C'était
à la fin du premier mois d'école, c'était s'entasser à l'arrière
d'une traction, une de celles dont les anciens se servaient pour transporter
les châssis, c'était cet éternel effort pour ne pas montrer son
effarement de pensionnaire transplantée, c'était la jubilation qui
montait, c'était les chants idiots beuglés, c'était la mélodie de
certaines chansons empruntées aux carabins, c'était découvrir la
beauté du tracé de cette étrangeté, l'autoroute, c'était
contourner la cité universitaire, c'était le bras autour des
épaules qui forçait à se pencher dans les virages, c'était Orly,
les voitures qui se vidaient, c'était le grand massier sélectionnant
la plus jolie des cinq nouvelles, et bien entendu ne pas être
désignée, c'était la fanfare regroupée, c'était le pompier et
d'autres airs, la fille et l'énorme gerbe, c'était notre irruption
dans l'aérogare, c'était chercher le responsable, c'était une
délégation, fanfare, fille, anciens, remettant à une hôtesse de
l'air notre bouquet pour le mariage de Farah Diba, c'était rentrer,
retrouver l'atelier et l'un des trois bourets de l'illustre ancienne.
Encore un de ces jours
où me sens inapte à mettre trois idées et deux mots à la suite,
alors, parce qu'il existe, quel qu'il soit, je reprends un paragraphe
d'un convoi des glossolales
http://leconvoidesglossolales.blogspot.fr/
8 commentaires:
Description d'une époque où la fête trouvait tout son sens. Qu'elle soit de quartier ou lors d'un évènement spécial, cette fête réunissait jeunes et moins vieux autour d'un prétexte jubilatoire. Nous vivons à une autre époque.
Oh ça n'a pas dû beaucoup changer - en fait c'était entre "jeunes" la première année de l'école d'architecture
Les souvenirs claironnent (même la partition ne manque pas).
Encore faut-il trouver le souffle.
Le son étranglé, la trompette bouchée, mise sous globe.
Et essayer d'imiter Sidney Bechet avec un papier vibrant!!
Ah!! Farah Diba une étudiante devenir Impératrice!!
comme cela est si loin , si près
Boris Vian :
- "Dimanch’ matin
J'vais à Saint-Ouen
L'marché aux puces battait déjà son plein
Je dénich’ un’ trompett’ dans un coin
Et soudain
Immédiat'ment
J'me vois en blanc
Sur une estrade avec des gens devant
On m'admire, on me trouve épatant..."
ça se confirme : les vrais ou faux souvenirs font flop - m'en moque, continue
Et ce n'est qu'une seule phrase ! Époustouflante, tu rivalises Faulkner, ma belle !
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