Il y avait ces ouvertures
sans profondeur, le couple qui se préparait, sans glace et en
public, avec attention à eux mêmes, et mépris pour les regards, et
il y avait le fier jeune homme qui défiait son avenir, et sa peur.
Mais il y avait lui, au
torse brun de vie, dans la fenêtre béant sur l'intérieur.
Il y avait un musicien
dans un faux espace – il y avait lui, si blanc que blême, maquillé
de blanc sur sa lividité éperdue. Dressé dans le cadre inexistant,
planté dans son pantalon blanc, il hésitait un peu, à l'extrême
de son désir de chute, d'une fin qui lui était impossible faute de
vie.
Il a interpellé son
voisin : «tu m'accompagnes ? – viens, c'est si rapide..et si
simple ensuite»
Mais lui, le brun de vie
en pantalon brun, il l'ignorait, le négligeait, ne l'entendait pas,
il travaillait, il posait une fermeture transparente sur le trou où
se perchait.
Décidément ne me tiens pas ma
parole de laisser Paumée en repos.
10 commentaires:
En repos ? Quelle idée !
La suite !!
Ce dialogue me fait penser à un des court-métrages diffusés dimanche sur Arte, où Valérie Mréjen anime et fait dialoguer - de manière tout à fait réussie - les trois personnages d'un tableau d'Edward Hopper.
Il suffit donc de passer de l'autre côté de la grille.
Exactement...instantané d'une histoire en cours
J'adore
Comment rester en repos quand tant de choses vous interpellent ?
Superbe ce mur murmurant.
Grand corps malade :
- "Vu de ma fenêtre, y'a que des bâtiments
Si j'te disais que je vois de la verdure, tu saurais que je mens
Et puis pour voir un bout de ciel, faut se pencher franchement
Vu de ma fenêtre, y'a des petits qui font du skate, ça fait un bruit, t'as mal à la tête
Et puis y'a des gars en bas qui galèrent
Ils sont là, ils font rien, ils prennent l'air
Surtout le printemps, surtout l'été, surtout l'automne, surtout l'hiver..."
Moi qui n'ai devant les yeux que champs bruns et pleins d'odeurs, aux oreilles que chants d'oiseaux (les derniers fidèles après migrations en attendant les grues cendrées en partance) et aboiements se répondant dans les vallons, je reste fascinée devant le mur et tes mots.
Per-fec-tion ! BRAVA !
Quelle photo troublante. Et ce dialogue imaginaire. Belle fusion.
Belle inspiration apportée par tous ces personnages !
un grand merci à vous
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