commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, octobre 29, 2012

L'hiver s'en vient avec le vent


Second réveil à la nouvelle heure.

Vent qui chante avec de brusques haussements de ton, bambou balaye la vue, menuiseries grincent et tremblent, feuilles volent vers cuisine, petit animal se recroqueville en moi jusqu'à la caresse du café chaud.
Il n'y a plus qu'un toute petite et piteuse patate dans le couffin de la cuisine.

Après café chaud, après avoir trouvé une paire de chaussettes et avoir habitué mes pieds aux botines-très-moches-mais-tolérées-par-carcasse, m'en suis allée dans les rues que balayaient des bourrasques, bien frisquettes (ou plus méchantes que cela), sous un ciel où filaient des nuages, s'en venant, s'en allant, 

ne laissant curieusement que peu de place au bleu (il a gagné provisoirement dans l'après-midi)

Tenté de capter l'image des feuilles qui m'accompagnaient, me dépassaient

se faisaient rares par moments, revenaient,

se ruaient en avant, s'élevaient, plongeaient, mais se sont posées avant que ma main trouve l'appareil, se débarrasse d'une anse de couffin, saisisse leur vol...

comme les joyeux tourbillons que feuilles et papiers dansaient place du Change.

Les rues étaient vides, ma voisine que j'ai croisée pestait contre cette irruption du froid dans notre bonne ville, les rares passants étaient concentrés sur eux mêmes et leur lutte contre l'air, mais les halles étaient pleines - touristes et clients.

Pris des courgettes, alors que ce n'est plus leur temps, les dernières grandes tomates anciennes en forme de grosses gouttes rouges, eu le plaisir automnal de trouver chayottes, navets, potiron et de grosses pommes grises.

Capté une fois encore des champignons puisque plus n'y ai droit.

Cédé au regard, si mort pourtant, aux lignes parfaites - image de vitesse, d'une bonite, même s'il me faut plusieurs repas pour en venir à bout, ajouté des bintjes, des rattes, un pavé et un filet de morue, et m'en suis revenue, vent dans le nez et bras sciés, ce qui m'a évité de faire des photos.
Repassage qui est resté à l'état de projet, ou presque, rangement/adieu définitif aux derniers pantalons, tailleurs, corsages d'été, 

et remplissage, au fil de l'après midi, d'un sac des feuilles qui investissaient ma cour, filaient sur les carreaux, venaient s'agglomérer sur la descente d'eau et contre ma porte fenêtre, avec une lettre qui ne m'était pas destinée et quelques belles plumes de pigeon.
Entendu la radio parler de l'Ardèche et de Marseille, pensé que notre ville du vent étaient relativement bien traitée par lui, avant de passer sur France Musique, tenté de faire sortir mon pauvre vase pour vendredi de l'état d'ébauche, considéré que mon hébétude était plus grande que sa gnangnanterie, malgré l'aide d'une tasse de thé.
Voilà, voilà, intéressant n'est-il-pas ?

10 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

J'ai lu que l'Europe est sous des vents violents. Inquiétante lecture : En France, plus de 50.000 foyers ont été privés d'électricité dans les Alpes et dans le sud du pays, balayé par des vents violents pouvant atteindre 130 km/h et souvent chargés de neige. Trop tôt, c'est trop tôt.

Brigetoun a dit…

oui - nous nous n'avons pas eu droit à la neige ni à coupure de courant (connexion un peu faiblarde juste) mais les rafales oui, sans autant de dégât qu'à Marseille ou Valence, et pourtant sommes "la ville du vent", presque vexant - pénible tout de même.
Enfin je suppose que les pompiers n'ont pas chômé

Dominique Hasselmann a dit…

Belle photo du petit bleu du ciel.

jeandler a dit…

La valse des feuilles, une valse à trois temps

Une valse à trois temps
Qui s´offre encore le temps
Qui s´offre encore le temps
De s´offrir des détours
Du côté de l´amour
Comme c´est charmant

Anonyme a dit…

Le regard qui retombe assez vite sur le sol est signe de grand vent et d'impérative saison.

Michel Benoit a dit…

J'aime toujours autant et peut-être de plus en plus regarder tes photos.

Brigetoun a dit…

alors là, surtout venant de toi, je fonds de plaisir - merci

ˉˉˉˉ│∩│ˉˉˉˉˉˉˉˉ│∩│ˉˉˉˉˉˉˉˉ│∩│ˉˉˉˉˉˉˉˉ│∩│ˉˉˉˉˉˉˉˉ│∩│ˉˉˉˉˉˉˉˉ│∩│ˉˉˉˉˉˉˉˉ│∩│ˉˉˉˉ a dit…

Non, c'est vrai. Il y a dans tes photos un style personnel qui s'affirme avec le temps. Tu captes dans ton quotidien des images qui parlent.

arlette a dit…

Des images qui hurlent parfois dans l'air du temps

Julien Boutonnier a dit…

Les feuilles des heures filent sur le pavement... Merci d'en fixer quelques traces, quelques souvenances...