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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, octobre 16, 2012

Aux fenêtres


Il y avait ces ouvertures sans profondeur, le couple qui se préparait, sans glace et en public, avec attention à eux mêmes, et mépris pour les regards, et il y avait le fier jeune homme qui défiait son avenir, et sa peur.
Mais il y avait lui, au torse brun de vie, dans la fenêtre béant sur l'intérieur.
Il y avait un musicien dans un faux espace – il y avait lui, si blanc que blême, maquillé de blanc sur sa lividité éperdue. Dressé dans le cadre inexistant, planté dans son pantalon blanc, il hésitait un peu, à l'extrême de son désir de chute, d'une fin qui lui était impossible faute de vie.
Il a interpellé son voisin : «tu m'accompagnes ? – viens, c'est si rapide..et si simple ensuite»
Mais lui, le brun de vie en pantalon brun, il l'ignorait, le négligeait, ne l'entendait pas, il travaillait, il posait une fermeture transparente sur le trou où se perchait.
Décidément ne me tiens pas ma parole de laisser Paumée en repos.

10 commentaires:

François B a dit…

En repos ? Quelle idée !
La suite !!

Dominique Hasselmann a dit…

Ce dialogue me fait penser à un des court-métrages diffusés dimanche sur Arte, où Valérie Mréjen anime et fait dialoguer - de manière tout à fait réussie - les trois personnages d'un tableau d'Edward Hopper.

Il suffit donc de passer de l'autre côté de la grille.

arlette a dit…

Exactement...instantané d'une histoire en cours
J'adore

jeandler a dit…

Comment rester en repos quand tant de choses vous interpellent ?

Superbe ce mur murmurant.

JEA a dit…

Grand corps malade :
- "Vu de ma fenêtre, y'a que des bâtiments
Si j'te disais que je vois de la verdure, tu saurais que je mens
Et puis pour voir un bout de ciel, faut se pencher franchement
Vu de ma fenêtre, y'a des petits qui font du skate, ça fait un bruit, t'as mal à la tête
Et puis y'a des gars en bas qui galèrent
Ils sont là, ils font rien, ils prennent l'air
Surtout le printemps, surtout l'été, surtout l'automne, surtout l'hiver..."

DUSZKA a dit…

Moi qui n'ai devant les yeux que champs bruns et pleins d'odeurs, aux oreilles que chants d'oiseaux (les derniers fidèles après migrations en attendant les grues cendrées en partance) et aboiements se répondant dans les vallons, je reste fascinée devant le mur et tes mots.

joye a dit…

Per-fec-tion ! BRAVA !

Pierre R. Chantelois a dit…

Quelle photo troublante. Et ce dialogue imaginaire. Belle fusion.

tanette2 a dit…

Belle inspiration apportée par tous ces personnages !

Brigetoun a dit…

un grand merci à vous