Suis tombée du lit à
l'aube pour me laver les cheveux, me débarrasser de la lotion tueuse des sales petites bêtes que, je l'avoue, j'ai ramassées
quelque part, pour ratisser lentement et avec force, une troisième
fois, ce qui fut chevelure abondante, me dire que j'en ai fini, et ne
plus en être tellement sûre avec le jour qui avance, gagner la
bataille de la plomberie, sourire à l'automne qui colore un peu ma
cour, et stupidement me rendormir un chouya.
Ai émergé une demi-heure
plus tard, vidée, et j'ai cheminé au long du jour, âme presque en
paix, tremblement des os et des paupières, jambes juste assez fermes
pour promener aspirateur et serpillière, creux froid en moi, douce
béance, intelligence de pigeon, ce qui n'est pas grand chose, qu'ils
me pardonnent.
Récupéré juste un peu
d'yeux et esprit pour goûter, extrêmement, ma promenade avec
Nathanaël Gobenceaux à travers ses courtes incursions dans 46
villes, bourgs et autres lieux l'un
des deux très brefs publiés ce vendredi, comme chaque semaine, dans
la collection à tout tout bon marché de Publie/net ouvrez
http://www.publie.net/fr/ebook/9782814506909/46-villes-bourgs-autres-lieux
- quelques lignes, souvenirs marquants : une ou deux notations
dignes d'un guide, des détails, la façon dont ils l'ont vécu cette
ville (car ce sont presque toujours voyages à deux, le deux
variant), les plaisirs cueillis, la quotidienneté – et chaque fois
une ambiance, avec en écho intérieur, pour le lecteur, des
souvenirs autres en contrepoint ou à l'unisson, avec petit
infléchissement –
Comme nous discutions,
la nuit s’installait discrètement, lorsque nous sortîmes c’est
le long d’un quai sombre que j’allais pour rejoindre ma voiture,
accompagné de quelques lumières de boutiques et des reflets
lumineux de l’autre rive, se reflétant dans l’eau de la
rivière.(Chinon)
un
grand charme dont je ne saurais dire à quoi il tient
et puis repris un
paragraphe, un c'était.. (même si rituellement chaque fois que je
le fais les stats de paumée s'effondrent, moi j'aime bien) d'un
convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.fr/
C'était accompagner le
vieux jardinier pour ouvrir, lorsque c'était son tour, la vanne sur
le petit canal du quartier, qui venait de se remplir d'eau. C'était
le suivre le long du circuit, et avoir le droit de relever la petite
cloison métallique qui permettait de donner l'eau aux laitues, à un
autre carré, ou de remplir le caniveau du jardin de fleurs. C'était
voir la petite rigole de ciment se transformer avec un léger murmure
en ruban de vie. C'était, derrière son dos, faire flotter une
brindille et la suivre en gambadant dans le soleil.
Photo, qui ne
correspond pas tout à fait à mon souvenir, d'une rigole dans un
jardin andalou http://www.capvert14.fr/post/2009/07/21/Retour-aux-sources
7 commentaires:
"Rien n'est plus vivant qu'un souvenir"
F. Garcia Lorca
Petites actions ordinaires deviennent de beaux récits. Petites actions ordinaires deviennent aussi poésie.
Ces petits canaux d'irrigation, on les nomme " béals " en Cévennes. L'eau y est vive et d'abondance.
Ce convoi des glossales ainsi nous irrigue.
Quotidien qui n'est plus seulement de papier...
Il aurait pu y avoir un chien anglais meurtri dans le jardin andalou...
(^_^)
Souvent un simple détail , une odeur , une brise particulière forment un immense souvenir d'un lieu
un brin de Proust en sorte
Tu ne vas pas me croire, mais j'aime ton quotidien et ta façon de le raconter et de le montrer.
Enregistrer un commentaire