ici ce ORL, et plus loin en allant
vers l’endroit où on délivre les bagages, ce LY, ces lettres à
l’envers, et loin devant vous, si vous regardez bien, au fond de
l’image, tout au fond, il y la capitale de ce pays, avec lequel,
apparemment, ceux de ma famille avaient conclu une sorte de pacte, un
contrat, du temps de mes arrières grands-parents, le décret
Crémieux, la fin de l’empire, la section française de
l’internationale socialiste et le protectorat…
entre poétesses, belles manieuses de mots,
Maryse Hache
http://fonsbandusiae.over-blog.com/article-aimer-les-roses-vases-communicants-avec-maryse-hache-109775679.html
aimer les roses
pour
accompagner Horace, un poème en strophes sapphiques, et le monde
d'images de Maryse
puis ce
fut puella de onze ans rosa
rosa
décliner (sicut umbram vita
fugit)
conjuguer amo amas amat
donc aimer
les roses
et
pour aurore
pour
une fois la lire, autrement que dans ses belles traductions,
l'enfant
têtu à vivre tient au
même fil
s’ouvrent clair
les yeux
sur la peur
le froid
hors des
eaux
salines
54 lignes de 59 signes - 6
mots désignés par le hasard : entrebâille / aide-mémoire / cassis
/ palmipède / méandreux / sud-est
ce qu'en font :
ici
que je découvre grâce à
Lucien Suel, et l'en remercie – un poème en vers isocèles (allez
lire la définition.. et le poème ça va de soi) mais blogger et ma
police de caractère ne vont pas me permettre de respecter exactement
ce que l'on voit et lit
s.en faut d.ailleurs de
peu pour qu.on passe sans rien voir
un mince crochet
interdit la vue d.un rectangulaire boudoir
couleur accroche.cœur
où s.infiltre hardiment par 0.2731 cm
et le
sens, les mots qui suivent sont à savourer et plus fortement aillé
que l'attaque
et
nuages
une
page et quelques lignes pour suivre «il», un canard siffleur
mexicain, Papa Tzara.. et les nuages
Il regarde défiler le
régime en nuages. Du blanc gris noir.
Du silencieux mouillé
en tonnerre éclair. Il rencontra dans
un rêve des cirrus et
trois Anglais, un cumulus et un autre...
à nouveau un échange que
j'aime tant entre
Isabelle
Pariente-Butterlin
http://lecureuildunet712.wordpress.com/2012/09/06/103/
revient sur l'écureuil du
net à la demande d'un des écureuils, Hannah – et dit le lien
Et aux bords des
mondes, “tu” est une entité recomposée de l’amour de vous.
Et voilà que tu as
déboulé dans le jeu, dans mes phrases, que tu t’es mise à
écrire, à me voler mon ordinateur, à exiger que je t’aide à
publier des textes et que je te donne mes photos,
et
l'écureuil du net
http://www.auxbordsdesmondes.fr/spip.php?article1000
la cascade
cette
cascade qui est un de leurs lieux de promenade – de superbes
photos, et un de ces dialogues comme Hannah sait en écrire, créer
-
Ça va je viens de la dire ! C’est un bassin qui est très haut.
Et il va aller déborder ! Et la cascade va se voir !
Il
me dit : merci à toi !
-
De rien !
- À
demain.
- À
demain.
échanger vidéos contre
photo, texte contre texte
Hélène Verdier (Louise)
http://dom-a.blogspot.fr/2012/09/le-2-juillet-2009-francois-bon-suite-un.html
au filtre des temps
ordinaires
à partir d'une photo de
Dominique Autrou, un paysage, un lac, parler d'une femme qui est là
devant ce paysage désert, un peu inquiétant, qui se souvient, ou
qui imagine un retour,
Lorsqu'elle regarde ces
miroirs d'eau ridulée, il y a en elle comme une crainte. Elle aime
nager : brasse coulée, aspirer, bloquer, souffler, elle pourrait
nager des heures mais cette eau noire, ces fonds qu'on imagine
abyssaux, frôlements de branchages et de poissons, barques et
vaisseaux fantômes, ces craintes irrationnelles, et l'eau glacée,
et quelques relents de vase qui viennent se coller sur sa peau
blanchie par le froid, malgré le bronzage...
et
à partir de deux vidéos
d'Hélène Verdier – une route, des étapes, des femmes
rencontrées, un récit, une nouvelle de belle coulée, à découvrir
Je n’ai jamais revu
Rosalia, elle a quitté l’île avec ses deux fils quelques mois
après mon accident, ses affaires n’allant prétendument pas bien.
Elle vit désormais dans le pays d’Ovide, paraît-il. Et c'est
peut-être une des raisons pour lesquelles j’écoute John Blow,
comme une boucle, à n'en plus finir.
À partir d'une photo
quelques mots précis,
choisis, pour décrire une photo – et c'est un poème en prose
Sur le mur, une glace
suspendue, cadre de bois clair. Comme une lucarne. Au sol, terre
sèche du même rouge, l'herbe sauvageonne.
et
Strofka Méop
https://fbcdn-sphotos-b-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/s720x720/540229_10151129768017682_1193984145_n.jpg
un très court texte
réunion de boites aux
lettres
devant la porte du
temps clos...
sur
une merveilleuse photo de Nikos Markou - à partir de Pérec, la
contrefaçon
Anne-Charlotte Chéron
http://irregulier.blogspot.fr/2012/09/vase-communicant-de-septembre-anne.html
commence par citer Pérec
(repris chez François Bonneau) «Au début, on ne peut qu'essayer de
nommer les choses, une à une, platement, les énumérer, les
dénombrer de la manière la plu banale possible, de la manière la
plus précise possible, en essayant de ne rien oublier», continue
avec la mer, le peu qu'elle en connaît, et puis le texte coule... et
allez le lire
Futur déjà craquelé
: vieille coque échouée victime d'osmose.
Trop grande étanchéité
entre le quotidien et l'écriture. Où se trouve le temps des mots ?
Où trouvent-ils le temps des mots?
et
l'eau verte
un beau texte condensé, en trois strophes – en venant vers toi, se
sentir couvert de rouille
Tandis que je venais
vers toi, je me suis vu crustacé de rouille, les pattes enfouies
dans l’eau verte, attendant la mue dans sa navigation.
Juliette Mézenc
http://vg-ecriture.blogspot.fr/p/les-vases-communicants.html
parle,
bien, des vases, parle surtout du lancement d'un projet qui pourrait
s'appeler enquête en terrain connu, je
vous laisse découvrir
Je repense à cette
chère Mauricette Beaussart et à son ETOILE POINT ETOILE, «livre
qui voulait décrire le monde actuel dans sa totalité, une œuvre
composée majoritairement de textes trouvés, découpés dans les
journaux de petites annonces, les prospectus de supermarché, les
catalogues de vente par correspondance, des listes de course....
et
Virginie Gautier
http://motmaquis.net/spip.php?article156
les marges là
où la nature reprend possession des espaces abandonnés par la
ville, réflexion et très beau texte nés de la lecture d'un article
sur la Nouvelle Orléans,
Cet
encerclement, ça vous rappelle quelque chose ? Quelque chose
d’enfoui. D’avant, vous l’avez dit déjà, avant que ça entre
dans votre maison. Pendant que ça sort de terre. Pendant que ça
grimpe, pousse votre porte. Pendant que ça s’approche, intimement,
ça vous transforme. Ça touche à tout les jungles.
et
en accord avec cela vous, nouvel alligator, vous plongez...
résidence
Mathilde Roux
http://2yeux.blog.lemonde.fr/2012/09/06/residence-mathilde-roux-vases-communicants-sept-2012/
une de ses cartes
retravaillées pour un pays en travers de l'enfance, frottement de
l'intuition au surgissement, un pays immensément grand, une
résidence construite (et voilà que paresseusement je cueille ses
mots)
J’ai l’enfance en
travers d’un pays. Un pays imaginaire scellé à un pays de
résidence, frères siamois jusqu’au bout de mon territoire. Il
avait fallu vouloir revenir mais revient-on tout à fait ou tout à
fait au même endroit. J’ai un ailleurs sous les paupières du
voyage qui danse quand la ville ici ne sait plus qui je suis quand
tant et tant vous demande de formuler une appartenance, j’ai un
ailleurs où que j’aille.
et
un promeneur J.W. Chan
http://www.mathilderoux.fr/2012/09/vasesco-jw-chan.html
invitation
à suivre, pour découvrir, longuement, minutieusement et bellement
décrit, un lieu, légèrement étrange ou inquiétant (la quasi
interdiction d'en sortir et l'isolement), proposé comme un refuge
(mais j'aimerais assez le bureau-bibliothèque dans la tour)
Et puis ces Cartes vous
intriguent n'est-ce-pas, je dois dire que c'est l'élément le plus
remarquable. Leur abondance ici ne passe pas inaperçue, mais
souvenez-vous que dans l'Histoire les cartes sont d'abord une
nécessité militaire, et une des activités spécialisées de nos
anciens, j'aime parcourir les lignes de niveau, lire l'ombre portée
des reliefs, déchiffrer les codes, les légendes, marcher dans la
mélancolie des lieux : la Forge, le Haut-Bois, Remiers, la Chênerie,
Chamisy, les Comblanches, Besannes etc.
retour à Melun
à
partir des planches contact de Liminaire (Pierre Ménard) souvenir de
Sarah élève d'un lycée de Mélun, qu'elle a quitté six ans après
son bac, où elle ne voudrait revenir, et ce qui a pu faire naître
en elle, dans l'entourage où elle se trouvait, le désir d'écrire,
de produire toute ce qui emplit ces cahiers
Il faudrait savoir ce
qu’est devenu le Prof de français, normalien paraît-il donc drôle
forcément, le revoir peut-être, et lui dire qu’on se sent soudain
un peu désolée d’avoir 40 ans devant lui. Lui confier les pages
qu’on lui dédiait, jamais, elles lui étaient dédiées comme
elles seraient dédiées à d’autres, comme des ritournelles de
Pénélope que la sagesse finirait bien par emporter. Comme l’exergue
d’un cahier de 1990 le raconte, encore : «Car si l’être aimé
est absent, toujours son visage est près de nous et la douceur de
son nom assiège nos oreilles.»
et
une série sur travail en
cours, images de San Francisco – certaine de leur beauté, mais
suis maladroite, ou sotte, ai mis du temps à ouvrir et en ai été
récompensée (cliquer sur date et suivre les flèches à droite,
remontant dans le temps)
Je suis persuadé que
mes efforts divers pour garder mon air détaché se lisent sur mon
front, mais à côté de moi la femme paraît vouloir atteindre son
but sans tarder. Je constate qu’elle ne prête attention ni à ma
présence, ni à ce qui nous entoure. Mon circuit urbain est un
circuit sans obstacles.
André Rougier http://deboitements.net/la-chambre-d-amis/les-vases-communicants/article/andre-rougier-memoires-de-l-oubli
mémoires de l'oubli
après
une belle introduction de Christophe Grossi – une réflexion,
méditation poétique à deux voix, ou deux nivaux, sur l'oubli, que
vous devez lire impérativement
De cette mémoire sans
égards ni butées ne reste que la voix qui s’entête à dire, à
forger, bien avant l’oracle, les réponses qui te prennent en
charge : ni pourvois, ni mesures, mais les traces “vierges
même répétées”, le sang prodigue, pèlerin inclément qui
fouaille, puis s’éloigne, ébruitant ton berceau sans tutelle,
l’échéance qu’on ne fait reculer que pour la vaillance de
l’écoute, la lassitude de l’affût et la culbute de l’heure…
et
en prime, ou accompagnement, Philip Glass
et
Christophe Grossi
http://andrelbn.wordpress.com/2012/09/07/vaseco-quatrieme-christophe-grossi-qui-me-remonte-commme-un-signe/
qui me remonte comme un
signe
tomber sans en prendre
conscience, courir à la catastrophe, avoir oublié les échecs,
châteaux de sable écroulés, la solitude, le dédain des autres...
(platement : j'aime)
Cette fois, nous nous
voyons en train de chuter et tout nous paraît clair. Alors seulement
nous commençons à regretter. Alors seulement nous entendons les
phrases que nous avions écartées. Alors vient le temps des regrets
puis celui du doigt levé : est-ce que je pourrais recommencer ?
Autrement ? Mais personne ne répond. Car nous sommes en train de
mourir
écrire sur photo de son
vis à vis
les aiguillages
voir,
tenter d'imaginer, une description du cheminement de la pensée
Vraiment, croyez-moi,
les aiguillages de la pensée tels que suggérés ici par Internet
sont autrement plus risqués que la grande ville, surtout si on prend
soin de suivre la voie tracée par ses parents, protégé par des
stabilisateurs fixés de chaque côté de son petit vélo !
et
Dominique Hasselmann
http://transports-immobiles.blogspot.fr/2012/09/comme-une-carte-postale-mais-il-lui.html
comme une carte postale
mais il lui manquait juste le timbre
recevoir
une photo, comme une carte postale, sans timbre, photo de la rue de
la gaieté, de passants devant la Comédie italienne (théâtre
conseillé, je crois, quoique n'y suis jamais allée, non plus,
sottement, même si je sais grâce à Strehler et d'autres que
Goldoni n'est pas à dédaigner) et sa façade à assiettes – allez
voir ce qu'il en fait
La Comédie italienne,
je n’y suis jamais entré, dans ce petit théâtre, je me méfiais
toujours de Goldoni, qui tenait ici l’affiche depuis des années
(un peu l’équivalent de Ionesco avec sa Cantatrice chauve au
Quartier latin). A chaque fois, je pensais à la Comedia de l’Arte
mais immédiatement je voyais la chaîne de télé franco-allemande
et un autre genre de culture.
Deux poètes et
photographes
après présentation à ne
pas manquer par Jean-Yves Fick, quatre belles photos de Louise, et
son texte
sève
au
centre du texte, en itallique, une avancée, légère, imprégnée de
ce qui l'entoure, de la forêt, la sève – et, abandonnant les
italiques, la rue, le sol, la paroi fêlés, la faille qui s'étend
Une
infime résistance et le sol a cédé. Lentement érodé, gêné dans
sa structure même, dans l’essentiel de ses fondations. Là, sous
ses yeux où les larmes s’amoncellent sans vouloir s’échapper,
devant elle, hypnotique, s’étend la faille.
et
Jean-Yves Fick
http://ilpleuvrademain.com/2012/09/06/vase-communicant-avec-jean-yves-fick-jean_yvesf-vasecommunicant
d'avant dire
quatre photos non moins
belles, et un poème, qui comme chaque fois me semble un beau cadeau à
nous fait, et qui dit justement
Voilà c’est ça –
rien autre – ça – dire juste – devant – ça et les
yeux qui s’ouvrent – rien – là
vois comme – c’est –
ça – qui se – cherche – cela donné – on voit et c’est –
de soi – donné – entier et juste – là
les corps
alors, punk ou pas punk
?
Une
fin de journée dans une maison-écluse, chaleur, après la canicule
du sud, l'amitié
et, au réveil, le
lendemain apprendre quelle a été sa dérive de punkette la veille
(joli récit, justesse des mots), changer d'environnement et ne plus
se reconnaître
Ces souvenirs se sont
évaporés trop haut pour que je puisse les saisir… Mais je me
souviens l’air frais cette nuit nivernaise, les toilettes buissons
derrière la maison, bien plus tendres que ceux de la maison
et
corps en jachère
cette
surprise qu'est notre corps, cet outil-compagnon étranger, et
l'étonnement de le voir tel qu'il est devenu en vieillissant... et
puis demander à être redessinée par l'aimé
Quelques instants plus
tard, allongée, les yeux fermés, je sens le premier contact du
pinceau, redessinant lentement la courbe de mon coup et de mon épaule
droite. Et mon corps enfin se réveille et tressaille. Un frisson
agréable, doux, un frisson qui me réchauffe, le creux du ventre qui
papillonne… Et de nouveau, enfin, je me sens Une.
les mots se conforment
un
poème, comme toujours beau, toujours simple
Les mots se conforment
à l'usage qu'on en
fait
Poussières du langage
et
Philippe Ethuin
http://www.ericdubois.net/article-texte-de-philippe-ethuin-les-vases-communicants-de-septembre-2012-109765902.html
FNAï-kaïsations une
liste pour un «hommage à des oeuvres de
gare qui recèlent parfois une puissance poétique qui ne demande
qu'à émerger.» et de fait les billets d'Archeos sont savoureux
FNAï-kaïsation #120
Dans l'hélicab qui bourdonnait doucement dans la nuit, au-dessus de
la cité, l'opération espace était de l'histoire ancienne.
un tout bel échange
un poème pour celui qui
avait sauté, ce con – et c'est beau (désolée moi suis plate,
allez déguster)
ok. bon. il nous aurait
annoncé que ce n'était pas l'moment de l'enquiquiner avec
l'apesanteur. qu'il n'avait pas l'temps et que c'était une simple
question de timing.
il avait tout planifier l'con.
et
parallèles
on
vivait, avec ce monde parallèle et synchronisé, on avait tenté
communication.. et le ton de Daniel Bourrion
À force on renonçait,
on s’habituait, on regardait sans plus les voir les autres nous à
côté passant et l’on s’efforçait de ne pas tomber amoureux au
premier coup d’oeil d’un ou d’une dont, de toutes les
manières, on ne pourrait jamais s’approcher.
enfin, le principal, bien
entendu
«spectatrice» faute
d'avoir pu, comme le voulait Christine à l'origine, échanger nos
visions d'un spectacle du festival d'Avignon – ouvrir le thème
avec
Christine Zottele,
ci-dessous
les yeux regardent
vision
d'un chemin dans une campagne que le regard voit étrange par un
corps en examen, se voir actrice qui joue un personnage de
spectatrice.et la vision est superbe
Mes yeux défient le
chemin. Les yeux du chemin sont les arbres décharnés qui le
flanquent. À moins qu’il ne s’agisse d’armes. Des arbres
foudroyants plutôt que foudroyés.
restant
platement sur le théâtre ou la musique, et l'illusion que cela ne
saurait être sans spectateur, retrace, sans réflexion sur le type
de spectacle, sur l'influence politique ou non, les différents
moments de ce rôle de spectatrice
Vouloir tant que ce
plaisir s'étende dans la salle, monte vers eux, là, croire que
c'est un soir unique, ne pas le croire et se moquer, un peu, de soi.
8 commentaires:
Merci, une fois de plus ! Pour le condensé vivace, la justesse bienveillante, et l'énergie des yeux - des yeux et nécessairement de tout ce qu'il y a derrière, cœur inclus.
Je n'ai pas tout lu, je m'en confesse. Mais je reste convaincu que ces vases resteront dans la blogosphère longtemps pour nous prouver que cette dernière peut aussi s'élever au-delà de la stratosphère pour nous guider vers une transcendance des mots
Brigitte, je ne sais pas où tu prends toute cette énergie! Certainement la passion t'anime, mais je te soupçonne de posséder un écarteleur de jour dispenseur de flexotemporalité. C'était là ma première expérience, mais pas la dernière, me suis un peu perdue dans les dédales mais je constate qu'en effet, tu ne « perds » pas de temps!!!
Je suis très impressionnée par cette générosité et cette productivité inouïe. Et te remercie infiniment pour tout cela.
Je ne sais pas si ici je peux te poser cette question, mais sinon, je la poserai sur les rendez-vous. J'ai prévu pour octobre un partage avec un peintre. Lui image, moi texte. Est-ce possible ou est-il nécessaire qu'il y ait deux textes?
Zéo Zigzags ¦-)
en rassemblant en un seul billet tout ce qui est épars sur la toile
vous métamorphosez ces grains de sable en une oasis...
Zéo Zigzags - merci, mais c'est un peu à la va comme je te pousse mon bidule
Les initiateurs n'ont pas posé de règle, on échange ce que l'on veut en fonction des blogs et il me semble d'ailleurs que cela a déjà été fait
Une fois de plus, bravo, Brigitte, pour l'anthologie dressée et le travail que cela représente.
De l'énergie à revendre (à l'heure du profit) !
Il reste à lire tous les autres ou presque...
Quel beau travail ! Je viens de le découvrir, n'ai pas encore eu le temps de tout lire, mais il y a déjà du plaisir à savoir ce trésor à porté de main. Pour moi qui vis ici durement la sécheresse assassine, regardant avec consternation les réserves d'eau de pluie se vider, le bétail menacé de soif sans espoir, les cernes sous les yeux de mes voisins agriculteurs/éleveurs... de pareilles somptueuses parenthèse sont une bénédiction. Un moment de grâce. MERCI !
Peur de me répéter, mais je jalouse cette capacité, stratégie, intelligence, pour trouver le "temps des mots".
Merci Brigitte pour cette traversée des vases communicants que je découvre par votre entremise, à peine ce soir.
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